Les habitants de Birsfelden en ont assez de voir des véhicules traverser leur ville sans s’y arrêter. Il faut dire que la localité, coincée entre l’autoroute A3 au sud, le Rhin au nord et la ville de Bâle à l’ouest, apparaît comme une solution idéale pour éviter les routes principales, régulièrement surchargées aux heures de pointe. . Et chaque jour, ce trafic supplémentaire finit également par créer des embouteillages dans les rues de Birsfelden.
Cette commune de Bâle-Campagne avait déjà tenté de prendre plusieurs mesures conventionnelles, par exemple des interdictions temporaires de circulation ou le sens unique de certaines rues. Mais rien ne se passe, des files de voitures continuent de se former. Les autorités locales ont donc décidé de franchir la deuxième étape, en acceptant ce lundi un prêt d’investissement de 500 000 francs, destiné à l’installation d’un système de surveillance du passage à niveau.
Installée à un endroit stratégique, une première caméra enregistrera les plaques d’immatriculation des véhicules entrant à Birsfelden. Ensuite, une deuxième caméra, installée en direction de Bâle, les scannera à nouveau. Lorsque le système détecte qu’un véhicule est présent dans la commune depuis moins de quinze minutes, sa plaque sera comparée à la liste des exceptions, incluant notamment les habitants et commerces de Birsfelden et de la commune voisine. S’il n’y est pas, le passage sera considéré comme non autorisé et passible d’une amende de 100 francs, explique la « Basler Zeitung ». Le système devrait être opérationnel à partir de juillet prochain.
Si, au sein de la commune, les habitants sont majoritairement favorables à cette mesure unique en Suisse, elle fait néanmoins sursauter Birgit Kron, directrice du TCS de Bâle : «Birsfelden a été la première à lancer le projet de tunnel sous le Rhin, qui aurait dû grandement soulagé la municipalité de ce trafic d’évitement. Et maintenant, nous voulons mettre à la caisse ceux qui recherchent une solution de contournement ? C’est inacceptable ! Le directeur doute même de la légalité du nouveau système. Mais la commune affirme que le Canton n’a émis aucune réserve.
“Punir n’est pas la solution”
Roberto Dotta, syndic de Chavannes-des-Bois (VD), s’est prononcé en faveur de l’élargissement des autoroutes (vote du 24 novembre), au nom des syndics de Terre-Sainte. Pour eux, il s’agissait notamment de réduire ce trafic de contournement, le long des grands axes routiers. Mais Roberto Dotta n’est pas convaincu par le projet de Birsfelden : « Cela revient à pénaliser une fois de plus les automobilistes. Je ne connais pas les détails de cette mesure, mais je suis convaincu que punir n’est pas la solution.»