Les actions asiatiques étaient en retrait lundi alors que les traders s’interrogeaient sur les perspectives des taux d’intérêt américains, tandis que l’euro s’est apprécié après que l’extrême droite ait remporté une part des voix au premier tour de l’élection surprise en France inférieure à ce que prédisaient certains sondages.
L’euro a progressé de 0,32% à 1,0747 dollar, tandis que les contrats à terme sur actions européennes ont augmenté de 1% après que les sondages de sortie des urnes ont montré que le Rassemblement national eurosceptique de Marine Le Pen est arrivé en tête au premier tour des élections françaises, mais avec moins de voix que ce que certains analystes attendaient.
Ce vote choc a déstabilisé les marchés car l’extrême droite, ainsi que l’alliance de gauche arrivée en deuxième position dimanche, se sont engagés à augmenter fortement les dépenses à un moment où le déficit budgétaire élevé de la France a incité l’Union européenne à recommander des mesures disciplinaires.
“Le résultat n’est peut-être pas aussi mauvais que le marché le craignait”, a déclaré Michael Brown, stratège principal chez Pepperstone.
« Nous avons également entendu de nombreuses déclarations de la part d’autres partis cherchant à retirer des candidats pour tenter d’empêcher le Rassemblement national de remporter des sièges au second tour dimanche prochain… Le marché pourrait en tirer un certain réconfort. »
L’attention se porte désormais sur le second tour de dimanche prochain et dépendra de la manière dont les partis décideront d’unir leurs forces dans chacune des 577 circonscriptions du pays pour le second tour, laissant les investisseurs dans l’incertitude et la nervosité.
« Avec ce résultat, les marchés s’attendent à une nouvelle semaine de grande incertitude. Probablement de la crainte, car il est encore possible que le RN obtienne la majorité absolue la semaine prochaine”, a déclaré Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING à Francfort.
En Asie, l’indice MSCI le plus large des actions de la région Asie-Pacifique hors Japon était en baisse de 0,18 % au début du second semestre de l’année après avoir augmenté de 7 % jusqu’à présent en 2024. L’indice Nikkei du Japon était en hausse de 0,57 %.
Dans le même temps, l’activité manufacturière chinoise a chuté pour un deuxième mois en juin, tandis que l’activité dans les services est tombée à son plus bas niveau depuis cinq mois, a montré dimanche une enquête officielle, maintenant les appels à davantage de mesures de relance alors que l’économie peine à se remettre sur pied.
Sur le front macroéconomique, l’attention se porte sur la question de savoir si et quand la Réserve fédérale commencera à réduire ses taux d’intérêt, après les données publiées vendredi montrant que l’inflation mensuelle aux États-Unis est restée inchangée en mai.
Au cours des 12 mois précédant mai, l’indice des prix PCE a augmenté de 2,6% après une hausse de 2,7% en avril. Les chiffres de l’inflation du mois dernier sont conformes aux attentes des économistes. Ils restent supérieurs à l’objectif d’inflation de 2% fixé par la Fed.
Pourtant, les marchés s’accrochent aux attentes d’au moins deux baisses de taux de la Fed cette année, une baisse en septembre étant considérée comme probable à 63 %, selon l’outil FedWatch du CME.
Les actions américaines ont terminé en baisse vendredi après la fin d’un rallye.
Parmi les devises, le yen s’échangeait autour de 160,98 pour un dollar après que le gouvernement, lors d’une rare révision imprévue des données du produit intérieur brut (PIB) lundi, ait déclaré que l’économie japonaise s’était contractée plus que prévu au premier trimestre.
Les données ont également montré que l’activité des usines japonaises était inchangée en juin, en raison d’une demande atone et des entreprises qui luttent pour faire face à la hausse des coûts due à la faiblesse du yen.
L’indice du dollar, qui mesure la valeur de la monnaie américaine par rapport à six autres devises, était un peu plus bas à 105,65.
