Soupçonné d’infractions, Creditbank cherche un arrangement avec la BDL

Soupçonné d’infractions, Creditbank cherche un arrangement avec la BDL
Soupçonné d’infractions, Creditbank cherche un arrangement avec la BDL

Le PDG de Creditbank, Tarek Khalifé, a comparu mercredi devant le procureur général près la Cour de cassation par intérim, Jamal Hajjar, suite à un rapport remis il y a deux semaines au magistrat par la Commission spéciale d’enquête (CSI) de la Banque du Liban (BDL) dans lequel elle fait état d’infractions. Selon une source bien informée contactée par L’Orient-Le Jourl’établissement bancaire présente un déficit budgétaire d’environ 309 millions de dollars bancaires (communément appelés « lollars », au taux actuel de 15 000 LL par dollar), ce qui pourrait être dû à une mauvaise gestion financière ou à un détournement de fonds.

Accompagné de son avocat Marc Habka, M. Khalifé a présenté au juge Hajjar une copie d’un projet d’accord qu’il négocie actuellement avec la banque centrale, a-t-il déclaré. L’Orient-Le Jour la source susmentionnée. Cet arrangement consisterait en un règlement par Creditbank d’environ 33 millions de dollars de « frais » (qui pourraient être retirés et transférés à leur valeur réelle, au taux actuel du marché de 89.600 LL), pour couvrir ce déficit bancaire de 309 millions de dollars. Les négociations avec la BDL devraient aboutir à un résultat « d’ici 10 à 15 jours », ajoute la même source, soulignant que « si nécessaire, toutes les procédures liées à cette affaire devraient être abandonnées ».

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La BDL avait nommé Mohammad Baassiri, ancien vice-gouverneur de cette institution, au poste d’administrateur provisoire de Creditbank. Après avoir vérifié les chiffres en question, il a établi le rapport précité qu’il a soumis à la CSI, avant que cette dernière ne le transmette à la Cour de cassation.

Le juge Hajjar a alors convoqué Tarek Khalifé à une audience fixée au 20 juin, mais il ne s’est pas présenté. Assurant au procureur que son client ne cherchait pas à se soustraire à la justice, l’avocat a alors demandé au magistrat de lui accorder un délai pour présenter des documents prouvant l’existence d’un projet d’arrangement en cours avec la BDL.

« Pourquoi une restructuration est-elle demandée uniquement à mon client ? »

Contacté par L’HUILE, M. Habka se demande pourquoi Creditbank est “la seule institution dont le gérant fait l’objet d’une demande de comptes”. La procureure près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait pourtant poursuivi plusieurs dirigeants d’autres banques ces dernières années, avant d’être exclue des dossiers financiers par le juge Hajjar le 7 juin. « Alors que des dizaines de plaintes et de poursuites visent de nombreux établissements bancaires, la BDL ne s’est mobilisée dans aucun autre dossier, en vue d’ouvrir une enquête du parquet de cassation », affirme Me Habka.

« Pour qu’un directeur de banque soit poursuivi, il faut que les faits qui lui sont reprochés et la mauvaise situation financière de son établissement soient liés à des infractions pénales, et non au fait qu’il ne puisse plus satisfaire les intérêts des déposants à cause de la crise systémique de 2019 », explique un autre avocat, qui suit les dossiers d’autres banques et qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat. Une explication qui ne convainc pas Me Habka. « Pourquoi une restructuration est-elle demandée uniquement à mon client, à l’exclusion de toutes les autres banques ? » s’interroge-t-il.

Amr Diab

La semaine dernière, les médias ont rapporté que Tarek Khalifé avait transféré une dizaine de millions de dollars sur un compte à l’étranger au profit du chanteur égyptien Amr Diab (en concert à Beyrouth le 15 juin), qui, selon eux, aurait déposé cette somme sur un compte à la Creditbank. . Une rumeur qui a été démentie par Tarek Khalifé à sa sortie du palais de justice, mercredi, à l’issue de son audience. Il affirme avoir déclaré au procureur qu’Amr Diab ne dispose d’aucun compte dans son établissement.

Le PDG de Creditbank, Tarek Khalifé, a comparu mercredi devant le procureur général par intérim près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, suite à un rapport remis il y a deux semaines au magistrat par la Commission spéciale d’enquête (CSI) de la Banque du Liban (BDL) dans lequel elle faisait état d’infractions. Selon une source bien informée contactée par…

 
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