Le Québec toujours premier, mais l’Ontario se rapproche

Le Québec toujours premier, mais l’Ontario se rapproche
Le Québec toujours premier, mais l’Ontario se rapproche

Y voyant une manière d’enrichir les Québécois, le gouvernement Legault a explosé les aides aux entreprises depuis 2018. Mais les résultats sont-ils au rendez-vous ? La Revue vous présente le rapport le plus complet jamais produit sur cet enjeu crucial alors que le Québec se dirige vers un déficit record.

De manière générale, le Québec demeure le champion canadien en matière d’aide aux entreprises, mais l’Ontario rattrape rapidement son retard.

L’année dernière, les dépenses du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec (MEIE) ont dépassé 1,7 milliard de dollars. En Ontario, le ministère du Développement économique, qui assume des responsabilités similaires, a dépensé moins de 1,3 milliard de dollars.

Cela signifie que le MEIE a dépensé l’équivalent de 193 $ par habitant, comparativement à à peine 80 $ pour son homologue ontarien.

«Le Québec se classe habituellement en tête des provinces en matière d’aide aux entreprises, mais l’Ontario a considérablement augmenté ses dépenses dans ce domaine au fil du -», note Jake Fuss, directeur des études fiscales à l’Institut Fraser.

Jake Agitation

Photo prise de LINKEDIN, JAKE FUSS

Plus de subventions en Ontario

Selon les données compilées par ce groupe de réflexion conservateur, l’Ontario se classe désormais au premier rang au Canada en termes de subventions aux entreprises versées par divers ministères et organismes provinciaux.

En 2021, l’Ontario a donné plus de 22 milliards de dollars aux entreprises (2 550 $ par contribuable). Au Québec, le total s’élève à près de 9,9 milliards de dollars (2 035 $ par contribuable).

Ces données excluent toutefois les prêts à taux avantageux et autres formes d’aide que privilégie le Québec.

En Ontario, la hausse pourrait s’expliquer, entre autres, par la plus grande générosité du gouvernement de Doug Ford durant la pandémie.

Contrairement au Québec, où les mégasubventions sont rares, l’Ontario n’hésite pas à faire de gros chèques, notamment aux constructeurs automobiles. L’année dernière, Queen’s Park a versé 80 millions de dollars à General Motors, 28 millions de dollars à Toyota et 20 millions de dollars à Honda.

Quant à Ubisoft et au géant américain de l’agroalimentaire Mondelez, ils ont reçu respectivement plus de 14 millions et 4,5 millions de dollars.

Opacité aux États-Unis

Pour certains projets d’envergure, dont celui de Northvolt, le Québec était en concurrence avec les États américains. Ils n’hésitent cependant pas à accorder de généreux crédits d’impôt aux entreprises, et c’est sans compter le soutien de Washington.

Malheureusement, il est difficile de quantifier l’aide financière que les différents niveaux de gouvernement aux États-Unis accordent aux entreprises puisque les sources d’information à ce sujet ne sont ni nombreuses ni fiables.

La pointe de l’iceberg…

Le MEIE et Investissement Québec versent chaque année des milliards de dollars en soutien aux entreprises, mais ils sont loin d’être les seules entités gouvernementales à financer généreusement le secteur des entreprises.

L’année dernière, le Québec a versé aux entreprises près de 6,6 milliards de dollars sous forme de crédits d’impôt et d’autres mesures fiscales. Depuis 2018, l’augmentation annuelle moyenne à cet égard est de près de 10 %.

À cela s’ajoutent les subventions distribuées aux entreprises et aux organisations à but non lucratif par la quasi-totalité des ministères. Selon un calcul récapitulatif effectué par La Revue Selon les engagements financiers publiés par le gouvernement, ces subventions s’élèvent à près de 17 milliards de dollars au cours des deux dernières années.

Les plus gros montants proviennent du ministère de l’Emploi (formation de la main-d’œuvre), du ministère des Ressources naturelles (industrie forestière), du ministère de l’Environnement (lutte contre les changements climatiques) et du ministère des Transports.

Enfin, il ne faut pas oublier les aides indirectes comme les tarifs préférentiels d’électricité accordés aux gros consommateurs industriels, qui privent l’État de centaines de millions de dollars par an.

Selon les calculs de l’Institut Fraser, la valeur totale des subventions aux entreprises représentait environ 68 % des impôts payés par celles-ci au gouvernement du Québec en 2021. Il s’agit d’une nette baisse par rapport à la période de 2007 à 2014, durant laquelle cet indicateur constamment dépassé la barre des 100 %.

 
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