La Bourse de Paris en PLS

La Bourse de Paris en PLS
La Bourse de Paris en PLS

La France a enfin réussi à attirer l’attention. Pas forcément pour les bonnes raisons, mais plutôt parce qu’Emmanuel Macron se prend pour David. L’apprenti sorcier David Cameron ou le magicien David Copperfield ? Les paris sont ouverts. Les investisseurs ont tendance à voter pour Cameron. Ils ont déjà commencé à intégrer une prime de risque supplémentaire sur les actions françaises.

La plupart du temps, la bourse évolue selon une légère pente ascendante et les blocs régionaux fonctionnent de manière assez homogène. Sur les marchés occidentaux par exemple, tout le monde a progressé ces 30 dernières années, tout le monde a subi le plop de la bulle internet, le flop de la crise des subprimes ou encore le pop du krach/rebond express du covid. C’est pour une vue d’ensemble. Lorsque vous effectuez un zoom avant, l’image montre plus de granularité. Les marchés américains riches en valeurs technologiques font généralement mieux que la moyenne. L’indice britannique FTSE 100 est à la traîne depuis le Brexit. L’ATHEX grec affiche les meilleures performances européennes depuis deux ans, mais perd tout de même 50% par rapport à 2009 à cause de la crise de la dette qui frappe le pays.

Ainsi, et c’est logique, les investisseurs se demandent si les troubles politiques en France sont susceptibles de constituer un « cygne noir » pour la France. Ce terme est régulièrement utilisé en finance depuis qu’il a été (re)mis au goût du jour par Nassim Taleb en 2001. Il s’agit d’un événement imprévisible ou considéré comme très improbable, qui a des conséquences majeures et souvent graves.

À ce stade, tout le monde en est réduit à dessiner des plans sur la comète. Alors en attendant d’y voir plus clair, les investisseurs appliquent une prime de risque supplémentaire à la France et réduisent leur exposition. D’où la forte contraction du CAC40 la semaine dernière : -6,3% en cinq séances. Une telle baisse hebdomadaire est rare. J’ai identifié deux séquences plus dures sur les quatre dernières années sur un graphique à l’ancienne :

  • A -10,2% pour la semaine du 28 février 2022, qui correspondait aux conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine et de son corollaire, la flambée des prix de l’énergie.
  • A -6,4% la semaine du 26 octobre 2020, après qu’Emmanuel Macron (encore lui !) a annoncé un deuxième confinement lié au covid.

La baisse de plus de 6% enregistrée la semaine dernière en France après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale est donc un événement majeur. Est-ce que cela va devenir pire pour le marché parisien ? La réponse reste sans réponse. Pour l’instant, la tectonique des prévisions s’est mise en place et le principe de précaution a conduit à une contraction globale des indices français, qui s’est propagée aux autres pays (les indices du Sud étant plus touchés que les indices de l’Europe du Nord). ). Les secteurs ont été plus touchés : le secteur bancaire, qui souffrirait d’une dégradation globale des conditions économiques et financières (-12% sur la semaine en France). Les concessions et services collectifs (-11% sur la semaine en France), dont les financiers savent qu’ils sont pénalisés par les politiques jacobines, qu’elles soient de gauche ou d’extrême droite. La pression devrait rester forte jusqu’au verdict du premier tour des élections législatives anticipées, à la fin du mois.

Pendant ce temps, les États-Unis poursuivent leur ascension. Enfin, pour être plus clair, les grandes valeurs technologiques américaines poursuivent leur hausse. Le Nasdaq 100 a gagné 0,4% vendredi, établissant un nouveau record, et 3,5% sur la semaine. Dans le même temps, le Dow Jones et le Russell 2000 des petites et moyennes entreprises américaines ont perdu du terrain sur cinq séances. Nous restons dans un schéma où les têtes de gondole gagnent la mise, tandis que le reste des chances tremble. Surprenant, dans un contexte où la banque centrale américaine a confirmé que le cycle de baisse des taux démarrerait cette année. Peut-être que Wall Street a finalement cessé d’exagérer l’assouplissement de sa politique monétaire et attend de voir pour y croire. Pendant ce temps, les grandes plateformes se gavent : après des gains compris entre 4 et 9 % la semaine dernière, Microsoft, Apple et Nvidia conservent chacun près de 3 300 milliards de dollars de capitalisation. Ce nouveau triumvirat a largement creusé l’écart avec Amazon, Alphabet et Meta. Mais les six dossiers ont clairement progressé depuis le 1euh Janvier, écrasant tout sur leur passage.

