Le RTC en bas des audits de performance des entreprises de transports publics

L’audit de performance des dix grandes entreprises de transport de la province réalisé par la firme Raymond Chabot Grant Thornton classe le Réseau de transport de la Capitale (RTC) au 9e rang.

Le rapport de plus de 515 pages commandé par le ministre des Transports et de la Mobilité durable a été dévoilé jeudi. Il conclut qu’il y a un potentiel d’économies de 346 millions de dollars par année pour l’ensemble du Québec. Ce montant n’est cependant pas ventilé pour chaque entreprise de transport.

Nous ne sommes pas parvenus à la conclusion que les entreprises de transport sont responsables du gaspillage de l’argent publicprécise Nicolas Plante, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Cet exercice n’a pas évalué la qualité des services, mais plutôt les coûts de fonctionnement, avons-nous pris soin de souligner.

Ce sont les coûts d’exploitation par kilomètre, par heure et par trajet qui ont été pris en compte pour déterminer la performance des entreprises de transport collectif au Québec.

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Le rapport conclut que RTCfaire fonctionner un bus coûte 7,80 $ par kilomètre et 229,11 $ par heure. Dans ces deux catégories, l’entreprise de transport québécoise arrive au 9e rang.

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En termes de coût par déplacement, le RTC arrive au 3e rang, avec un montant de 5,49 $ par déplacement.

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Réserve de bus

Le cabinet à l’origine de cet audit souligne cependant la situation particulière du Réseau de Transport de la Capitale, qui peut influencer ces résultats. En particulier, le nombre de bus en réserve est élevé, ce qui est coûteux à entretenir.

Le vieillissement du parc de bus articulés entraîne une augmentation des activités de maintenance. Déployés principalement sur les lignes Métrobus, ces bus sont maintenus en service en prévision d’un potentiel mode de transport structurant. Face à l’incertitude du projet de tramway, le RTC est obligé de conserver ces véhicules pour assurer la continuité du servicepeut-on lire dans l’audit.

Les incertitudes entourant le projet de tramway pourraient avoir été reflétées dans les performances du RTC, révèle l’audit.

Photo: Ville de Québec

Le taux de réserve au RTC est passé de 19,6% en 2019 à 42,5% en 2023. La répartition de ce taux de réserve [2023] révèle que [65 % ] Une partie de la réserve est nécessaire à l’entretien, tandis qu’une autre partie représente les véhicules stockés opérationnellement.

Toutefois, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a déclaré en conférence de presse qu’on ne peut pas isoler un indicateur des autres et dire que c’est pour ça que telle ou telle entreprise de transport est à tel ou tel rang.

La réduction des taux de réserve constitue néanmoins l’une des principales solutions avancées pour améliorer le potentiel financier des entreprises de transport. L’entreprise estime que des économies de plus de 46,8 millions de dollars pourraient être réalisées à l’échelle de la province si les compagnies de transport maintenaient un taux de réserve de 20 %.

Service essentiel

Le cabinet recommande également de reconnaître le transport collectif comme un service essentiel pour équilibrer les rapports de force lors des négociations syndicales.

Le rapport rappelle que, lors des dernières négociations collectives du RTC, le Tribunal administratif du travail (TAT) a jugé que les transports publics ne constituaient pas un service essentiel, estimant qu’il n’y avait aucun enjeu pour la sécurité de la population.

Cette pression pourrait contraindre les entreprises de transport à accepter les revendications des syndicats pour éviter des interruptions de service. Cependant, l’acceptation de certaines de ces demandes pourrait nuire à l’amélioration des performances et à la mise en œuvre de nouvelles initiatives visant à optimiser les opérations.peut-on lire dans le rapport.

Le ministre Guilbault n’a pas souhaité commenter cet avis. Cette question a été tranchée par le Tribunal administratif du travail, il appartient donc aux municipalités de démontrer que cela compromet la santé et la sécurité de la population.elle a répondu.

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La ministre Geneviève Guilbault s’appuiera sur les observations de la firme Raymond Chabot Grant Thornton pour négocier le financement qui devrait être accordé aux entreprises de transport collectif dans les prochaines années. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Sous-traitance

Le rapport suggère également de laisser plus de place à la sous-traitance en accordant une part des services à des fournisseurs privés. pour permettre aux organisations de se concentrer sur leurs activités principales.

Or, lors de la dernière convention collective, les salariés ont obtenu que le service Flexibus, auparavant confié à un sous-traitant, soit progressivement repris en interne et confié aux chauffeurs du RTC.

Le président de la CSN estime que cette recommandation fait fausse route. Économiser de l’argent en s’appuyant sur la sous-traitance n’est pas une bonne façon de voir les choses. Nous perdrions de l’expertise et créerions des problèmes de coordination dans le réseau en n’étant plus maître d’œuvre de toutes ses composantes.» Caroline Senneville a écrit dans un communiqué jeudi.

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Le transport collectif à la demande est déployé dans 3 secteurs de la ville de Québec.

Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin

Réponse du RTC

Le RTC dit accueillir le rapport avec ouverture et collaborationa indiqué sa présidente Maude Mercier Larouche dans un communiqué. Elle prévient que chaque société fait des choix stratégiques adaptés à sa réalité, […] ce qui rend toute comparaison risquée.

Le RTC choisit de desservir l’ensemble du territoire, y compris les secteurs périphériques où la densité de population est plus faible.

Une citation de Maude Mercier Larouche, présidente du RTC

Le directeur de l’entreprise indique de son côté que le RTC est déjà conscient de ses points forts et de ses points d’amélioration et que des efforts d’optimisation ont déjà été faits et se poursuivront.

Il faut toutefois souligner que nos défis de financement ne peuvent être résolus par les seuls efforts d’optimisation, puisque plus de 87 % de nos dépenses sont directement liées à la prestation de services et que nous sommes résolument engagés à éviter tout impact sur nos clients.indique Nicolas Girard, directeur général du RTC.

Avec la collaboration d’Olivier Lemieux et Louise Boisvert

 
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