L’Audi Q6 e-Tron ouvre une nouvelle page dans l’histoire électrique de la marque. On le passe sous le grill pour voir si cela creuse l’écart.
Comme beaucoup de constructeurs, Audi est arrivé sur le segment des véhicules électriques avec une plateforme thermique électrifiée. Et plus précisément avec l’e-Tron quattro, devenu depuis le Q8 e-Tron, basé sur le bloc MLB Evo notamment partagé avec les Q5 et Q7. Parfait en termes de polyvalence, le SUV électrique a même été dépassé, techniquement parlant, par l’Audi Q4 e-Tron basé sur la plateforme MEB. Mais désormais, Ingolstadt ouvre un nouveau chapitre de son histoire avec le Q6 e-Tron, qui inaugure la plateforme EPI. Les promesses sont-elles à la hauteur des attentes ? Le Supertest nous permettra de faire le point.
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Présentation de l’Audi Q6 e-Tron quattro
Pour cette nouvelle ère électrique, Audi n’a donc pas choisi de reprendre la plateforme MEB dédiée à l’électrique grand public du groupe. Pour assurer son rôle de porte-drapeau et nous faire oublier l’e-Tron quattro, le Q6 e-Tron récupère la plateforme EPI (Plate-forme électrique haut de gamme) développé en partenariat avec Porsche et partagé avec le Porsche Macan.
Celui-ci se distingue notamment par son architecture 800 V, mais la batterie a une tension réelle de 662 V. Une vulgarisation courante sur le segment dès qu’un accumulateur dépasse la barre des 400 V. Constituée de 180 cellules prismatiques connectées selon le principe 180s1p, la batterie a une capacité brute de 100 kWh pour 94,9 kWh de capacité utile. Outre les avantages techniques, cette haute tension permet d’atteindre la meilleure puissance crête de charge sur bornes rapides, indiquée ici à 270 kW. C’est autant que la précédente Audi e-Tron GT ! Pour pouvoir s’alimenter sur les désormais rares bornes 400 V, cette batterie peut être divisée en deux packs et donc diviser par deux la tension. Nous reviendrons sur ce tour de passe-passe électronique dans la deuxième partie de ce Supertest avec nos mesures réalisées sur différentes bornes de recharge rapide.
Dans cette configuration quattro, l’Audi Q6 dispose d’une paire de machines électriques. A l’avant on retrouve le module asynchrone (il peut être déconnecté sans résistance à vitesse stabilisée) de 190 ch/275 Nm, équipé d’un inverseur de 350A. A l’arrière, le bloc 210-200 grimpe à 380 ch/580 Nm avec un inverseur SiC 480A. Cette version délivre au total 387 ch et ne propose pas de fonction Overboost. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 5,9 secondes. Enfin, cette version est créditée d’une autonomie maximale de 625 km (639 km pour la propulsion Performance). Avec sa configuration, notre modèle d’essai indique une autonomie WLTP de 570 km grâce à ses jantes de 20 pouces notamment. Voyons la réalité des choses.
Données supplémentaires
- Puissance maximale : 387 ch – 285 kW
- Puissance nette (encadré P.2) : 163 ch – 120 kW (-58%)
- Poids en service (case G.1) : 2 325 kg
- Rapport puissance/poids (PVOM) : 6,24 kg/ch
- Recharge AC : 11 kW – 9 h 00 (0-100 %)
- Recharge DC : 270 kW – 21 min. (10-80 %)
- Pneus : Pirelli P Zero PZ4 – 255/50 R20 (auto) et 285/45 R20 (arrière) – B, A, A
Toutes nos mesures de consommation de l’Audi Q6 e-Tron quattro
Autonomie combinée : 487 km
Avec une température extérieure moyenne de 14°C lors de la mesure, l’Audi Q6 e-Tron quattro présentait une consommation de 19,5 kWh/100 km à l’issue de notre boucle mixte de 100 km. Compte tenu de la capacité de la batterie et de la perte de charge, cela correspond à une autonomie de près de 490 km, soit un écart raisonnable de -15% par rapport à la valeur WLTP communiquée. Correct, tout comme les valeurs absolues, proches de celle d’une Kia EV9.
Itinéraire | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. A/R moyen (kWh/100 km) | 19,4 | 21,8 | 17,1 | 19,5 |
Portée totale théorique (km) | 489 | 435 | 555 | 487 |
Longue distance sur autoroute : 374 km
Sur notre parcours type exclusivement autoroutier de 500 km entre la banlieue sud de Lyon et la Porte d’Orléans sur le périphérique parisien, l’Audi Q6 e-Tron quattro affichait une consommation moyenne de 25,4 kWh/100 km. Un score élevé dans l’absolu, mais qui creuse considérablement l’écart avec les près de 30,0 kWh/100 qu’il est possible d’enregistrer avec l’e-Tron quattro, ou les près de 27 kWh/100 km BMW iX xDrive50 ou Kia EV9. Mais avec sa batterie de grande capacité, le SUV Les Anneaux se situe dans le haut du panier, au niveau des meilleures berlines routières de notre base !
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Consommation instantanée à grande vitesse
A 70 km/h, l’e-Tron affiche une consommation instantanée de 15,1 kWh/100 km, puis de 19,2 kWh/100 km à 90 km/h. À 110 et 130 km/h, nous avons mesuré respectivement une consommation de 24 et 28,2 kWh/100 km. Pour rappel, ce ne sont que des valeurs indicatives pour observer la puissance appelée en fonction de la vitesse, ici très linéaire.
