Airbus, Eurofins, issolution… La Bourse turbulente

Airbus, Eurofins, issolution… La Bourse turbulente
Airbus, Eurofins, issolution… La Bourse turbulente

La bourse n’aime pas les incertitudes. Et cela le prouve avec le choc de la dissolution de l’Assemblée nationale et sa réaction à la baisse. Des valeurs emblématiques comme Airbus ou Eurofins subissent également des déceptions. Inquiétant? Bertrand Lamielle, PDG de Portzamparc Gestion, décrypte ce moment.

L’avertissement lancé par Airbus, sur un retard de production, a mis à mal la bourse, inquiétant ?

Airbus a dû faire face à des problèmes avec un carnet de commandes bondé sur 10 ans. Cependant, sa chaîne logistique est mise à rude épreuve pour atteindre les tarifs annoncés. Cela faisait un moment qu’ils n’étaient pas complètement là. La Bourse ne lui en a pas tenu rigueur. Sauf en début de semaine. Son annonce de devoir passer de 800 à 770 avions commerciaux livrés a été sanctionnée par une baisse du stock de 10 %. Le contexte politique a certainement aussi joué un rôle. Cette dernière a créé la méfiance face aux valeurs françaises et l’annonce d’Airbus en a également souffert. Cette valeur étant l’une des incontournables des grands indices européens, la bourse a été fortement perturbée. Il faut maintenant attendre les prochaines publications en juillet pour vérifier que ces annonces à la baisse n’en cachent pas d’autres.

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Bertrand Lamielle, general manager of Portzamparc Gestion. | PORTZAMPARC MANAGEMENT
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Bertrand Lamielle, general manager of Portzamparc Gestion. | PORTZAMPARC MANAGEMENT

Autre fleuron de la Bourse, Eurofins connaît également des revers et des chutes boursières, votre analyse ?

Leurs difficultés sont nées avec une société de vente à découvert anglo-saxonne, Muddy Waters. Il scrute les entreprises surévaluées, prend des positions courtes et publie un rapport. Là, il remet en cause les comptes d’Eurofins. La Bourse a fortement réagi, avec une chute des actions de 16%, car Muddy Waters avait déjà eu des gagnants précédents : il avait dénoncé avant tout le monde l’endettement record de Casino.

Pour nous, Eurofins n’était déjà pas bien noté dans nos benchmarks depuis début 2022. Nous sentions que les investisseurs préféraient d’autres orientations. Maintenant, cela va être une bataille de versions. Le cours de bourse sera irrégulier et il faudra laisser du temps avant de retrouver une situation plus sereine chez Eurofins.

Pour Atos, qui possède des unités en Occident, le feuilleton continue-t-il ?

Oui et il faut attendre. Or dans le secteur des ESN, les entreprises de services du numérique, la période est complexe. Capgemini ne grimpe plus, Accenture constate une baisse de 12%. Les investisseurs se positionnent davantage en haut de la chaîne numérique, auprès des producteurs de semi-conducteurs. Les ESN sont en transition avec une attente de retour sur investissements liée à l’arrivée massive de l’IA dans l’économie.

Les 30 juin et 7 juillet, les élections législatives lèveront l’incertitude liée à la dissolution de l’Assemblée nationale. Quelle sera la réaction de la bourse ?

Difficile de prévoir. Si l’on regarde dans le rétroviseur, en 2016 avec l’arrivée de Donald Trump aux États-Unis on pensait voir la bourse chuter. C’était le contraire. Le Brexit en Grande-Bretagne en 2020, pas clairement gagnant, a provoqué des turbulences pendant deux à trois semaines sur les marchés. Il faut être pragmatique et la période incite à vivre en temps réel. Difficile d’anticiper.

 
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