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Par Pete Harrison
BRUXELLES, 9 septembre (Reuters) – Un énorme pipeline transportant du gaz nigérian vers le nord, à travers le désert du Sahara, pourrait aider l’Union européenne à diversifier ses sources d’énergie, a déclaré mardi le commissaire européen à l’énergie.
L’UE dépend de la Russie pour environ 40 % de son gaz et un tiers de son pétrole, mais elle cherche à réduire cette lourde dépendance depuis que les conflits entre la Russie et les États de transit comme l’Ukraine ont mis en évidence la fragilité de l’approvisionnement énergétique de l’UE.
Les frictions liées à l’invasion de la Géorgie par la Russie le mois dernier ont placé la sécurité énergétique encore plus haut dans l’agenda du bloc.
Le commissaire européen à l’énergie, Andris Piebalgs, a déclaré à Reuters qu’il était vivement intéressé par les projets de développement du gazoduc transsaharien de 4 300 kilomètres reliant le Nigeria à la Méditerranée en passant par le Niger et l’Algérie.
« Le Nigeria est déjà très important pour notre sécurité d’approvisionnement – 20 % de son pétrole et 80 % de son gaz vont en Europe », a déclaré Piebalgs par téléphone depuis le Nigeria, avant des pourparlers sur la coordination des projets énergétiques et la recherche de la paix dans le delta du Niger en proie à des troubles.
Actuellement, le gaz nigérian est acheminé vers l’Europe sous forme de GNL liquéfié, mais un gazoduc est considéré comme une solution susceptible d’améliorer la sécurité ainsi que les perspectives pour les régions de transit en Afrique, réduisant ainsi le flux de migrants vers l’Europe.
« Le développement d’un projet transsaharien de 20 milliards de mètres cubes par an qui pourrait arriver en Europe d’ici 2015 et accroître la sécurité d’approvisionnement pour le Nigeria lui-même et les pays qu’il traverse, en fait un projet très intéressant pour le Nigeria et l’Europe », a déclaré Piebalgs.
Le Nigeria possède les septièmes plus grandes réserves prouvées de gaz au monde, mais il n’a pas été en mesure de développer son industrie gazière à son plein potentiel en raison d’un manque de fonds et de réglementation.
L’UE n’est pas la seule à courtiser le Nigeria pour ses réserves de pétrole et de gaz. La semaine dernière, le géant gazier russe Gazprom a signé un accord d’exploration pétrolière et gazière dans ce pays, avec pour objectif d’accroître ses exportations de GNL vers l’Amérique du Nord.
Le Nigeria espère doubler sa production de pétrole brut à 4 millions de barils par jour d’ici 2010, même si les attaques des militants contre les pipelines et les problèmes de financement jettent le doute sur ces plans.
Mais Piebalgs a déclaré que cet objectif, s’il était atteint, pourrait contribuer à calmer davantage les prix du pétrole, actuellement autour de 104 dollars le baril après avoir atteint un sommet historique de 147,3 dollars en juillet.
« Les projets visant à augmenter la production à 4 millions de barils par jour dans les années à venir pourraient avoir un impact très positif sur le maintien d’un meilleur approvisionnement des marchés mondiaux du pétrole », a-t-il déclaré.
Couple Reuters
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