70km/h | 90km/h | 110km/h | 130km/h | |
Inconvénients. moyenne (kWh/100 km) | 15,1 | 19,2 | 24,0 | 28,2 |
Portée totale théorique (km) | 628 | 494 | 395 | 337 |
Eco-conduite : 714 km
Parler d’écoconduite avec un tel engin peut paraître assez étrange. Mais nous aurions eu tort de ne pas nous y intéresser. Pour économiser de l’énergie, l’Audi Q6 e-Tron quatto dispose du mode Efficiency, voire Efficiency+, qui va jusqu’à éteindre la climatisation. Selon l’ordinateur de bord, le premier mode permet de gagner 10 km d’autonomie en plus, avec une consommation inférieure de 0,6 kWh/100 km. Au final, en profitant généreusement de son mode roue libre, le SUV a présenté un score de 13,3 kWh/100 km, soit plus de 710 km d’autonomie théorique. Les comparaisons directes sont ici difficiles puisque notre conduite est « manuelle ». Mais le Q6 fait aussi bien que l’autre gros VUS de notre base, le Kia EV9.
Toutes nos mesures de performances de l’Audi Q6 e-Tron quattro
Accélérations et récupération
Avec sa batterie de 590 kg incluse, l’Audi Q6 e-Tron quattro pèse 2 325 kg. Cela correspond à un rapport poids/puissance de 6,24 kg/ch en ordre de marche avec conducteur. Une valeur correcte, équivalente à celle d’une BMW i5 eDrive40, mais inférieure à celle d’une Maserati Grecale Folgore.
Mode conduite | 0-100km/h | 80-120km/h | 400 m |
Efficacité | 7,50 s | 4,32 s | 15,51 s |
Confort | 5,63 s | 3,21 s | 13,86 s |
Dynamique | 5,58 s | 3,17 s | 13,78 s |
Le SUV ne manque donc pas de vitamines, notamment en mode Dynamic où il affiche les meilleurs temps : 0-100 km/h en 5,6 s, 80-120 km/h lancé en 3,2 s et 400 m DA en 13,8 sec. C’est mieux que les chiffres donnés par le constructeur. Le mode Confort est assez similaire, tandis que le mode Efficacité ne limite pas significativement la puissance (3/4 de la puissance disponible avant le kickdown qui libère toute la puissance). A noter également les très bonnes performances d’endurance sur toute la charge avec un KD de 80-120 km/h en 3,50 s à 80 %, et en 3,57 s à 20 % de charge. La perte absolue (0,07 s) est parmi les plus faibles de notre base de données !
Freinage et récupération d’énergie
Audi n’a pas communiqué de détails concernant le système de freinage, hormis une puissance de récupération maximale de 220 kW, et la présence de quatre disques ventilés. Une précision qui a son importance puisqu’il est possible de retrouver des freins à tambour à l’arrière sur les plateformes MEB par exemple. En tout cas, le système s’avère suffisamment dimensionné pour canaliser la masse du SUV : avec 60 m tout autour pour s’arrêter dès 130 km/h (3,6 s), il ne nécessite qu’un mètre de plus que la Porsche Taycan 155 kg plus légère.
Mesure | Distance | Temps |
130-0km/h | 60,0 m | 3,6 s |
100-0km/h | 34,5 m | 2,8 s |
80-0km/h | 21,9 m | 2,3 s |
Côté freinage récupératif, le Q6 dispose d’un mode B accessible depuis le sélecteur de vitesses, et de trois niveaux via les palettes. Le mode B est le plus puissant et permet d’arrêter complètement l’e-Tron en 116 m (11 s) à partir de 80 km/h. Le freinage récupératif maximum nécessite 173 m (16 s), tandis que le mode roue libre peut parcourir plus d’un kilomètre (1 127 m) ! Enfin, sur notre nouveau parcours type de mesure des performances de régénération, le SUV affichait un ratio final de 20 % équivalent à celui d’une Porsche Taycan. Si la masse a généré une surconsommation à la hausse, elle a également permis une meilleure récupération à la descente (7,30 kWh vs -1,44 kWh).
Mode de freinage | Distance | Temps |
Mode B (une pédale) | 115,7 m | 10,8 s |
Mode maximum | 172,7 m | 15,6 s |
Mode roue libre | 1 126,9 m | 91,7 s |
En adoptant la nouvelle plateforme EPI ainsi que de nouveaux composants pour l’alimenter, Audi tourne une nouvelle page de son histoire. Désormais, le summum de la technologie ne vient pas avec une consommation gargantuesque, comme c’est encore le cas avec le Q8 e-tron malgré ses petites mises à jour. Ce qui démode le premier SUV électrique de la marque. La consommation est désormais bien plus conséquente, du moins avec un SUV de cette taille, même si le Tesla Model Y qui affiche des mensurations similaires est intouchable. Mais ce n’est pas la cible de l’Audi Q8 e-Tron quattro, qui vise plutôt ses concurrents naturels que sont les SUV BMW iX3 et Mercedes EQE, tous deux dépassés techniquement. Il ne nous reste plus qu’à examiner de plus près la section de chargement. Mais comme le laisse entendre sa fiche technique, le Q6 e-Tron quattro se hisse au sommet de la hiérarchie. Nous en reparlerons la semaine prochaine !
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