La fraude au remboursement, qui explose pendant les vacances, devient une menace croissante pour les grandes plateformes en ligne. Et par extension, sur le principe même du remboursement dans les 15 jours suivant la commande en ligne. Certains escrocs parviennent à soutirer des milliers d’euros chaque semaine en exploitant une faille parmi les géants du secteur.
La fraude aux vacances n’est pas nouvelle, mais elle apparaît progressivement au grand jour. Certains cadeaux achetés en ligne peuvent avoir été récupérés frauduleusement, en trompant les services de remboursement des grandes plateformes d’achats en ligne.
Des témoignages publiés ce 20 septembre par BFM Tech&Co rapportent que certains fraudeurs parviennent à générer jusqu’à 2 000 euros par semaine grâce à cette méthode.
De quoi s’agit-il réellement ? Le « remboursement » ou fraude au remboursement est une méthode illégale qui consiste à acheter un produit en ligne puis à réclamer un remboursement en prétendant ne pas avoir reçu l’article ou en renvoyant un article endommagé ou faux.
L’acheteur, après réception du colis, contacte le service client pour signaler la non réception du produit ou pour obtenir un remboursement, sans respecter les règles de retour. Une fois le remboursement obtenu, l’escroc conserve ou revend l’article avec profit.
Cette pratique a désormais pris une ampleur quasi industrielle, avec des réseaux organisés sur des plateformes comme Telegram et TikTok, où les administrateurs proposent de gérer l’ensemble du processus moyennant une commission d’environ 20 %. Un client « commande » un produit à un escroc qui finira par passer la commande et demander son remboursement. Le client final obtient l’article en échange d’une commission de 20 %.
Un adepte de cette méthode a confié à Numerama qu’il « entièrement équipé en vêtements de sport après avoir été remboursé par Decathlon ».
Un jeune condamné par le tribunal à rembourser la somme de 72 000 euros
Cette méthode est devenue si courante qu’elle a attiré l’attention des autorités locales. Un député de la majorité présidentielle nous a lui-même montré ces chaînes Telegram et espérait faire connaître cette pratique après une éventuelle stabilité politique – elle n’est toujours pas arrivée.
Des cas de jeunes arrêtés après avoir abusé de cette technique ont été évoqués dans les médias. En novembre dernier, un jeune homme âgé de 19 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à reverser la somme de 72 000 euros à Amazon, selon La Dépêche. Il a orchestré une fraude en ligne en détournant des colis Amazon d’une valeur totale de 82 000 euros. L’étudiant avait utilisé les informations personnelles de sa mère pour créer des comptes Amazon et effectuer des achats, puis avait signalé la non-réception de colis pour obtenir des remboursements.
En Bretagne également, la police s’est penchée sur le cas de plusieurs jeunes apparus en tenue de luxe au lycée, selon le Télégramme.
Que risquent les fraudeurs ?
Rappelons que les sanctions pour les auteurs de ces fraudes sont sévères. En France, la fraude est punie de peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. Par ailleurs, les coupables s’exposent à des poursuites civiles pour les préjudices causés aux commerçants.
Les commerçants, de leur côté, commencent à prendre des mesures même si certaines plateformes sont débordées par le nombre d’achats et ne peuvent plus se concentrer sur chaque retour.