Amadi Diallo, porte-parole du collectif des anciens salariés de « Carlcare Technologie », a tiré la sonnette d’alarme. ” Actuellement, la plateforme située en Guinée-Bissau est fermée par l’Etat et c’est ce qui risque de se produire ici au Sénégal. S’ils licencient ces 15 personnes, ils devront payer des indemnités très élevées.
Pour éviter cela, ils tentent de nous mettre en faute, en accusant les superviseurs de détournement de fonds destinés aux partenaires. Par exemple, un de nos confrères a été accusé d’avoir détourné 1590 FCfa, et cela fait quatre ans qu’il a été licencié. Un autre a été facturé pour une somme de 15 000 FCfa, un autre pour 31 000 FCfa et un encore pour 50 000 FCfa.
», a déclaré Amadi Diallo.
Le porte-parole a poursuivi en révélant qu’après ces 15 personnes, une liste de 20 autres employés serait également prévue pour de prochains licenciements. “ Suite à nos contacts avec la presse et les autorités, celles-ci ont suspendu cette procédure. Parallèlement, nos collègues qui travaillent dans les magasins partenaires de Tecno, notamment des femmes vêtues de t-shirts d’entreprise, réclament leurs indemnités de fin de contrat.
Ces compensations leur ont été refusées sous prétexte que l’entreprise n’avait pas d’argent. Or on sait qu’au Sénégal, sur 10 personnes possédant un téléphone, 7 utilisent un Tecno. Pour preuve, Tecno a investi des millions en marketing ce mois de décembre. Nous pensons donc qu’ils devraient donner la priorité à la rémunération de ceux qui travaillent pour eux, plutôt qu’à investir dans d’autres choses », a souligné Amadi Diallo.
Concernant les actions entreprises pour dénoncer cette situation, le porte-parole a déclaré : « Nous avons contacté l’Inspection du Travail pour rencontrer l’inspecteur. Ensuite, nous avons porté plainte et une convocation a été émise pour un rendez-vous avec l’entreprise le 17 de ce mois. Nous avons également rencontré le FRAPP (Front pour une révolution populaire et panafricaine anti-impérialiste), mais cela ne suffit pas. C’est pourquoi nous demandons au Président de la République et au Premier Ministre de nous aider. Les entreprises étrangères nous exploitent et, pire encore, les conditions dans lesquelles nous travaillons sont difficiles. Suite à nos réclamations, la direction nous a appelé pour négocier, mais nous avons vite compris que c’était pour nous ralentir, avec des démarches inutiles. Nous sommes convaincus qu’ils n’ont pas l’intention de nous payer ou de réintégrer ceux qu’ils ont dû licencier. L’agence d’intérim nous a même prévenu que nos contrats étaient terminés ».
Ces accusations mettent en lumière les tensions croissantes entre les travailleurs et cette entreprise internationale et remettent en cause les pratiques des entreprises étrangères au Sénégal. Le quotidien « Tribune » suit de près cette affaire qui pourrait avoir des conséquences majeures pour les acteurs impliqués.