Google Chrome visé par une plainte

Google Chrome visé par une plainte
Google Chrome visé par une plainte

Google induit-il ses utilisateurs en erreur lorsqu’il propose de protéger leur vie privée sur le navigateur Chrome ? C’est en tout cas ce qu’affirme l’association viennoise None of Your Business (NOYB), qui a déposé jeudi 13 juin une plainte contre l’entreprise américaine auprès de la police autrichienne des données personnelles.

En septembre dernier, Google a annoncé le déploiement auprès de tous les utilisateurs de Chrome de son « Privacy Sandbox », un service dédié à la vie privée, consistant notamment à bannir les cookies de services tiers qui traquent les activités des internautes à des fins publicitaires.

Au même moment, les utilisateurs européens de Chrome ont vu une fenêtre leur demandant d’activer cette fonctionnalité. Cependant, NOYB estime qu’en sélectionnant cette option, l’utilisateur a également donné son consentement à être tracé par Google, sans en être clairement informé.

Dans cette fenêtre, les utilisateurs du navigateur Chrome de Google pouvaient choisir d’activer un service « confidentialité ».

Selon Max Schrems, co-fondateur de l’association, “Google a simplement menti à ses utilisateurs”. Dans un communiqué, il précise : « Les gens pensaient qu’ils acceptaient une fonctionnalité de confidentialité, mais ils ont été manipulés pour qu’ils acceptent d’être suivis par Google. »

NOYB, le fléau des géants du numérique

Google estime, de son côté, que son « Privacy Sandbox » reste moins invasif que les cookies issus de services tiers. “Cela pourrait être vrai.”reconnaît l’association, “mais cela ne veut pas dire que Google peut faire ce qu’il veut, sans respecter les règles européennes en matière de protection des données”. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose aux entreprises de recueillir le consentement « libre, précis, éclairé et sans ambiguïté » de l’utilisateur, ce que Google ne respecte pas, selon NOYB.

L’association précise que Chrome trace tous les sites visités par ses utilisateurs, afin de créer une liste de centres d’intérêt utiles à la publicité, qui pourra ensuite être transmise à des tiers. Elle demande au gendarme autrichien des données personnelles d’ordonner à Google de se conformer au RGPD et de lui infliger une amende. Contacté par Le mondeGoogle n’a pas encore réagi.

NOYB est en tout cas la bête noire des géants du numérique. Max Schrems a remporté plusieurs victoires majeures ces dernières années contre eux. En 2015, le militant autrichien a fait invalider l’accord « Safe Harbor », qui réglementait la manière dont les entreprises américaines pouvaient transférer les données des citoyens européens vers les États-Unis. En 2023, il a également contribué à ce que Meta se voit infliger une amende record de 1,2 milliard d’euros au titre du RGPD.

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