Alors que le prix de l’électricité a tendance à augmenter, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) demande au gouvernement de maintenir les tarifs réglementés pendant au moins cinq ans. Mais attention, car tout le monde n’est pas d’accord avec cette demande.
Le marché de la voiture électrique continue globalement de se développer, même s’il est vrai queça stagne un peu en Europe en ce moment. Toutefois, selon les derniers chiffres de l’ACEA, la France a enregistré une très légère hausse en octobre dernier. Mais tout n’est pas simple, et l’adoption de ce moteur se heurte à quelques obstacles.
Des prix régulés pendant cinq ans ?
Et parmi eux, la hausse du prix de l’électricitéqui est particulièrement forte depuis plusieurs années. Certes, conduire une voiture électrique reste toujours plus avantageux financièrement qu’une voiture essence ou diesel malgré les augmentations, mais celles-ci pèsent toujours sur le budget des automobilistes. Et ce alors que beaucoup estiment déjà que ce moteur reste encore trop cher, malgré les baisses de prix, qui devraient se poursuivre. Et quand il s’agit d’électricité, c’est pareil.
Selon le gouvernement, le prix de l’énergie devrait baisser d’au moins 10 % au cours du mois de février 2025. Une réduction qui sera valable pour les clients ayant souscrit à une offre leur permettant de profiter des tarifs réglementéségalement connu sous le nom de TRVE. Pour rappel, il s’agit d’un prix fixé par les pouvoirs publics, sur proposition de la Commission de régulation de l’énergie et qui évolue deux fois par an, en février et novembre.
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A l’inverse, les offres dites « prix de marché » sont gérées librement par les différents fournisseurs d’électricité. En clair, les tarifs réglementés offrent plus de stabilité, ce qui explique pourquoi ils sont majoritairement choisis par les clients. Mais désormais, l’autorité de la concurrence demande au gouvernement de préparer la diffusion de cette offre, comme elle l’explique dans un rapport. Elle estime que ce dernier « limite le développement de la concurrence sur les marchés de détail », parce que ces prix « capter une part significative de la demande » des particuliers et des entreprises ».
Le gouvernement doit décider
L’organisme indépendant rattaché à Bercy recommande « se préparer de manière concrète la suppression du TRVsans renoncer aux objectifs de politique publique qui leur sont assignés, mais en leur attribuant des instruments mieux ciblés « . Mais tout le monde n’est pas de cet avis, à commencer par la Commission de régulation de l’énergie. Dans un communiqué qui vient de paraître, il demande au gouvernement « que les tarifs réglementés de vente d’électricité sont maintenu pour les cinq prochaines années ».
En effet, la CRE considère que « le rôle majeur du TRVE pour les consommateurs ne peut être remplacé à court terme » et considère que « les caractéristiques des TRVE permettent de limiter leur impact sur le marché de détail français « . De plus, les chiffres prouvent l’attachement des consommateurs à cette offre, puisqu’ils sont 59% à avoir souscrittandis que 16% ont choisi des offres indexées sur TRVE. Et ce même si les offres du marché ont été bien moins chères ces derniers mois.
Attention aux mauvaises surprises
La Commission note qu’il existe « faible mobilité des clients TRVE vers les offres du marché « . Il formule néanmoins quelques propositions pour améliorer le marché. Par exemple, la CRE « recommande‘interdire le retour à TRVE les clients abonnés à une puissance supérieure à 36 kVA ayant quitté les TRVE il y a moins d’un an pour limiter les allers-retours à court terme entre les TRVE et les offres du marché « . Elle demande également mieux distinguer les processus de souscription entre les deux formules pour éviter toute confusion.
En prenant en compte une puissance supérieure à 36 kVA, cette règle s’adresse clairement à la clientèle professionnelle. Les particuliers peuvent donc souffler tranquillement : il devrait toujours être possible de changer librement de fournisseur d’électricité, sans respecter de durée minimale d’engagement.
Désormais, c’est au gouvernement de trancher entre les revendications des deux gendarmes indépendants. Relayé par BFM, la Ministre de l’Energie, Olga Givernet rappelle le fort attachement des Français aux tarifs réglementés, qui « jouer un rôle crucial dans le bon fonctionnement du marché, notamment avec la fin de l’Arenh « . Ainsi, ils pourraient encore être en vigueur pendant plusieurs années. Pour rappel, il faut actuellement compter 0,2516 €/kWh à compter du 1er novembre 2024 pour un compteur option base 6 kVA mais certaines offres du marché descendent en dessous de 0,20 €/kWh.
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