Les caddies des clients suisses remplis à ras bord dans les supermarchés de la France voisine pourraient-ils devenir plus rares ? Depuis le 1er janvier, les règles concernant le tourisme d’achat se sont en effet durcies : la franchise douanière est passée de 300 à 150 francs. Au-delà, les marchandises sont désormais soumises à la TVA suisse. Toutefois, «ça ne va pas changer grand chose», assurent les consommateurs genevois et vaudois présents ce week-end dans la zone commerciale de Ferney-Voltaire (Ain), à la frontière avec le canton du Bout du Lac.
« On n’achète pas du caviar tous les jours ! quelques rires. Nos achats ne dépassent jamais 150 francs, donc nous ne sommes pas concernés.» Même constat chez la plupart des personnes interrogées, qui étaient quasiment toutes au courant du changement de règle. La réduction de moitié de l’exonération douanière ne leur importe pas ; leur facture reste généralement inférieure au nouveau seuil légal. «Ici, c’est moins cher qu’en Suisse, donc on ne va pas changer nos habitudes de consommation», expliquent deux amis, devant l’entrée d’un hypermarché. D’autant que « ces commerces sont très proches de chez nous, ça les rend aussi attractifs », renchérit une maman. Un client répond : « Il y a aussi plus de choix, même si les prix ne sont plus aussi avantageux qu’avant. »
Pour contourner le durcissement des conditions du tourisme d’achat, «je dépenserai peut-être moins à un moment donné, mais je viendrai plus souvent», spécule un jeune Genevois. Certains notent cependant que le seuil de 150 francs, valable une seule fois par personne (enfants compris) et par jour, peut représenter un problème pour les familles nombreuses. « Alors, nous viendrons tous faire du shopping ensemble », rétorquent une femme et sa mère.
Reste une inquiétude : « Peut-être y aura-t-il davantage de contrôles à la douane ? » demande un client vaudois. « Vu le nombre de courses que je fais en France pour moins d’argent, même si je me fais prendre une fois – mais cela n’est jamais arrivé depuis dix ans – je serai quand même un vainqueur », affirme un sexagénaire en chargeant le coffre de sa voiture.
