L’euro allemand se veut ultra connecté. Vous êtes obligé de scanner les QR codes dans le stade pour les compétitions et vous devez activer votre Bluetooth pour avoir la bonne « expérience client » en entrant dans les arènes avant les matchs. Mais dans une grande partie du pays, y compris dans la capitale, le tout plastique a encore du pain sur la planche. Parce que le vieux cash, avec les pièces et les billets, résiste.
Nous avons tenté de nous demander pourquoi dans certains commerces – notamment les bistrots qui privilégient voire imposent le paiement en espèces sonnantes et trébuchantes – les monnaies numériques n’étaient pas acceptées, mais les explications restent nébuleuses. “On n’a jamais pensé à installer le lecteur de carte”, “Le signal ne passe pas par le bar”, ou encore un côté altermondialiste un peu logique vu le visage des lieux.
Nous avons essayé de faire valoir l’idée qu’il s’agissait peut-être d’éviter quelques tracas administratifs, sans même évoquer les différentes taxes ou TVA à éviter, mais là nous avons eu droit à des démentis offensés. Mais aussi quelques clins d’œil un peu plus loin derrière le zinc.
On parle aussi volontiers de « loi de nature » en la matière. Parce que nous aimons quand les choses sont tangibles. Mais les coûts d’acquisition de la technologie nécessaire à l’encaissement des billets de banque et les coûts qui en découlent contribuent également pour une grande part à ce véritable choix, semble-t-il.
Les arguments des partisans du cash évoquent ici régulièrement la protection des données. Est-ce une réminiscence de l’époque communiste dans l’ex-Allemagne de l’Est ? Être traqué par Google et Yahoo, ce n’est pas comme être écouté par la Stasi, mais cela peut expliquer un certain état d’esprit. Nous sommes toujours dans le pays au monde qui détient le record de demandes de floutage de votre maison sur Google Maps !
Eh bien, ce ne sont pas seulement les moyens de paiement qui nous ramènent de nombreuses années en arrière. Car d’après ce que nous avons observé, que ce soit à Hambourg ou à Berlin par exemple, de nombreux débits de boissons autorisent encore les clients à fumer à l’intérieur. Honnêtement, nous ne nous souvenions pas vraiment de ce que ça faisait. On s’en est vite souvenu le lendemain, quand on a eu la mauvaise idée de tenter à nouveau de porter les mêmes vêtements…
Cela vient des lois locales, évidemment très critiquées en 2024, mais qui veulent que les bistrots aient le choix. A condition qu’ils soient interdits aux moins de 18 ans, mesurent moins de 75m2, ne vendent pas de vaisselle, soient marqués fumeurs (enfin, quand on voit des cendriers sur le bar, il n’y a plus de doute…) et bien sûr être déclaré comme tel aux autorités, sortez votre briquet. Mais prévoyez quand même un pressing après…
