(Agence Ecofin) – La De Beers a bâti son succès en contrôlant l’offre de diamants sur le marché, afin de l’adapter à la demande. En période de faible demande et de baisse des prix, comme c’est le cas depuis au moins 2 ans, cette stratégie lui impose de constituer des stocks toujours plus importants.
En 2024, De Beers a constitué son plus grand inventaire de diamants en valeur depuis 2008, avec un total de pierres évaluées à environ 2 milliards de dollars. C’est ce que le Temps Financiercitant Al Cook, PDG du diamantaire d’origine sud-africaine.
Cette situation s’explique par une année difficile en termes de ventes, l’entreprise ayant reporté certaines enchères et accordé des flexibilités sur les achats à ses clients habituels. De Beers comptait toute l’année sur une amélioration du marché, notamment une hausse de la demande qui lui aurait permis d’écouler ses stocks à de meilleurs prix. ” Ce fut une mauvaise année pour les ventes de diamants bruts » reconnaît Al Cook.
En attendant la publication de ses résultats annuels, on constate que son chiffre d’affaires au 1est Le semestre a en effet baissé de 20% sur un an, dans un contexte où l’attrait pour les diamants naturels diminue au profit des diamants synthétiques. Fabriqués en laboratoire, ces derniers sont jugés plus éthiques et sont également moins chers, alors que le ralentissement de l’économie mondiale affecte le pouvoir d’achat des consommateurs.
Malgré cela, De Beers estime qu’il est possible de raviver l’intérêt des consommateurs pour les diamants naturels, notamment grâce à des campagnes marketing. L’entreprise estime qu’elle pourrait faire mieux après la scission annoncée avec sa société mère Anglo American. Le groupe britannique a annoncé en 2024 la vente ou l’introduction en bourse de sa filiale, dans le cadre d’un processus de restructuration plus large.
Emiliano Tossou
suisse