Shein, Temu et d’autres commerçants devront cesser de vendre des articles dangereux

Shein, Temu et d’autres commerçants devront cesser de vendre des articles dangereux
Shein, Temu et d’autres commerçants devront cesser de vendre des articles dangereux

Shein, Temu et d’autres grandes plateformes de commerce en ligne devront se conformer à la DSA en arrêtant de vendre des contrefaçons, des articles dangereux ou nocifs pour la santé, sous peine de lourdes amendes.

Avec une politique marketing ultra-agressive et des prix imbattables, les géants chinois Shein et Temu se sont solidement implantés sur le marché européen, notamment dans le secteur de la fast fashion. Cependant, malgré leur immense succès, les deux plateformes de commerce électronique suscitent de vives critiques non seulement sur le plan concurrentiel, mais aussi en raison de leur incitation à la surconsommation. Ils poussent les consommateurs à acheter des produits à bas prix dont ils n’ont pas forcément besoin, qui sont souvent de mauvaise qualité et doivent donc être remplacés régulièrement. Autant dire que l’impact écologique est catastrophique… Et c’est sans compter les conditions de travail déplorables des salariés – le peuple Ouïghour en fait malheureusement les frais !

Mais Shein et Temu ne sont pas sans danger pour les consommateurs européens. Les deux plateformes de e-commerce n’hésitent pas à vendre des produits contrefaits, dangereux ou nocifs pour la santé, au mépris de la réglementation européenne. Mais pas pour longtemps ! Avec, sur le marché européen, plus de 100 millions de clients pour Shein et 75 millions d’utilisateurs actifs mensuels pour Temu, les entreprises chinoises font désormais partie des VLOP (pour Very Large Online Platforms) et devront se conformer au DSA (Digital Services Act). sous peine de lourdes amendes.

Temu et Shein : produits dangereux en vente

Comme le rapporte 60 Million Consumers, Shein a tendance à incorporer des substances dangereuses pour la santé de ses clients dans les vêtements qu’elle vend. L’association belge de consommateurs Test-Achats a réalisé des tests et il est apparu que dix des vingt-cinq vêtements et chaussures pour enfants achetés sur la plateforme contenaient des substances telles que des perturbateurs endocriniens, des allergènes, des irritants, etc. Pire, les concentrations dépassaient largement les niveaux autorisés par la législation européenne. “Dans une paire de chaussures pour enfants, nous avons trouvé des substances nocives qui dépassaient largement la quantité autorisée : cinq fois trop de plomb et des centaines de fois trop de phtalates”souligne Julie Frère, porte-parole de l’association.

Même son de cloche du côté de Temu. Selon une étude accablante publiée en février dernier, plus de neuf jouets sur dix vendus sur la plateforme ne respectent pas les règles de sécurité européennes. Empoisonnement, étouffement, coupure… Les produits présentent des risques importants pour la santé des enfants (voir notre article). Par ailleurs, dix-sept associations ont porté plainte en mai dernier contre le géant chinois, l’accusant de manipuler ses clients et de ne pas respecter le DSA.

Produits dangereux sur Temu et Shein : l’étau se resserre

Ce statut entraînera de nouvelles obligations en matière de protection des consommateurs. Ainsi, Shein devra indiquer précisément aux autorités ce qu’elle compte faire pour supprimer les articles illégaux et modifier ses algorithmes afin d’empêcher la promotion et la vente d’articles interdits. « Les rapports annuels d’évaluation des risques préparés par Shein doivent spécifiquement évaluer tout effet négatif potentiel sur la santé et la sécurité des consommateurs, en mettant l’accent sur le bien-être physique et mental des utilisateurs mineurs. », précise la Commission européenne. La plateforme devra donc mettre en place un système de vérification de l’âge de ses clients afin de restreindre l’achat d’articles aux plus jeunes.

Idem pour Temu, qui devra mettre en place « mesures de réduction » pour limiter les risques de vente de contrefaçons, de produits dangereux ou de produits non conformes aux normes européennes – il y aura du travail ! Cela comprendra la suppression rapide des articles illégaux, l’amélioration des processus de modération et le raffinement des algorithmes pour limiter leur promotion. La plateforme devra également renforcer ses processus internes, ses ressources, ses tests, sa documentation et sa supervision de toutes les activités liées à la détection des risques systémiques, et garantir la transparence grâce à des audits et des rapports externes.

En cas d’infraction, Shein et Temu risquent une amende pouvant aller jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires global et, en cas de récidive, une interdiction dans l’espace européen. Avec Shein et Temu, ce sont désormais vingt-quatre plateformes en ligne qui devront respecter les obligations du DSA, dont les géants Amazon, AliExpress, Booking.com et Zalando. A noter qu’AliExpress fait l’objet d’une enquête formelle de la Commission européenne, concernant la vente de produits illégaux, et plus particulièrement de faux médicaments (voir notre article).

 
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