L’économie marocaine devrait ralentir à 2,6% en 2024, avant de retrouver un rythme plus soutenu de 3,9% en 2025 et 2026. Ce rebond repose sur des hypothèses prudentes : des campagnes agricoles moyennes à 50 millions de quintaux et une reprise progressive des -les secteurs agricoles, notamment l’industrie et les services, avec des hausses attendues de 3,6% et 3,9% au cours des deux prochaines années.
Du côté de la demande, la consommation des ménages et les investissements joueront un rôle moteur. Toutefois, l’impact des importations devrait limiter la contribution des exportations nettes, reflétant un équilibre commercial encore fragile.
Les exportations, moteur clé
Les secteurs stratégiques, comme l’automobile et les phosphates, continueront à structurer la dynamique économique. En 2026, les exportations devraient augmenter de 8,9%, tirées notamment par les ventes d’automobiles qui atteindraient 200,9 milliards de dirhams, grâce à l’exportation de 650.000 véhicules. Le secteur des phosphates et dérivés suivra une tendance similaire, avec une hausse estimée à 6,3% pour culminer à 99,3 milliards de dirhams.
Les recettes de voyages et les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) renforceront également cette dynamique, pour atteindre respectivement 127,7 milliards et 127,8 milliards de dirhams à l’horizon 2026. Ces entrées de devises contribueront à maintenir le déficit de la balance courante à un niveau modéré, estimé à 1,5%. du PIB.
Solde budgétaire sous pression
Sur le plan budgétaire, le Maroc devra concilier croissance économique et discipline fiscale. Le déficit devrait passer de 4,5% du PIB en 2024 à 3,9% en 2026, grâce à une augmentation des recettes fiscales tirée par les impôts indirects et aux efforts de rationalisation des dépenses publiques. Mais les charges d’intérêts sur la dette continueront de peser, tandis que les investissements publics se stabiliseront aux alentours de 105 milliards de dirhams, soit 6,2% du PIB.
Inflation sous contrôle, mais sous vigilance
Après les tensions inflationnistes de 2022 et 2023, l’inflation devrait s’établir à 1% en 2024 avant de remonter légèrement à 2,4% en 2025 et de retomber à 1,8% en 2026. Ces projections reflètent une stabilisation progressive de l’inflation. prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Toutefois, la décompensation du gaz butane pourrait créer des tensions ponctuelles sur les prix réglementés.
Réserves et résilience
Les avoirs de réserves officielles devraient atteindre 400,2 milliards de dirhams en 2026, soit 5 mois et 8 jours d’importations de biens et services. Ces niveaux démontrent une gestion prudente des ressources extérieures et une capacité accrue à absorber les chocs exogènes.
Même si les perspectives semblent globalement favorables, des risques demeurent : sécheresses récurrentes, stress hydrique, instabilité géopolitique et volatilité des marchés internationaux.
Bref, l’économie nationale semble prête à relever les défis tout en capitalisant sur ses atouts. La stratégie à moyen terme définie par Bank Al-Maghrib doit s’accompagner d’une vigilance constante et d’une volonté politique forte pour transformer les opportunités en succès durables.