La voie d’or | Toutes les nouvelles

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Entre le ralentissement du processus déflationniste et les inquiétudes sur les derniers chiffres économiques, il existe un chemin qui récompense la prudence.

Le « Chemin d’Or » fait référence au chemin étroit que l’humanité doit emprunter, dans le roman de science-fiction Dune de Frank Herbert, pour échapper aux risques écrasants d’extinction. Seul le prophète choisi peut en voir les minuscules ramifications.

Les investisseurs et les banques centrales se lancent à sa recherche. La route exiguë d’atterrissage en douceur ressemble à une gorge étroite et brumeuse. Les murs qui l’enlacent (la perte de vitesse du processus désinflationniste mondial à gauche, le ralentissement de certains pans des économies américaine, européenne et chinoise à droite), semblent se resserrer, comme pour écraser l’arpenteur, pour enterrer le chemin.

En Europe, les bonnes surprises économiques des premiers mois de l’année ont fait long feu.

Jusqu’il y a peu, la zone euro se démarquait du dynamisme économique américain et chinois. Les indices de surprises économiques étaient mieux orientés sous nos latitudes battues par les pluies printanières. Le temps, plus doux en début d’année, a marqué une amélioration bienvenue dans le secteur de la construction allemand. Le cycle des stocks s’améliorait, l’indice IFO (confiance des entreprises) et les salaires réels se redressaient.

Publiés quelques heures avant les « sorcières », les PMI européens du mois de juin sèment désormais le trouble. L’industrie s’inquiète de la baisse des nouvelles commandes, notamment à l’exportation. La confiance se détériore dans les services, la consommation ralentit. Les chiffres de juin ne coïncident plus avec la croissance économique des deux premiers trimestres (+0,3%). Le chemin vers la reprise économique dans la zone euro n’est pas encore en train de s’effacer devant nous. Mais le chemin pourrait être plus long que prévu. D’autant que l’incertitude électorale française rend la situation glissante.

La concentration continue de croître autour des valeurs technologiques. La valorisation est problématique : avec une capitalisation de 30 000 milliards de dollars, le Nasdaq 100 vaut désormais plus que le PIB américain.

Les marchés obligataires s’arment de crampons. Le spread France-Allemagne est au niveau de 2017 mais les Credit Default Swaps à 5 ans restent contenus (35 pb contre 50 à l’époque). En valeur absolue, depuis début juin, les taux français à 10 ans n’ont augmenté que d’une dizaine de points de base. Sur le crédit, les émissions primaires font leur grand retour en 2024, comme aux Etats-Unis, depuis le pivot de la FED à la fin de l’année dernière.

Le coût du capital du CAC40 est plus sensible aux évolutions politiques : il a augmenté de 50 points de base de performance depuis début juin. La direction réduit son exposition aux banques françaises (devenue négative depuis le début de l’année). En Europe, le secteur a perdu 10 points de performance depuis le début de l’année. Les stratèges s’essayent aux prévisions boursières en fonction des résultats de l’élection : rebond de l’indice parisien en cas de victoire de l’alliance présidentielle, volatilité contenue en cas de victoire du Rassemblement national, baisse importante (-10 à -20%) si le groupe de gauche reprend la majorité à la chambre basse. Il est difficile d’élaborer une stratégie d’investissement avec ces scénarios s’ils s’avèrent aussi éclairants que les sondages électoraux de cette année.

IA et confiance des investisseurs

Les derniers chiffres américains sont également plus mitigés. Les ventes au détail ralentissent. Les défauts de paiement sur les crédits automobiles ou à la consommation se multiplient chez les jeunes, touchés par l’amélioration des conditions financières et moins exposés à la hausse des actifs financiers que leurs aînés. Leurs gains salariaux restent bien orientés mais paradoxalement, le taux de chômage et la hausse des inscriptions aux allocations envoient un message contradictoire au marché du travail.

La concentration continue de croître autour des valeurs technologiques. La valorisation est problématique : avec une capitalisation de 30 000 milliards de dollars, le Nasdaq 100 vaut désormais plus que le PIB américain. En proportion de la richesse nationale, les valeurs des indices sont 3 fois plus élevées qu’elles ne l’étaient lors de la bulle des années 2000.

Malgré les valorisations, l’IA semble pour l’instant s’accommoder de la confiance des investisseurs dans la croissance américaine (attendue à +2,5% au second semestre) ainsi que des craintes qu’une accumulation de chiffres plus inquiétants ne se dégage. Si nécessaire, les investisseurs pourraient continuer à ajouter de la durée à leur portefeuille, en privilégiant le crédit Investment Grade qui a accumulé 34 semaines consécutives de flux positifs aux Etats-Unis. La bonne tenue des derniers résultats, la diversification des sources de revenus, la meilleure couverture de la charge d’intérêt offrent un profil moins sensible que le haut rendement au scénario délicat d’un ralentissement de la croissance dans un contexte de taux directeurs plus élevés plus longtemps que prévu. .

Par rapport à la moyenne des 10 dernières années, le dépôt Investment Grade offre un rendement attractif des deux côtés de l’Atlantique (5,4% aux Etats-Unis, 3,9% en Europe contre une moyenne historique de 3,5% et 1,5% respectivement) tandis que Le High Yield a bénéficié d’un resserrement des spreads rendant les points d’entrée moins attractifs. Le choix de la prudence semble bien récompensé. S’ils n’envisagent plus une reprise économique en V très inflationniste, les investisseurs auraient donc tort de s’en priver.

 
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