Après un premier semestre morose, le LEM genevois ne s’attend pas à une reprise

Après un premier semestre morose, le LEM genevois ne s’attend pas à une reprise
Après un premier semestre morose, le LEM genevois ne s’attend pas à une reprise

« De nombreux clients en Europe et en Amérique sont actuellement en processus de restructuration. De plus, la visibilité est faible et l’évolution des commandes est revenue au même niveau qu’avant la pandémie de coronavirus », a expliqué le directeur général Frank Rehfeld lors d’une conférence téléphonique.

Partout une régression

Les revenus ont diminué dans toutes les régions. La baisse atteint 11,7% en Chine, 42,7% dans le reste de l’Asie, 37,9% dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea) et 29,4% dans la zone Amériques.

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« Le marché chinois, où nous réalisons la majorité de notre chiffre d’affaires, reste volatil. La région EMEA continue également de faire face à des réductions de stocks et à une demande sous pression. La situation reste tendue dans le reste de l’Asie et en Amérique», a détaillé le patron.

La baisse des ventes est palpable dans tous les secteurs. Les divisions Automatisme, Automobile, Energies Renouvelables, Distribution d’énergie et Haute Précision et Ferroviaire ont enregistré des baisses respectivement de 32,4%, 25,3%, 37,6%, 27,3% et 24,7%.

Le bénéfice d’exploitation (EBIT) s’est effondré de 72,6% à 14,2 millions et la marge EBIT s’est établie à 9,1%. Le bénéfice net pour la période sous revue a chuté de 80,2% à 8,6 millions. Ces résultats sont nettement en deçà des attentes des analystes consultés par l’agence AWP.

Aucune reprise attendue

Le LEM s’attend à ce que le marché reste atone à moyen terme. « Nous ne voyons aucun signe de reprise au second semestre 2024/25. Nos prévisions pour l’ensemble de l’année sont nettement inférieures à celles de l’année précédente”, a expliqué le directeur financier démissionnaire Andrea Borla, dont les fonctions seront reprises ce mois-ci par Thomas Mellano.

L’entreprise s’attend pour l’ensemble de l’année 2024/25 à un chiffre d’affaires d’environ 290 à 310 millions et à une marge EBIT comprise entre 5 et 9 %. Compte tenu de ces perspectives, LEM a lancé un programme d’économies pour revoir la structure organisationnelle et les dépenses de fonctionnement associées, ainsi que les coûts opérationnels indirects.

“Ce programme vise à stimuler la compétitivité”, a déclaré Frank Rehfeld. “Il pourrait y avoir des suppressions de postes au cours de cet exercice”, a ajouté Andrea Borla.

Le groupe ambitionne de croître au moins aussi vite que le marché, avec pour objectif une croissance à deux chiffres. Malgré cela, l’objectif d’atteindre 600 millions de francs de chiffre d’affaires a été repoussé de deux ans. Il est désormais prévu pour 2029/30, avec une marge EBIT d’environ 20% à atteindre.

Malgré tout, LEM n’entend pas opérer de changement stratégique. Le groupe souhaite continuer à investir dans ses nouveaux centres de recherche et développement à Munich (D) et Shanghai (CN).

Des attentes déçues

La forte baisse des résultats a déçu les attentes du marché. “LEM a publié une nouvelle série de résultats décevants, avec une nouvelle baisse des ventes”, écrit l’analyste Lucas Glemser de la banque Berenberg. Il s’attend à des révisions des estimations de bénéfices pour l’exercice 2024/25 et à une réaction négative des actions.

Pour UBS, ces résultats ne répondent pas aux attentes du marché : « LEM ne voit pas encore de signes de reprise de la demande. Cela signifie que l’exercice en cours est probablement « perdu ». Un programme de réduction des coûts a été lancé, mais nous pensons que l’entreprise a presque atteint son point le plus bas. Vers 14h20 à la Bourse suisse, l’action LEM dégringolait de 21,5% à 884 francs, dans un SPI en hausse de 1,04%. Le cours de l’action a chuté de 54% depuis le début de l’année.

 
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