Parmi les nouveautés du week-end :

  • En Chine, les ventes au détail en mai ont été un peu plus fortes que prévu, mais la hausse de la production industrielle a déçu les attentes. Toujours la même histoire : des hauts et des bas, mais pas de véritable accélération.
  • Le sommet ukrainien tenu en Suisse a abouti à une déclaration soutenant l’indépendance et la souveraineté territoriale de l’Ukraine ainsi que la nécessité de parvenir à la paix avec la Russie. Environ 80 pays l’ont signé, mais pas l’Inde ni le Brésil. La Chine et la Russie ne voulaient pas y participer.
  • A l’agenda hebdomadaire, peu d’événements majeurs, même si la deuxième lecture de l’inflation européenne en mai suscitera l’intérêt. En revanche, de nombreux banquiers centraux américains donneront leur avis sur l’évolution des taux, ce qui promet quelques accès de volatilité.
  • Les marchés de Singapour, d’Inde et d’Indonésie sont fermés aujourd’hui en raison des jours fériés.

En Asie-Pacifique, la semaine a débuté par une forte baisse à Tokyo où le Nikkei 225 a perdu 1,9% en fin de compte. Les indices chinois évoluent autour de l’équilibre à Hong Kong et Shanghai. La Corée du Sud (-0,5%) et l’Australie (-0,2%) perdent du terrain. Les indicateurs avancés européens devraient tenter un rebond à l’ouverture, mais les marchés restent nerveux.

Le CAC40 regagne 0,5% à 7.539 points à l’ouverture. Le SMI est stable à 12.042 points. Le Bel20 gagne 0,2% à 3838 points.

Les faits saillants économiques du jour

Le coût du travail dans la zone euro (11h00) et l’indice Empire Manufacturing aux Etats-Unis (14h30) feront l’actualité. Tout l’ordre du jour ici.

L’euro est tombé à 1,070 USD. L’once d’or se négocie à 2 323 USD. Le pétrole est ferme, avec le Brent de la mer du Nord à 82,30 USD le baril et le brut léger américain WTI à 77,72 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans est stable à 4,24%. Bitcoin se négocie à 66 300 $.

