La prime déjà existante en Allemagne avait été brutalement supprimée par le gouvernement de la Chancelière, provoquant un effondrement des ventes dans le pays.
Les véhicules électriques reviennent dans les bonnes grâces de l’Allemagne. Le chancelier allemand Olaf Scholz, en campagne pour sa réélection, a réclamé mardi la mise en place d’un bonus européen à l’achat de véhicules électriques, alors que l’industrie automobile du pays peine à se convertir aux voitures à batterie. « Nous avons besoin d’incitations à l’achat de voitures électriques – sous la forme d’un bonus européen ou d’un soutien direct aux voitures électriques fabriquées en Allemagne »a écrit M. Scholz sur les réseaux sociaux après une visite à l’usine du constructeur américain Ford à Cologne. La politique économique est au cœur de la campagne pour les élections législatives anticipées du 23 février dans une Allemagne aux prises avec une économie atone et une remise en cause de son modèle industriel, dont l’automobile est un pilier.
Les perspectives sont particulièrement sombres pour les constructeurs allemands, confrontés à des coûts élevés, à une demande en baisse et à une concurrence croissante de la Chine. En quête d’économies budgétaires, le gouvernement d’Olaf Scholz a brusquement mis fin, il y a un an, aux aides aux primes à l’achat de véhicules électriques, provoquant un effondrement des ventes dans le pays et des troubles chez la plupart des constructeurs européens. Après que les industriels ont investi des milliards dans l’électricité, le gouvernement doit faire « ce que nous pensons être nécessaire en termes de soutien » pour consolider la transition vers cette mobilité, a déclaré mardi M. Scholz aux ouvriers des usines. « Nous voulons aussi que toute l’Europe fasse un effort »dit M. Scholz. Une prime européenne à l’achat serait “naturellement” la meilleure solution, selon lui.
Une autre possibilité serait une aide du gouvernement allemand, après approbation des autorités européennes, « se concentrer sur ce qui est produit ici »il a continué. Un tel modèle existe déjà en France : les primes à l’achat de voitures électriques y sont versées selon un catalogue complet de critères environnementaux, qui prennent également en compte la production et le transport. Les voitures électriques produites en Chine à partir d’électricité à base de carbone sont ainsi exclues du système. Symbole des difficultés de l’industrie automobile nationale, Volkswagen, premier constructeur automobile européen, envisage de fermer des sites en Allemagne pour la première fois de son histoire. Le constructeur Ford, dont le siège européen est en Allemagne, a récemment annoncé un projet de suppression de 2.900 emplois dans le pays d’ici 2027.
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