Un propriétaire estrien a été condamné à payer 26 000 $ à son locataire parce que celui-ci refusait de décontaminer sa maison dévorée depuis deux ans par des champignons, des moisissures et des insectes.
• Lisez également : Une vingtaine de faux documents déposés au tribunal pour forcer des augmentations de loyers
« Je suis vraiment découragé. Il fait tout pour nous expulser. Ma maison est moisie à tel point qu’on ne peut même plus respirer l’air parce que ça pue », soupire Ginette Laramée, 62 ans.
Le Journal s’est rendu lundi dans son appartement de Farnham, situé au sous-sol d’un immeuble de la rue Laguë. Mme Laramée a déserté en août 2022 son domicile déclaré « insalubre » et « vétuste » par les autorités en raison d’une inondation. La locataire a décidé de poursuivre son propriétaire, Guy Poulin, car celui-ci dédaigne de décontaminer adéquatement les lieux.
«Sa négligence, son imprudence et son imprudence de propriétaire ont rendu le logement impropre à l’habitation et ont constitué un risque pour la santé et la sécurité du locataire, ce qui a été reconnu quelques mois plus tard par la Direction de la santé publique du Québec», critique le juge Serge Adam.
La locataire posant dans sa cuisine, où la qualité de l’air peut compromettre sa santé à cause de moisissures et de champignons, selon les autorités.
Photo PIERRE-PAUL POULIN
Trop cher, selon lui
Dans sa récente décision rendue au Tribunal administratif du logement (TAL), on apprend que Poulin, 89 ans, a économisé en effectuant des travaux chez son locataire.
«Il a refusé et refuse toujours de fournir à la santé publique un document attestant que des travaux correctifs ont été effectués par une entreprise spécialisée afin de décontaminer les logements concernés et le couloir impacté par cette inondation, comme cette dernière l’a demandé», révèle le document. de tribunal.
Portrait de Guy Poulin, un propriétaire qui refuse de décontaminer l’appartement insalubre de son locataire.
Photo TVA ACTUALITÉS
Et pourquoi ce propriétaire n’a-t-il pas soumis ledit document permettant à Ginette Laramée de regagner son appartement sans mettre sa santé en danger ? « Le coût d’un tel certificat est trop élevé », a rétorqué l’octogénaire interrogé par le juge.
Le magistrat Serge Adam a finalement ordonné à Guy Poulin de verser près de 26 000 $ à son locataire pour les dommages subis et le loyer payé en trop suite à l’abandon de sa résidence. Le tribunal lui a également accordé 60 jours pour fournir à la santé publique un document attestant de la décontamination des lieux.
Voir un reportage où les locataires de Guy Poulin se plaignent des conditions insalubres de son immeuble en 2022 :
Pas sorti du bois
Ginette Laramée, obligée de vivre chez une amie, craint désormais que son propriétaire ne fasse jamais les rénovations exigées par la TAL.
« Il s’en fiche ! Il a déjà déposé un recours pour annuler le jugement. Il est - que nos politiques se réveillent et serrent la vis aux propriétaires comme lui», tonne le sexagénaire, essoufflé.
Immeuble à Farnham où se trouve le logement insalubre de Ginette Laramée.
Photo PIERRE-PAUL POULIN
Guy Poulin a confirmé à notre représentant qu’il compte faire appel de la décision de la TAL. Il assure avoir effectué les travaux chez son locataire en bonne et due forme.
« Elle ne voulait pas coopérer avec nous et ne nous a pas laissé faire le travail au début de l’incident », raconte le propriétaire, qui dit jouir d’une excellente réputation à Farnham. J’habiterais sans problème dans le logement du locataire. L’appartement est sain.
Avez-vous des informations à nous partager sur cette histoire ?
Écrivez-nous au ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.