Les principaux changements dans les recommandations

  • Adidas Ag : JP Morgan maintient sa recommandation de surpondération et relève l’objectif de cours de 240 à 250 EUR.
  • ASM International : Goldman Sachs maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours relevé de 740 à 815 EUR.
  • ASML Holding : Goldman Sachs maintient sa recommandation d’achat et relève l’objectif de cours de 1075 à 1185 EUR.
  • Aston Martin Lagonda : Jefferies reste un achat avec un objectif de cours réduit de 275 à 250 GBX.
  • Basf : HSBC maintient sa recommandation de maintien avec un objectif de cours réduit de 48 à 47 EUR.
  • BE Semiconductor Industries : Goldman Sachs maintient sa recommandation d’achat et relève l’objectif de cours de 160 à 183 EUR.
  • Covivio : JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 50 à 57 EUR.
  • Crest Nicholson Holdings Plc : Peel Hunt améliore son emprise pour accumuler des conseils avec un objectif de cours relevé de 220 GBX à 260 GBX.
  • Greggs Plc : Peel Hunt maintient sa recommandation de maintien avec un objectif de cours relevé de 2500 à 2700 GBX.
  • Hugo Boss Ag : RBC Capital maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours ramené de 64 à 60 EUR.
  • Logitech International Sa : Goldman Sachs maintient sa recommandation d’achat et relève l’objectif de cours de 97 à 105 CHF.
  • Nel Asa : HSBC maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours réduit de 12,60 à 8 NOK.
  • Pennon Group Plc : Morgan Stanley maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 820 à 770 GBX.
  • Prosus : Citigroup maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours relevé de 42,50 à 44,50 EUR.
  • Rémy Cointreau : HSBC maintient sa recommandation de maintien avec un objectif de cours réduit de 90 à 83 EUR.
  • SBM Offshore : AlphaValue/Baader Europe abaisse son conseil d’achat à cumuler avec un objectif de cours ramené de 22,60 à 16,50 EUR.
  • SSP Group Plc : Goldman Sachs abaisse son conseil de neutre à vendre avec un objectif de cours réduit de 255 GBX à 160 GBX.
  • TotalEnergies : Santander passe de neutre à surperformance en visant 72 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • L’armée française passe une commande de munitions auprès de Thales. Par ailleurs, Thales et le CEA signent un partenariat sur l’IA générative et le groupe vend un radar de pointe au Brésil.
  • Alstom remporte un contrat de 430 millions d’euros au Royaume-Uni.
  • Vallourec remporte un nouveau contrat de 5 ans avec Equinor.
  • Emesa ne siégera plus au conseil d’administration d’Elior.
  • Casino consolide ses titres à 100 contre 1.
  • Eagle Football Group finalise la vente de la totalité de sa participation dans la franchise américaine Seattle Reign FC.
  • L’initiateur de l’offre publique d’achat amicale sur Believe détient 85% du capital.
  • Innate et Sanofi ont obtenu de nouveaux résultats positifs en matière d’efficacité et de sécurité dans une étude de phase I/II avec SAR443579/IPH6101.
  • Valorem a coulé la première fondation d’éolienne avec du béton décarboné à 0 % de clinker de Hoffmann Green Cement.
  • Néovacs signe un accord de collaboration avec le CNRS sur le développement de nouvelles formulations lipidiques pour délivrer de l’ARNm.
  • Metavisio lève 0,6 M€ auprès de deux fonds et signe une ligne de financement en fonds propres avec Global Tech Opportunities.
  • Les principales publications du jour : Groupe LDLC, Oeneo…

Dans le grand monde

Annonces importantes (et moins importantes)

D’Europe

  • Sampo acquiert Topdanmark au prix de 366,38 DKK par action.
  • ING Groep vise une croissance annuelle de ses revenus de 4 à 5 % entre 2024 et 2027.
  • Adidas enquête sur des allégations de corruption généralisée en Chine.
  • Banco de Sabadell reporte la conclusion de la vente de ses actifs de paiement à Nexi après l’offre de BBVA.
  • Essity revoit ses objectifs financiers suite à la cession de Vinda.
  • Nestlé arrête une partie de sa production de Perrier pour maintenance.
  • AstraZeneca obtient des résultats positifs aux tests de cancer pour Calquence.
  • La Serbie s’apprête à donner son feu vert à la mine de lithium de Rio Tinto, selon le FT.
  • Pierer Mobilité revoit à la baisse ses objectifs pour 2024.
  • Les principales publications du jour : Hennes & Mauritz…

Des Amériques

  • Google perd sa tentative de mettre fin à la procédure antitrust engagée aux États-Unis concernant la publicité numérique.
  • Apple et Meta devraient être facturés par l’UE en vertu des règles sur les plates-formes technologiques.
  • L’activiste Starboard Value prend une participation d’environ 500 millions de dollars dans Autodesk, selon le WSJ.
  • Les principales publications du jour :Lennar…

Du reste du globe

  • Reinold Geiger, le patron de L’Occitane International, propose une offre alternative de nouvelles actions aux actionnaires minoritaires, s’ils la préfèrent à l’offre de 34 HKD en numéraire.
  • Hyundai dépose l’introduction en bourse de sa filiale indienne.
  • Infratil lève 704 millions de dollars pour financer des investissements dans les centres de données.
  • Les principales publications du jour : rien…

Le reste du calendrier mondial des publications ici.

Lectures

 
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