Par
Chrismaël Marchand
Publié le
9 nov. 2024 à 12h08
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Alors que l’équilibre de l’ordre mondial apparaît très précairequelles conséquences peut avoir le retour aux affaires de Donald Trump réélu, le mercredi 6 novembre 2024, président des États-Unis d’Amérique ?
Pour le chef d’état-major des forces arméesThierry Burkhard, interviewé par L’Expressil y a clairement une nouvelle situation qui s’installe.
Un bouleversement sur le marché des systèmes de défense ?
« Le centre de gravité du monde s’est déplacé vers l’Asie et il est tout à fait logique que ce soit là que les États-Unis concentrent leurs forces », explique le soldat,avant d’évoquer le rôle des Américains dans lesécurité du continent européen.
« Ils jouent un rôle important, notamment à travers Je le prends . Et aujourd’hui, l’Alliance atlantique est considérée par la grande majorité des pays européens comme l’outil de défense collective du continent européen.
Dans ce contexte, le chef d’état-major des armées prévient: « Les pays européens doivent se rendre compte qu’un jour les Américains ne seront peut-être pas aussi présents qu’on le souhaiterait, parce qu’ils ne voudront plus ou ne pourront plus le faire. Et ce jour-là, il ne faut pas se regarder et dire : Les Américains ne sont plus là, qu’allons-nous faire ?».
Et à situation géopolitique la défense est donc en train d’évoluer, peut-on aussi imaginer un bouleversement sur le marché des systèmes de défense ?
Ingérence américaine pour le futur contrat canadien ?
Une entreprise comme Naval Group est-elle engagée dans de nombreuses compétitions à travers le mondefaut-il par exemple s’inquiéter de cette nouvelle situation ? Présent au salon Euronaval de Paris Nord Villepinte, le PDG Pierre Eric Pommellet a fait part de son ressenti.
La réélection de Trump est évidemment un événement mondial. Nous dirons que le monde retient son souffle. Il est cependant encore prématuré de tirer des conclusions. D’autant qu’on sait bien qu’entre parole et réalité ou entre campagne et vraie vie, ce n’est pas toujours la même chose… La meilleure façon d’engager l’avenir est donc d’attendre un peu.
Dans son discours, le chef de Naval Group rejoint également en partie Thierry Burkhard sur la notion de solidarité européenne.«On peut en effet s’interroger sur la situation de l’Europe dans le monde d’aujourd’hui après cette élection aux Etats-Unis, sans oublier Chine ou Russie », prévient-il.
Et de dire : « Nous sommes tous des Européens convaincusnous voulons tous faire des choses ensemble, qu’il y ait Souveraineté européenne qui s’exprime notamment à travers ces acquisitions de défense. Récemment, nous voyons l’Europe adopter une politique de défense, un commissaire, des budgets. On peut donc compter sur l’industrie navale européenneproposer sujets de coopération regroupement afin de protéger la mer et les océans avec des actifs souverains.
Pour autant, le PDG de Naval Group ne se laisse pas tromper par certaines habitudes, Donald Trump ou pas. Surtout lorsqu’on l’interroge sur le futur choix canadien pour ses sous-marinsun concours auquel va participer l’industriel français.
« Les États-Unis influenceront-ils le choix canadien ? Très probablement, comme sur les choix de l’OTAN », explique Pierre Eric Pommellet. “Les questions de défense sont évidemment des questions politiques. Les influences, les jeux politiques, les alliances ont donc une influence très directe sur les systèmes de défense. Par exemple, lorsque nous vendons des frégates en Grèce, nous ne vendons pas uniquement des bateaux. Nous les vendons dans le cadre d’un accord, d’État à État, dans le cadre d’unpartenariat stratégiqueavec un pays. Même chose aux Pays-Bas, l’amiral commandant leForces sous-marines françaisesétait là quand nous avons signé le contrat. Ce n’est pas anodin.
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