Que feront les actions en 2025 ?

Que feront les actions en 2025 ?
Que feront les actions en 2025 ?

Comment les marchés financiers évolueront-ils en 2025 ? Wall Street va-t-elle continuer à imposer son rythme infernal ? Quelles seront les conséquences de la politique de Donald Trump ? Que peut-on attendre de l’Europe ? A travers ce document, nous essayons de nous faire une idée générale de ce qui pourrait se passer l’année prochaine.

Même s’il reste encore un bon mois avant d’entamer la nouvelle année, les résultats boursiers pour 2024 sont jusqu’à présent plutôt fragmentés. Aux Etats-Unis, les indices n’ont quasiment augmenté que depuis septembre 2022. Cette année, ils ont même accéléré : le S&P 500 gagne plus de 25 % en 2024 – une des années les plus prolifiques de ce siècle – et même 45 % depuis novembre. 2023. C’est hallucinant.

Ailleurs dans le monde, la situation est globalement plus contrastée. Prenons d’abord l’Europe. Le Vieux Continent est à la traîne même si le Stoxx Europe 600 gagne 6% depuis le 1er janvier. Le CAC 40 chute de plus de 5%. En Asie, la prudence règne : la Chine peine à attirer les investisseurs malgré quelques bonds qui ont accompagné les déclarations de Pékin en faveur de son économie. Pour les effets concrets, il faudra encore attendre.

L’Europe et les Etats-Unis n’ont pas tout à fait emprunté le même chemin en 2024 (Source : Zonebourse)

En 2025, qu’est-ce qui va changer avec Donald Trump ?

Dès janvier prochain, Donald Trump reviendra aux affaires avec la volonté d’imposer des droits de douane massifs sur les importations, de restaurer le protectionnisme américain et de soutenir les entreprises de son pays. Pour les Etats-Unis, ce programme pourrait conduire à une hausse généralisée des prix dans la mesure où les droits de douane risquent d’être répercutés sur le consommateur. Pour lutter contre cette inflation, la politique monétaire ne redeviendra pas totalement accommodante. La Fed va continuer à faire l’actualité macroéconomique : elle devra trouver le bon équilibre pour ne pas paralyser l’économie.

Toutefois, la persistance d’une inflation élevée ne devrait pas empêcher les États-Unis de connaître une année de forte croissance. Trump veut favoriser les entreprises américaines en réduisant l’impôt sur les sociétés à 15 %, contre 21 % actuellement. Bank of America estime que cela permettrait aux bénéfices par action des sociétés du S&P 500 d’augmenter automatiquement de 4 %. Il souhaite également assouplir la réglementation pour stimuler les investissements et aider les PME.

Dans d’autres économies développées, la trajectoire de baisse des taux devrait se poursuivre. Il n’y a aucune raison valable d’inverser la tendance, l’inflation étant bien maîtrisée. Cette situation de différentiel de taux d’intérêt pourrait aider favorablement le dollar. Dans le même temps, si les États-Unis importent moins, leur balance commerciale devrait s’améliorer, ce qui accentuerait le renforcement du dollar.

Une croissance mondiale mais fragmentée

Les économistes s’accordent à dire qu’en 2025, les pays développés ont de bonnes chances d’éviter une nouvelle récession et de confirmer leur résilience dès cette année. Toutefois, le dynamisme n’est pas le même partout. La Chine par exemple : le pays est confronté à un effondrement de la consommation de sa classe moyenne. Les entreprises du secteur du luxe en ont directement payé le prix. Dans le même temps, Pékin manque de fermeté dans ses mesures de relance. À plusieurs reprises, les investisseurs ont espéré que les pouvoirs publics apporteraient un soutien concret à la consommation. Mais pour le moment, les mesures sont toujours attendues. Une grande partie de la croissance chinoise dépendra de la volonté de Pékin de faire preuve d’audace pour soutenir sa prochaine phase de croissance.

En Europe, l’Allemagne et la reculent, pénalisées par le contexte socio-politique, la rigueur budgétaire, la lente évolution vers les secteurs d’avenir et les problèmes internes propres à certains secteurs forts comme le luxe en France et l’automobile en Allemagne. 2025 sera une année électorale pour l’Allemagne, ce qui pourrait apporter son lot d’incertitudes supplémentaires. Ailleurs sur le continent, comme en Suisse et dans les pays scandinaves, le climat général semble plus sain avec des entreprises capables d’être plus résilientes et dotées de fortes capacités d’innovation.

Les grandes tendances qui feront (probablement) du succès

Les principaux thèmes qui ont fait grimper les marchés depuis deux ans ont encore des vents forts dans le futur. L’intelligence artificielle émerge rapidement : la solidité du compte de résultat de l’entreprise Nvidia de quoi montrer le dynamisme de ce marché.

La défense devrait encore bénéficier de l’innovation, de la croissance et des investissements des États après plusieurs décennies de sous-investissement. Le principal risque pour le secteur serait une accalmie dans les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Toutefois, une réduction des tensions géopolitiques serait également une bonne nouvelle pour les marchés en général.

Les banques américaines pourraient figurer parmi les grands gagnants du retour de Donald Trump. Déjà, du point de vue du cycle économique : une politique monétaire plus accommodante pourrait rendre les banques moins rentables mais l’activité de crédit devrait s’accélérer fortement. D’un autre côté, Trump souhaite assouplir la réglementation dans le secteur.

Dans l’industrie pétrolière et gazière, Donald Trump veut « forer à tout prix », c’est-à-dire produire à pleine capacité pour faire baisser les prix de l’énergie et asseoir la domination énergétique mondiale des États-Unis. Il vise également à supprimer les réglementations environnementales pour faciliter l’exploitation de nouveaux gisements et donner de la liberté aux majors. La principale conséquence de cette politique devrait être une baisse généralisée des prix des énergies fossiles alors que les entreprises du secteur ne veulent pas réduire leurs marges et vendre leur production au rabais. Ils craignent également que cet effet ne soit amplifié par une croissance mondiale plus faible, provoquée par le recentrage des pays sur leurs politiques intérieures. Cependant, à plus long terme, les énergies fossiles pourraient retrouver du terrain par rapport aux énergies alternatives.

Des marchés « dépendants de Trump »

Cela ne vous aura pas échappé, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche impacter tous les marchés financiers avec une série de mesures aux Etats-Unis qui comprennent notamment une augmentation des tarifs douaniers, une volonté de renforcer la politique nationale et un assouplissement général des restrictions. Ce programme est globalement favorable aux valeurs américaines. Selon la prévision médiane (recueillie par Reuters) de plusieurs stratèges, analystes, courtiers et gestionnaires de portefeuille, le S&P 500 terminera 2025 à 6 500 points. Ces spécialistes ne se disent pas préoccupés par les valorisations puisque les bénéfices devraient augmenter de 14,2% l’an prochain contre 10,2% cette année.

Ailleurs dans le monde, il conviendra de se montrer plus sélectif en privilégiant les pays où le climat socio-politique-économique offre encore une visibilité favorable. On pense notamment à la Suisse, aux pays scandinaves, dans une moindre mesure au Royaume-Uni et même aux économies du Sud comme l’Espagne ou le Portugal. L’Asie reste encore trop influencée par la Chine, qui n’apporte pas de réponses concrètes aux questions des investisseurs.

 
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