l’essentiel
Avant une élection municipale à forts enjeux en 2026, La Dépêche du Midi vous propose un tour d’horizon des candidats, des alliances et des dynamiques à l’œuvre dans quelques-unes des principales villes françaises.
A l’approche des prochaines élections municipales, prévues en mars 2026, La Dépêche du Midi vous propose un tour d’horizon des différentes situations dans les grandes villes de France.
Paris
Anne Hidalgo ne sera pas candidate en 2026 à un troisième mandat de maire de Paris, préférant cautionner Rémi Féraud pour préparer sa succession. Le sénateur PS est l’un de ses plus grands partisans. A 53 ans, l’ancien maire du Xe arrondissement, qui préside le groupe de la majorité municipale au Conseil de Paris, “a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires” pour devenir maire de Paris, selon Anne Hidalgo. Des qualités qui seront mises à rude épreuve au fur et à mesure de la campagne et du scrutin qui devraient être tendus au sein même du PS. Parmi les candidats connus, il y en a un qui connaît bien Anne Hidalgo : son ancienne première adjointe Emmanuel Grégoireavec qui elle est en désaccord, s’est déclaré candidat pour « apaiser les tensions » et devenir « le maire de la réconciliation des Parisiens ». Le député PS de 46 ans a déjà infligé une cinglante défaite à l’ancien ministre Clément Beaune aux législatives.
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Du côté des macronistes, deux noms circulent: l’ancien Premier ministre, Gabriel Attalet l’actuel ministre de la Culture, Rachida Dataégalement maire du 7e arrondissement de Paris. Les deux personnalités figurent parmi les favoris d’un sondage Ipsos dévoilé le 18 novembre dans Le Parisien. 42% des personnes interrogées considèrent que l’ancien Premier ministre ferait une bonne maire de Paris, suivi de Rachida Dati (39%). Pour autant, celui qui arrive en tête de ce sondage n’a jamais confirmé sa volonté de devenir maire de Paris. Autre personnalité du camp présidentiel, Pierre-Yves Bournazelancien député d’Horizons et soutenu par Edouard Philippe, est également candidat. Il n’y a pas de candidature officielle chez les écologistes, mais le nom de David Belliardadjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public et des transports, circule. Yannick Jadotsénateur de Paris, pourrait également prendre position. D’autres noms sont mentionnés comme Ian Brossat pour le PCF, Sophie Chikirou pour LFI et Thierry Mariani pour le RN.
Marseille
“Benoît Payan (ex-PS) est notre tête de liste naturelle”, a déclaré Samia Ghali dans Provence à propos du maire sortant. La députée (DVG) de Marseille réclame une liste d’union à gauche en 2026. Elle sait que le combat sera rude et Benoit Payan devrait être au cœur de toutes les attaques. Et ils viendront de tous côtés, d’abord de l’ancien ministre Sabrina Agresti-Roubache (Renaissance) qui marque le territoire : « Je jouerai mon rôle quoi qu’il arrive en 2026 pour que la ville change », affirme celui qui est en charge du plan ‘Marseille en grand’. A droite aussi, on prépare nos armes, avec Renaud Muselier, président de la Région, et Martine Vassal, patronne du département, qui comptent bien trouver le candidat qui fera reprendre Marseille à gauche. Autre personnalité qui pourrait rebattre les cartes marseillaises : Sébastien Delogu (LFI). Extrêmement populaire dans certains quartiers marseillais, le député Insoumis avait laissé la porte ouverte lorsqu’on l’interrogeait sur une potentielle candidature en septembre. « Pour le moment, je suis député. Si quelqu’un me le demande, je pourrais y réfléchir”, a-t-il commenté sur Sud Radio.
Si un camp a déjà marqué son territoire, c’est bien le Rassemblement national (RN). Le parti a porté un grand coup dans les Bouches-du-Rhône en remportant l’élection municipale partielle de Rognac dimanche 24 novembre. « Une victoire historique » et un « message fort », selon le député. Franck Allisiocandidat probable du parti.
