Il était temps que l’année 2024 se termine pour de nombreux acteurs de l’industrie automobile, confrontés à des difficultés de toutes sortes : taux d’intérêt toujours élevés et pouvoir d’achat des consommateurs en baisse, inflation, coût de l’énergie pour produire les véhicules, concurrence de plus en plus forte… L’Allemagne, première économie européenne, n’échappe pas à la tempête. Et les dirigeants allemands des grands groupes automobiles allemands semblent tous d’accord sur le fait que 2025 ne sera pas forcément meilleure. En attendant des jours meilleurs, l’heure est au bilan pour la KBA (Federal Motor Transport Authority) qui gère les statistiques. La catastrophe a été largement évitée pour l’ensemble du marché, qui n’a baissé que d’un petit pour cent (2,8 millions d’immatriculations), mais les performances auraient pu être complètement différentes si les ventes de voitures électriques ne s’étaient pas effondrées. le chiffre.
Un quart d’électrique en moins
380 609 voitures électriques ont été immatriculées en Allemagne en 2024 (291 143 en France sur la même période). C’est une très mauvaise performance puisque les ventes sont en baisse de 27,4%. Plus d’un quart des ventes d’électriques perdues depuis 2023, une chute colossale qui ne peut s’expliquer uniquement par la fin de la prime votée en Allemagne en décembre 2023 de manière assez brutale. Le pays étant en difficulté économique, il cherchait des solutions pour réduire son train de vie et l’incitation fiscale à l’achat d’une voiture électrique en a fait les frais. Mais c’est aussi et surtout le contexte économique dans son ensemble, le prix de l’électrique et probablement l’absence de modèles un peu plus populaires qui ont joué.
La baisse de l’électrique profite en tout cas aux hybrides (947.398 ventes) qui augmentent de 12,7%, tout comme aux hybrides rechargeables (+9,2%). Pour l’heure, le signal envoyé par les automobilistes allemands est assez clair : les véhicules électriques ont atteint leur plafond de verre. Il faudra attendre le Volkswagen ID.2 et ses dérivés pour voir si un cap peut être franchi dans un marché où la marque Volkswagen représente à elle seule 20 % des ventes.
Renault n’est plus là
Si Renault cartonne en France en 2024, on ne peut pas en dire autant au-delà des frontières. L’année 2024 a été très mauvaise pour Renault qui a perdu pied en Allemagne alors que le nouveau patron du losange outre-Rhin a admis ses inquiétudes à son arrivée plus tard cette année. La marque française a vu ses ventes diminuer de 20,4% en 2024, signant la plus forte baisse avec Fiat (- 24,8%). Le contraste est d’autant plus frappant avec la France que Renault a vu sa marge opérationnelle fortement augmenter ces derniers mois. La situation allemande est donc une épine dans le pied du constructeur qui pourrait faire encore mieux à l’échelle européenne avec une meilleure dynamique en Allemagne.
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