Sans surprise, Creos a donc confirmé la construction d’une ligne à haute tension de 48 kilomètres entre l’Allemagne et le Luxembourg, en retenant le tracé « Bourglinster Ost » proposé par le ministère de l’Environnement. “La variante choisie fait presque consensus”, s’est félicitée Laurence Zenner, PDG de Creos au micro de Les incontournableslors d’une conférence de presse organisée mercredi au siège du gestionnaire du réseau électrique, tout en rappelant qu’un millier de commentaires ont été soumis par la population.
Les principales voix discordantes sont venues du village d’Eisenborn où un collectif d’habitants a crié à la « catastrophe ». Le futur pylône à l’entrée de cette section de la commune de Junglinster passe mal, tout autant que le passage de la ligne électrique en pleine forêt.
Tous les espoirs ne sont cependant pas perdus pour les opposants à cette voie, qui feront appel à la justice administrative. A moins que Creos ne résolve l’équation qui satisferait tout le monde. “Nous étudions si nous pouvons adapter légèrement le tracé, également en fonction des zones de protection des eaux, en lien avec les autorités”, anticipe Mme Zenner. Le gestionnaire du réseau note huit points d’adaptation, qui occuperont les discussions et les échanges dans les mois à venir.
Difficile de satisfaire tout le monde lorsqu’il s’agit de planifier une infrastructure de cette envergure pour remplacer l’ancienne : 48 kilomètres et 145 pylônes pour une nouvelle ligne à 380 kV. Le projet est considéré comme essentiel par Creos, compte tenu notamment de l’augmentation de la population luxembourgeoise et des besoins énergétiques. « D’après les études, la ligne est nécessaire pour diriger le pays. Ne pas le faire menacerait la sécurité d’approvisionnement et nous pénaliserait pour le raccordement d’énergies renouvelables supplémentaires. Cela constituerait un frein à la transition énergétique », résume le dirigeant.
Selon le calendrier prévisionnel dévoilé ce mercredi, les travaux devraient démarrer mi-2026 pour une mise en service mi-2029. Le budget de ce « projet stratégique » est estimé à 350 millions d’euros. Mais cela pourrait évoluer au fil des années.