Soutien à l’industrie | « À la maison, on improvise un peu », confie le patron de Bombardier

Soutien à l’industrie | « À la maison, on improvise un peu », confie le patron de Bombardier
Soutien à l’industrie | « À la maison, on improvise un peu », confie le patron de Bombardier

Deux semaines après avoir critiqué l’enthousiasme des gouvernements à accueillir Boeing au Québec, Bombardier en ajoute et affirme qu’Ottawa « improvise » dans sa façon de soutenir l’industrie aérospatiale.


Publié à 16h28

Mis à jour à 16h40

Invité mercredi à commenter l’approche du gouvernement fédéral à l’égard du secteur, le président-directeur général du constructeur de jets privés n’a pas mâché ses mots.

«Je suis le PDG d’une des plus grandes entreprises manufacturières aéronautiques au Canada et je n’ai pas vu la stratégie, s’il y en a une», a-t-il déclaré, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Je ne l’ai pas vue. J’en ai entendu parler, mais j’aimerais le lire. »

M. Martel répondait à une question du président-directeur général de la Chambre, Michel Leblanc. Il ne s’est pas adressé aux journalistes présents sur place à la fin de l’événement organisé au centre-ville de Montréal par le forum des affaires.

Le grand patron de l’avionneur québécois estime qu’Ottawa devrait s’inspirer de ce qui se passe au sud de la frontière. Selon lui, le gouvernement américain trouve le moyen de stimuler l’innovation chez ses champions locaux en leur attribuant des contrats, ce qui permet de financer des avancées technologiques qui pourront ensuite être exportées aux quatre coins du monde.

«À la maison, on improvise un peu», a ajouté M. Martel.

Sans surprise, ce dernier a évoqué le contrat privé de 5,4 milliards décroché par Boeing pour remplacer les avions de surveillance vieillissants de l’Aviation royale canadienne (ARC).

Cette question avait pris une tournure politique puisque Bombardier avait déployé, depuis des mois, des efforts considérables pour demander un appel d’offres formel afin de proposer une version militarisée de son Global 6500. Malgré la médiatisation de la question, le gouvernement Trudeau a néanmoins décidé de attribuer un contrat sans appel d’offres au constructeur américain.

Il y a des choses comme celle-ci pour lesquelles nous gagnerions à avoir un plan à plus long terme pour comprendre où nous allons ensemble et créer un certain alignement de l’ensemble de l’industrie.

Éric Martel, PDG de Bombardier

Une meilleure écoute

Le dirigeant de Bombardier estime que les grands acteurs de l’industrie canadienne devraient être davantage consultés par les décideurs. Faisant référence aux « grands défis de main-d’œuvre » à venir, M. Martel a noté que le constructeur d’avions d’affaires s’attend à voir jusqu’à 5 000 de ses employés – ouvriers d’usine, techniciens et ingénieurs – prendre leur retraite au cours des sept prochaines années.

Malgré les besoins, les écoles de formation sont loin d’être pleines, affirme M. Martel.

« Nous avons besoin que nos gouvernements voient cela et s’efforcent de remplir les écoles car les emplois seront là. »

M. Martel a salué la création d’une zone d’innovation aérospatiale au Québec, mais cela n’a pas empêché Bombardier de s’étonner du traitement réservé à Boeing il y a deux semaines.

Le géant américain avait dévoilé des investissements de 275 millions au Québec, dont 110 millions injectés dans la zone d’innovation afin de financer l’implantation d’un centre de recherche et d’innovation. Boeing n’a pas été financé directement par Québec et Ottawa, mais il bénéficiera de l’expertise québécoise.

Lire « Nous sommes là pour rester »

En réagissant aux annonces, Bombardier a rappelé que la multinationale américaine avait « récemment mis en péril l’industrie aéronautique au Québec » lorsqu’elle avait déposé des recours aux États-Unis afin d’obtenir temporairement des tarifs douaniers de 300 % sur les avions. de la Série C assemblée à Mirabel.

Sans le nommer, M. Martel a profité de sa visite à la CCMM pour répondre aux récents commentaires du ministre fédéral de l’Industrie, de la Science et de l’Innovation, François-Philippe Champagne.

«J’ai entendu un ministre dire que Bombardier à lui seul ne représente pas l’aéronautique», a expliqué le dirigeant. Je suis d’accord, mais en même temps, nous représentons 40 % des revenus de l’aéronautique au pays. C’est vrai que nous ne sommes pas seuls, mais en même temps, je pense que nous sommes essentiels. Nous devrions être à la table et [participer aux] conversations. »

Encore une bonne note

Bombardier a également reçu des nouvelles encourageantes de la part de Standard & Poor’s, l’une des principales agences de notation. Elle a haussé la cote de crédit de la multinationale québécoise à B+. Une amélioration de la cote de crédit se traduit généralement par une réduction des coûts d’emprunt.

Dans son analyse, l’agence new-yorkaise a souligné les progrès de l’avionneur en matière de désendettement. Moody’s a également révisé à la hausse la cote de crédit de Bombardier en mai dernier.

Les investisseurs n’ont toutefois pas semblé surpris par la décision de Standard & Poor’s. Mercredi, à la Bourse de Toronto, les actions de la société ont clôturé à 90,61 $, en hausse de 64 cents ou 0,7 %.

Apprendre encore plus

  • 18 000 personnes
    Effectif mondial de Bombardier

    Source : bombardier

    9700
    Nombre d’employés de l’avionneur au Québec

    Source : bombardier

 
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