Cinq entreprises publiques cachent les salaires de leurs dirigeants

Cinq entreprises publiques cachent les salaires de leurs dirigeants
Cinq entreprises publiques cachent les salaires de leurs dirigeants

Cinq entreprises d’État au Québec ont décidé de cacher les salaires de leurs dirigeants, malgré les demandes d’accès à l’information formulées par notre Bureau d’enquête.

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La Société des alcools du Québec, la Société québécoise du cannabis, Loto-Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Investissement Québec ont répondu par la négative tout comme Hydro-Québec il y a deux semaines.

Ils se sont contentés de communiquer les salaires de leurs plus hauts dirigeants, dont la majorité des salaires sont déjà publiés dans les rapports annuels des entreprises publiques.

Par exemple, le PDG de la CDPQ, Charles Emond, a empoché 4,4 millions de dollars en 2023 et Jacques Farcy, de la SAQ, a gagné 528 215 $. Les salaires des autres cadres resteront en revanche cachés.

“Ça ne tient pas la route”

Presque toutes les sociétés d’État ont mentionné le fait que, selon elles, ces informations sont confidentielles en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

« À mon avis, ça ne tient pas la route, parce qu’on le fait ailleurs. Je n’ai jamais vu de problème créé par la diffusion des salaires. Au contraire, je pense que ce serait un pas de plus vers la transparence et la responsabilisation», affirme Geneviève Tellier, professeure en administration publique à l’Université d’Ottawa.

Geneviève Tellier.

Photo TVA ACTUALITÉS

Par exemple, en Ontario, les salaires de tous les dirigeants et syndiqués des sociétés d’État sont divulgués dans leur « Sunshine List », un outil mis à jour par le gouvernement depuis 30 ans. Ce dernier contient près de 300 000 noms et salaires.

Au Québec, la seule liste du genre disponible est celle mise en ligne par Le journal, qui montre les salaires de près de 20 000 employés du secteur public.

Interrogé à ce sujet, le premier ministre François Legault a fermé la porte à la publication des salaires comme cela se fait dans d’autres provinces.

Information confidentielle

Les sociétés d’État indiquent que la publication de telles données permettrait d’identifier les employés de l’État. Or, les noms des salariés figurent dans les listes publiées dans la majorité des provinces canadiennes.

Mme Tellier estime également qu’une modification de la loi sur l’accès à l’information serait pertinente.

«Je n’ai trouvé aucun élément ou argument qui me dirait que cet aspect pourrait justifier pourquoi nous le garderions secret. Nous faisons fausse route, à mon avis», estime le professeur Tellier.

Autres millionnaires à la CDPQ

Malgré tout, la CDPQ a accepté de divulguer les salaires d’une petite partie de ses dirigeants en réponse à notre demande d’accès à l’information.

Il y a quatre millionnaires là-bas. Le mieux payé d’entre eux est Marc Cormier, vice-président principal et chef des titres à revenu fixe, avec une rémunération de 1,7 million de dollars. Trois autres vice-présidents, Maarika Paul, Michel Lalande et David Latour, ont gagné plus d’un million de dollars en 2023. Tous les autres ont empoché un salaire de plus de 700 000 $ avec leur rémunération variable.

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