le rôle de l’intensité des émissions évitées dans la production d’énergie

le rôle de l’intensité des émissions évitées dans la production d’énergie
le rôle de l’intensité des émissions évitées dans la production d’énergie

Une entreprise utilisant 100 % d’énergie renouvelable dans un pays propre peut avoir une intensité d’émissions évitées inférieure à celle d’une entreprise utilisant 50 % d’énergie renouvelable dans un pays à forte production de charbon.

La production d’électricité représente actuellement 34 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Le passage aux énergies renouvelables est essentiel pour atténuer le changement climatique et maintenir le réchauffement climatique à 1,5°C. Les investissements dans des entreprises énergétiques à faibles émissions de GES peuvent contribuer de manière significative à la réalisation des objectifs climatiques. Les évaluations régionales et les analyses du cycle de vie (ACV) sont essentielles pour établir des comparaisons équitables entre les combustibles renouvelables et fossiles. L’intensité des émissions évitées d’une entreprise est un indicateur utile pour prioriser les investissements et gérer le risque carbone dans le contexte de l’évolution des mécanismes de tarification du carbone. L’impact de ces investissements varie d’un pays à l’autre, reflétant les mix énergétiques et les politiques existantes.

Évaluer les émissions évitées du berceau à la tombe

Il est logique d’investir dans des entreprises disposant de portefeuilles d’énergie durable. Par « attractif », nous entendons la capacité d’une entreprise à réduire ses émissions de GES par rapport à un scénario de référence pertinent. Pour toute entreprise du secteur de l’énergie, nous estimons les émissions évitées par rapport à un scénario de référence basé sur l’endroit où l’entreprise produit de l’électricité. Les émissions d’énergie supérieures ou inférieures à leur scénario de référence déterminent si la contribution des sources d’énergie renouvelables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la réalisation des objectifs de protection du climat est positive. Pour que la comparaison soit équitable, cette analyse comparative des énergies renouvelables et celles des énergies fossiles doit inclure les facteurs du cycle de vie : mise en service, maintenance et démantèlement. La figure 1 illustre ce point en montrant les émissions évitées. Les valeurs de GES pour différentes technologies proviennent du rapport spécial du GIEC sur les sources d’énergie renouvelables et l’atténuation du changement climatique.

Calcul de l’impact GES comparatif selon l’approche ACV

Source : Institut des ressources mondiales, Asteria IM.

Un exemple serait une entreprise de services publics américaine dont la totalité des revenus provient de la production d’électricité. Son mix énergétique est composé de 35% d’énergies renouvelables, 39% d’énergies fossiles et 23% d’énergies nucléaires, avec une intensité de GES sur l’ensemble du cycle de vie de 205 tCO2e par GWh généré. Etant donné que l’entreprise est active aux Etats-Unis, cette intensité est à comparer à la valeur américaine de 398 tCO2e/GWh. Par conséquent, les émissions de CO2e évitées grâce à la propriété de cette entreprise sont de 193 tCO2e par GWh généré, même si les énergies renouvelables représentent moins de 50 % de sa capacité de production. Le nucléaire, avec une intensité de cycle de vie de 16 tCO2e/GWh, contribue à améliorer l’intensité globale de production de l’entreprise. La question de savoir si le nucléaire est durable ou non est une discussion distincte que nous n’aborderons pas ici.

En revanche, une entreprise portugaise de services communautaires, dont 40 % de ses revenus proviennent de la production d’électricité et dont 74 % de sa production est d’origine renouvelable, semble plus propre. Pourtant, avec la moitié de sa production de combustibles fossiles provenant du charbon, son intensité totale de GES sur l’ensemble de son cycle de vie est de 191 tCO2/GWh. Par rapport à l’intensité de référence du Portugal de 131 tCO2e/GWh, cela se traduit par une intensité négative d’émissions évitées de -60 tCO2e/GWh. Cela donne à l’entreprise une apparence plus propre qu’elle ne l’est par rapport à un indice de référence approprié.

Utilisation des émissions évitées dans les investissements

L’intensité des émissions évitées est un indicateur important pour évaluer et prioriser les investissements dans les entreprises ou les actifs de production d’électricité. Il prend en compte le mix énergétique de l’entreprise et un scénario de référence approprié. Une entreprise utilisant 100 % d’énergie renouvelable dans un pays propre peut avoir une intensité d’émissions évitées inférieure à celle d’une entreprise utilisant 50 % d’énergie renouvelable dans un pays à forte production de charbon. Cette mesure est pertinente pour les investissements en actions et en obligations sur les marchés publics et privés. À mesure que la tarification du carbone se généralise, l’allocation des investissements basée sur l’intensité des émissions évitées pourrait devenir stratégique pour la gestion du risque carbone.

 
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