après les piscines, le fisc traquera nos vérandas, garages, extensions… depuis le ciel

après les piscines, le fisc traquera nos vérandas, garages, extensions… depuis le ciel
après les piscines, le fisc traquera nos vérandas, garages, extensions… depuis le ciel

Par

Johann Foucault

Publié le

13 juin 2024 à 12h41

C’est une belle aubaine pour le fisc, mais mauvaise nouvelle pour les contribuables. Dans le cadre de la publication de son rapport d’activité 2023, mardi 11 juin 2024, la Direction générale des finances publiques salue le « plan ambitieux de lutte contre la fraude fiscale“douaniers et sociaux” qui mobilise “toutes les administrations concernées”.

Et parmi ces fraudes traquées qui ravissent l’administration fiscale : détection de piscines non déclarées. En 2023, le nombre de constructions non déclarées détectées par le fisc a bondi, élargissant le spectre à d’autres constructions privées. Vérandas, garages, extensions… si les vôtres ne sont pas déclarés, vous pourriez bien vous faire prendre au fisc.

En 2023, 10,6 milliards récupérés par l’Etat après contrôles fiscaux

Les chiffres de l’année 2023 de la Direction des Finances publiques ont été publiés ce mardi 11 juin 2024. Dans ce rapport 2023 de la Direction des Finances publiques, on apprend que 10,6 milliards d’euros ont été générés par les contrôles fiscaux, et ce, en faveur du État. Les redressements fiscaux ont quant à eux rapporté 15,2 milliards, soit 4% de plus que l’année précédente.

En 2023, l’impôt sur les sociétés a rapporté 56,8 milliards nets, soit 5,3 milliards de moins qu’en 2022. La baisse brutale de l’activité est l’élément avancé par la direction de l’administration publique centrale française pour expliquer cette baisse.

Suivre les piscines depuis le ciel, une bonne opération

Aidée depuis 2021 par les images satellite de Google, le fisc traque depuis le ciel les constructions non déclarées, et notamment les piscines privées. Pour cela, les services de l’administration fiscale s’appuient sur des photos aériennes de l’IGN (Institut National de l’Information Géographique et Forestière), ainsi que sur un outil d’intelligence artificielle développé par Google, pour identifier les parcelles sur lesquelles se situe une piscine.

En comparant avec les déclarations des contribuables, ils peuvent voir si une « omission » (volontaire ou non) a été commise.

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En 2023, selon le rapport de la DGFiP, « grâce à l’intelligence artificielle et aux photographies aériennes de l’IGN, plus de 140 000 piscines taxables
ont été détectés. « Seulement » 20 000 piscines avaient été recensées en 2022.

La Direction générale des finances publiques estime que cela apportera « 40 millions d’euros taxe foncière supplémentaire » aux collectivités locales.

Pour rappel, pour les bassins d’eau, la règle en matière de déclaration est la suivante : une piscine, qu’elle soit enterrée, semi-enterrée ou hors sol, est concernée si elle ne peut être déplacée sans la démolir. Dans cet article, nous vous expliquons toutes les subtilités que vous devez connaître.

D’autres constructions également traquées par le fisc

Dans ce contexte, “face au succès de l’expérimentation, le dispositif est généralisé à l’ensemble du territoire”, annonce la DGFiP, qui précise que “chaque détection est
systématiquement validé par un agent des finances publiques.

Forte de ce succès, après une première expérimentation sur certaines zones, la DGFiP a généralisé la détection des piscines non déclarées à l’ensemble du territoire. Et elle ne le fait pas je ne vais pas m’arrêter là. Désormais, elle traquera, par les mêmes moyens, bâtiments et extensions non déclarés.

Cette méthode de détection des piscines est généralisée sur tout le territoire depuis 2023 et a vocation à s’étendre à d’autres constructions non déclarées.

DGFiP

Quelles constructions sont précisément concernées ? Cela concerne « bâtiments non déclarés d’environ 50-60 m2 »précise à actu.fr la DGFiP, qui cible donc « extensions, vérandas, garages, remises ».

En gros, tout ce qui apporte un gain de surface important à votre habitation et ne figure pas sur le plan cadastral.

Les abris de jardin, terrasses, etc. ne sont pas concernés à ce stade par ces contrôles, nous assure la DGFiP.

Que risquons-nous si nous sommes repérés par le fisc et que nous ne respectons pas les règles ?

Normalement, lorsque vous entreprenez ce type de construction (on parle de 50-60 m2, ce qui n’est pas négligeable), vous devez demander un permis de construire au-delà de 20 m2 auprès du service d’urbanisme de votre région. mairie, puis déclarer l’achèvement des travaux, comme détaillé par service-public.fr.

Cette construction ou agrandissement donne alors lieu au paiement d’une taxe d’aménagement dont le montant varie localement et en fonction de la superficie. Cette taxe n’est payable qu’une seule fois.

En plus de cette taxe, ces travaux modifient « la valeur locative du logement », qui a donc un impact sur le montant de la « taxe foncière »explique la DGFiP à actu.fr.

Et c’est précisément là qu’interviennent les services de l’administration fiscale. En repérant « le m2 « des biens complémentaires qui existent » mais qui n’ont pas été déclarés, le fisc vous demande de régulariser le montant de la taxe foncière que vous auriez dû payer Normalement.

« On remonte sur les deux années précédentes », indique le fisc, à compter de la date de détection de l’immeuble non déclaré. Ainsi, entre ce que le contribuable a payé en taxe foncière au cours des deux dernières années, et ce qu’il aurait dû payer, il y a un ajustement à faire « dans les années suivantes ». Ce qui modifiera également le prochain avis de taxe foncière.

Sachez également que dans le cas où vous êtes ainsi identifié, la collectivité pourra vous demander de régulariser également la taxe d’aménagement, qui peut être majoré entre 10% et jusqu’à 80% du montant de l’impôt dû.

Attention, ne pas déclarer vos travaux constitue un délit pouvant engager votre responsabilité et vous exposer à des procédures administratives (pouvant inclure le paiement d’amendes) et pénales (amendes importantes, restauration, démolition).

Quand ces contrôles sont-ils mis en place ?

« Son déploiement a commencé depuis quelques semaines », confirme le fisc, reconnaissant que la tâche sera plus ardue que pour les piscines, facilement identifiables depuis le ciel.

Mais pour l’administration fiscale, c’est une question « d’équité », entre les contribuables qui ont déclaré leur travail (et paient donc la taxe foncière en conséquence) et ceux qui ne l’ont pas fait. D’autant que ces recettes vont « aux collectivités locales ».

Après ces constructions à grande échelle, faut-il s’attendre à ce que les petites constructions, comme les abris de jardin ou autres, soient concernées ? A ce stade, cela n’est pas envisagé, assure l’administration fiscale.

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