Lyon
L’écologiste Grégory Doucet est déjà candidat à sa réélection. “Sur le territoire du Rhône, le bloc central composé des partis Renaissance, Horizons, Modem et Parti radical, a choisi le rassemblement”, annonce-t-on dans un communiqué commun. Grâce à « une large coalition », ils espèrent s’imposer face « aux équipes du NFP, à Lyon et en métropole » en présentant une candidature unique lors de ces deux élections. Les candidats devraient être connus au premier semestre 2025, selon BFMTV. Droite, Pierre Olivier (LR), actuel maire du 2e arrondissement, devrait sans surprise être le « candidat naturel » en 2026.
Si Grégory Doucet est déjà candidat, il pourrait devoir composer avec les divisions à gauche. Les accords conclus en 2020, notamment avec LFI, semblent très lointains. Le maire de Lyon s’est même affiché avec François Ruffin, désormais détesté par les Insoumis, ces dernières semaines. Faut-il y voir un panneau ? « Ce que j’ai entendu, ce sont des socialistes qui ne veulent pas d’union, j’ai entendu parler des Verts qui n’en veulent pas. Ce que les Insoumis ont dit pour l’instant, c’est qu’ils préféraient qu’il y ait des listes d’union», a prévenu Jean-Luc Mélenchon qui n’exclut pas de présenter un candidat Insoumis en cas de désaccords. La capitale des Gaules sera-t-elle touchée ?
Bordeaux
L’écologiste Pierre Hurmicqui a pris la mairie de Bordeaux par la droite en 2020, devrait se représenter en 2026. Comme à Lyon, le maire vert sortant fait face à des négociations compliquées avec ses alliés de gauche. Objectif : pouvoir se présenter sous une candidature unique, avec derrière elle le PS, LFI et autres. Pierre Hurmic en aura bien besoin dans ce fief historique de la droite car une alliance se prépare devant lui. Celui de ses deux concurrents 2020 : Nicolas Florian (LR), le successeur d’Alain Juppé, et l’ancien ministre macroniste Thomas Cazenave. Une alliance matérialisée par la création d’un intergroupe d’opposition « afin de préparer les échéances des prochains mois ».
Bon
Confortablement élu à la mairie de Nice en 2020, Christian Estrosi (Horizons) sera candidat en 2026. Si un sondage Ifop, publié ce lundi 25 novembre par La Tribunel’a installé un peu plus comme favori pour sa propre succession, il y a forcément un bémol. Et cette ombre s’appelle Éric Ciotti. Comme souvent sur la Côte d’Azur, les deux hommes de droite devraient se retrouver face à face. 61% des sondés se déclarent donc « satisfaits » de l’actuel maire de Nice mais dans le même temps, 53% estiment qu’Eric Ciotti ferait un bon maire. Patrick Allemand (PS), atteint 42% de « oui », devant Mireille Damianosans étiquette et candidat Nupes, avec 36%. Suivant Juliette Chesnel-Rouxprésident du groupe environnemental à la mairie de Nice (35%) et Benoît Kandelchef du RN local (35%).
Lille
Il y aura du nouveau du côté du Beffroi de Lille. Maire depuis 2001, Martine Aubry va quitter la Mairie après un 4ème mandat consécutif. En 2020, elle devançait sa rivale écologiste de 227 voix. Stéphane Baly (EELV). Ce dernier sera à nouveau candidat avec l’espoir des écologistes de ravir une nouvelle grande ville au PS. Dans le camp macroniste, Violette Spilleboutarrivé 3ème en 2020, sera à nouveau candidat. Roger VicotDéputé PS de la 11e circonscription du Nord, s’est également déclaré candidat en octobre. Du côté de LR, c’est Louis Delémerqui représentera le parti. Pour les autres formations, les candidats ne sont pas encore déclarés.