À grands maux, grands remèdes : face à une pénurie de plus en plus criante de technologues en médecine nucléaire, un nouveau programme de formation collégiale sera créé au Québec grâce à un partenariat qui défie les conventions.
Le Collège Ahuntsic, à Montréal, ne sera bientôt plus le seul au Québec à offrir le programme de technologie de médecine nucléaire.
Loin de craindre la concurrence, l’établissement montréalais a accepté de s’associer au Cégep de Sainte-Foy et au CHU de Québec—Université Laval pour lancer un projet pilote dans la même discipline à Québec.
Les cours seront donnés dans les laboratoires du département de médecine nucléaire de l’Hôpital Saint-François d’Assise à Québec.
Photo Dominique Lelièvre
Ce sont également des membres de son corps professoral qui dispenseront les cours de médecine nucléaire, qui seront dispensés directement dans les laboratoires de l’hôpital Saint-François d’Assise.
À l’automne 2025, nous espérons réunir une première cohorte de 20 étudiants qui pourront bénéficier d’une formation pratique en milieu réel de soins sur les lieux hospitaliers de Limoilou.
Très attendu
Cette main-d’œuvre fait cruellement défaut dans le réseau de la santé, selon les intervenants qui en ont fait l’annonce mercredi.
« Les besoins sont vraiment criants partout dans la province, vous dirais-je, mais particulièrement dans la Capitale-Nationale et dans l’Est du Québec », affirme Nathalie Larose, directrice du Cégep de Sainte-Foy.
Le projet pilote devrait, à terme, contribuer à atténuer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit actuellement, selon Martine Mongrain, technologue en médecine nucléaire à l’Hôpital Saint-François d’Assise, et Chantal Asselin, enseignante depuis 37 ans dans cette discipline au Collège Ahuntsic.
Photo Dominique Lelièvre
« Comme le centre d’enseignement était réellement uniquement à Montréal, être plus près de ces centres de services permet aux futurs candidats d’accéder à la profession », explique-t-elle.
« Depuis 40 ans, c’est la pire pénurie [de main-d’œuvre] que je connaissais», ajoute Chantal Asselin, qui a enseigné pendant 37 ans au Collège Ahuntsic et qui est chargée de projet pour l’implantation du nouveau programme au Québec.
La médecine nucléaire aide de nombreux patients à lutter contre un cancer ou des problèmes cardiaques.
Photo Dominique Lelièvre
Seulement au CHU de Québec—Université Laval, qui possède le plus grand service d’imagerie médicale au Québec avec plus d’un million d’examens par année, il faudrait désormais 10 technologues supplémentaires, affirme son directeur, le Dr Frédéric Arsenault.
“Novateur”
Le travail des technologues en médecine nucléaire permet à de nombreux patients souffrant par exemple d’un cancer ou de problèmes cardiaques de bénéficier des techniques d’imagerie médicale.
Selon le Dr Arsenault, il faut aussi tenir compte de la hausse des cas de cancer qui est anticipée à plus long terme. « Il est donc important d’assurer la pérennité au niveau des technologues en médecine nucléaire. »
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D’après M.moi Larose, il y aurait peu de précédents pour ce type de partenariat entre collèges et hôpitaux qui permettrait aux étudiants de se familiariser dès le premier jour avec le milieu clinique.
« C’est vraiment très, très innovant et c’est une première. Ensuite, pour nous, c’est vraiment très enrichissant pour nos étudiants car ils [seront] dans une véritable situation d’apprentissage », se réjouit-elle.
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