(Agence Ecofin) – L’huile d’olive est l’une des graines oléagineuses les plus chères sur le marché mondial. Les utilisateurs de cet ingrédient qui ont souffert de la baisse de l’offre depuis 2022 s’attendent à une amélioration de l’offre cette saison.
Après deux années consécutives de déclin, la production mondiale d’huile d’olive se redressera en 2024/2025. Selon le dernier rapport du Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), la production d’or liquide est en effet attendue à 3,1 millions de tonnes lors de cette campagne.
Il s’agirait d’un niveau en hausse de 27% par rapport à l’année dernière et d’une prévision légèrement inférieure à celle formulée par le Conseil oléicole international (3,35 millions de tonnes). Selon l’organisme américain, la reprise de la production suivra les bonnes performances liées à l’année favorable de l’alternance biennale des oliviers chez la plupart des fournisseurs.
Dans le détail, l’organisation américaine souligne que l’Union européenne (UE) devrait produire 2 millions de tonnes en 2024/2025 contre 1,5 million de tonnes un an plus tôt. En Espagne, qui contribue aux deux tiers de cet approvisionnement régional, les températures plus douces et les pluies tombées durant l’été et l’hiver ont pesé sur l’amélioration des récoltes.
Toujours dans le bassin méditerranéen, la Turquie devrait afficher 350 000 tonnes d’huile d’olive contre 190 000 tonnes un an plus tôt tandis qu’en Tunisie, les autorités anticipent un approvisionnement de 340 000 tonnes en 2024/2025, soit une augmentation de 70% d’une année sur l’autre.
En revanche, le secteur s’en sortira moins bien au Maroc avec une production quasi stable à 110 000 tonnes, en dessous de la moyenne de 167 000 tonnes enregistrée entre 2017/2018 et 2021/2022 selon l’USDA.
Des tensions qui devraient persister sur les prix
Même si la campagne 2024/2025 devrait voir une amélioration de l’offre, l’USDA ne tire pas de conclusions trop hâtives sur une éventuelle baisse des prix. En effet, selon l’organisme américain, les stocks de début de saison restent faibles, épuisés par deux années de sécheresse et une forte demande.
La consommation devrait augmenter de 17% sur ladite campagne pour atteindre 2,8 millions de tonnes, ce qui devrait mettre la pression sur le marché alors que les exportations ne devraient augmenter que de 5% à 1,2 million de tonnes.
«L’ampleur de la baisse des prix au cours de la campagne sera conditionnée par la reconstitution des stocks mondiaux qui sont attendus en dessous des niveaux d’avant 2022/2023.“, conclut l’USDA.
Pour rappel, selon les données de la plateforme Ycharts, les prix de la tonne d’huile d’olive ont atteint 10 281 dollars en janvier dernier et 10 067 dollars en février. Si depuis ces deux sommets historiques, la fièvre est retombée, certains analystes prédisent néanmoins un prix moyen de la tonne supérieur à 8 500 dollars d’ici fin 2024 contre 7 709 dollars en 2023.
Espoir Olodo
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