« La blockchain redéfinit les modèles économiques en favorisant l’autonomie numérique »

« La blockchain redéfinit les modèles économiques en favorisant l’autonomie numérique »
« La blockchain redéfinit les modèles économiques en favorisant l’autonomie numérique »
– Vous êtes à la tête du conseil d’administration de la Hashgraph Association, une organisation indépendante à but non lucratif. Pouvez-vous nous en dire plus ?

– La Hashgraph Association est une organisation indépendante à but non lucratif, dont l’objectif est de créer un écosystème innovant et dynamique pour les startups, les entreprises et les institutions gouvernementales du monde entier. Il exploite les capacités de Hedera Hashgraph pour concevoir et développer des solutions d’entreprise et des applications décentralisées. Nous voulions créer une économie qui permette aux start-ups, aux entreprises et aux gouvernements de bâtir un avenir numérique fiable, sécurisé et autonome pour tous. Hedera est le réseau d’entreprises publiques le plus utilisé au monde, contribuant à faire de votre monde numérique exactement ce qu’il devrait être : le vôtre.

– Quelle est l’importance de la technologie blockchain aujourd’hui ?

– La blockchain a changé la donne, permettant l’émergence de nouveaux modèles économiques. Les plates-formes blockchain et les registres distribués (DLT) représentent une évolution significative, favorisant l’autonomisation numérique tout en offrant une protection renforcée de la vie privée, une garantie de confidentialité et une assurance de l’intégrité des versions numériques. Ces technologies permettent aux individus de prendre le contrôle de leurs données et de leurs transactions, tout en bénéficiant de nouveaux niveaux de sécurité et de transparence.

En résumé, la blockchain et le DLT redéfinissent les modèles économiques en favorisant l’autonomie numérique. Ils garantissent la confidentialité et l’intégrité des données, tout en responsabilisant les individus. Ces technologies transforment la façon dont nous gérons les transactions, les contrats et les organisations, ouvrant la voie à une nouvelle ère de transparence et de sécurité.

– La blockchain est-elle un secteur d’avenir ?

– À mon avis, complètement, car la blockchain et le DLT jouent un rôle crucial dans ce que nous appelons l’arbre des mots. Ces technologies ne manipulent pas seulement les données, elles constituent également des piliers essentiels de notre infrastructure numérique. Ils permettent l’exécution de transactions sécurisées sans besoin de confiance entre les acteurs ni d’autorisation préalable.

À l’avenir, nous verrons la blockchain et les plateformes associées interagir et se chevaucher avec d’autres technologies émergentes telles que la robotique, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets (IoT). Nous sommes à l’aube d’innovations majeures dans les domaines de la réalité augmentée, de la réalité virtuelle et d’autres domaines tels que les villes intelligentes et l’informatique avancée.

C’est précisément là que la magie opère : lorsque toutes ces technologies convergent, elles reposent sur une couche de confiance, ouverte et transparente, comme l’ont voulu leurs créateurs. Cette convergence permettra des synergies sans précédent, révolutionnant la façon dont nous interagissons avec le monde numérique et physique.

– Quels sont les principaux avantages de la blockchain ? Qu’en est-il de ses défis ?

– Les blockchains offrent une ouverture et une transparence inégalées pour la gestion des enregistrements de données et d’informations. Ils fournissent l’infrastructure nécessaire pour garantir une confiance fiable et accessible aux entreprises. Un exemple concret de cette application peut être trouvé dans le domaine de la chaîne d’approvisionnement.

La gestion de la chaîne d’approvisionnement implique plusieurs parties prenantes, chacune ayant besoin de visibilité et de confiance à travers les étapes de production et de distribution des produits. Traditionnellement, les chaînes d’approvisionnement souffrent d’un manque de transparence, ce qui peut entraîner des fraudes, des problèmes de communication et des inefficacités.

La blockchain offre de la transparence car elle enregistre chaque étape du processus de production et de distribution sur une blockchain publique ou privée. Chaque mouvement de produit est horodaté et enregistré de manière immuable, assurant ainsi la traçabilité car les entreprises peuvent retracer l’origine des matières premières jusqu’au produit final. Ce qui est particulièrement utile dans les industries alimentaires et pharmaceutiques pour garantir la sécurité et la conformité. Enfin, l’efficacité, grâce à la réduction de la paperasse grâce aux enregistrements numériques, simplifie les audits et les vérifications.

La blockchain fournit une infrastructure qui favorise la confiance, la transparence et l’efficacité dans la gestion des données et des informations. En rendant les processus plus transparents et traçables, les entreprises peuvent non seulement améliorer leur efficacité opérationnelle, mais également renforcer la confiance avec les consommateurs et les partenaires commerciaux.

– Votre expérience, forgée dans les fonctions que vous avez occupées en tant que fondateur de Swisscom Blockchain AG et co-fondateur du Hedera Governing Council, vous a permis d’acquérir une forte expertise dans le domaine des technologies émergentes. Selon vous, quel est le manque à gagner pour l’économie marocaine ?

– L’exemple de la Suisse et des Émirats montre que l’innovation numérique peut transformer les économies et créer d’énormes opportunités. En soutenant les start-ups et en investissant dans l’innovation, le Maroc peut jouer un rôle crucial dans le développement économique de l’Afrique du Nord et au-delà. L’essentiel est d’apporter un soutien solide, d’encourager l’exploration de nouvelles technologies et de créer un cadre favorable à l’adoption d’applications décentralisées et d’actifs numériques.

En deux ans, la Suisse a réussi à attirer plus de 2’000 start-up, générant plus de 20’000 emplois. Aujourd’hui, on assiste à un phénomène similaire aux Émirats, où Dubaï se positionne comme leader de l’innovation en matière d’actifs numériques. Le Maroc a beaucoup de potentiel, une jeunesse connectée, trilingue, bien formée, sans oublier sa position géographique et ses liens ancestraux avec les pays qui l’entourent. Le Maroc est un hub par excellence. Nous avons pu le constater lors du GITEX Africa à Marrakech. Nous pouvons aujourd’hui nous réjouir de nos capacités dans le changement de paradigme.

Commentaires recueillis par Safaa KSAANI

 
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