actualités du marché au 5 juin

Dow +0,36%, S&P 500 +0,15%, Nasdaq +0,17%, Russell -1,25%, SOX -0,70%, Eurostoxx -1%, SMI +0,02%.

La Bourse me rappelle de plus en plus Bill Murray, qui s’ennuyait au bar du Park Hyatt de Tokyo dans le film époustouflant « Lost in Translation ».

L’enthousiasme qui caractérise souvent les acteurs du domaine un peu moins joyeux des actions semble s’être évaporé depuis le début de la semaine. Des signes d’un potentiel ralentissement de l’économie américaine apparaissent ici et là (j’y reviendrai), phénomène qui provoque généralement une vague d’achat, les acteurs du marché anticipant ainsi une Fed plus accommodante et là ? Rien ou presque, les haussiers boudent, les baissiers ne prennent pas le pouvoir mais on a le sentiment que le moteur de la hausse cale. Pour autant, cette horizontalisation des indices actions a-t-elle de quoi surprendre le plus grand nombre ? Franchement non, le marché s’est récemment nourri de la saison des résultats d’entreprises du premier trimestre pour poursuivre sa hausse effrénée, mais la saison est désormais derrière nous et il ne reste plus que la macro pour montrer la direction. Dans la grande histoire de la politique monétaire, ce point de bascule très important survient inévitablement lorsque tout le monde commence à détourner les yeux des taux pour se demander si la croissance ne ralentit pas trop rapidement. Bref, aujourd’hui les acteurs se concentrent uniquement sur l’inflation mais qu’en sera-t-il demain ? Quand s’inquiéteront-ils sérieusement d’un éventuel ralentissement trop brutal de la première économie mondiale ? Car la baisse des taux, c’est bien beau, mais elle ne sert à rien si le moteur de la croissance économique est au point mort. Cela nous ramène inévitablement à la Fed et au timing de sa première baisse de taux, si compliqué à décider judicieusement.

Au chapitre macroéconomique, les offres d’emploi JOLTS pour avril (8,059 millions) publiées hier sont bien inférieures au consensus (8,360 millions), le plus bas depuis le 21 février, tandis que les offres d’emploi pour mars sont révisées à la baisse (8,355 millions) par rapport à l’impression initiale ( 8,488 millions). Les commandes de biens durables pour avril sont également révisées légèrement à la baisse. Ces données sur le marché du travail renforcent l’idée d’un atterrissage en douceur et les attentes d’une baisse des taux de la Fed. Rappelons que ce vendredi sera publié le très important rapport mensuel sur l’emploi. Dans l’état actuel des choses, les Fed Funds prédisent une probabilité de 58 % pour une première baisse de 25 points de base de la part de la Réserve fédérale le 18 septembre et une probabilité de 70 % pour une répétition le 18 décembre. Cela devient plus clair, les attentes se renforcent pour décembre et le rendement de l’obligation américaine à 10 ans en prend note, qui tombe à 4,35% et se situe juste sur sa moyenne mobile à 200 jours. Le 10 ans est en train de briser sa tendance haussière amorcée fin décembre, son prochain support se situe à 4,26%. Le Dollar Index (DXY) prend également note d’une situation macroéconomique plutôt faible et glisse à 104,23, il a cassé ses moyennes mobiles à 200 et 100 jours ainsi que sa tendance haussière à court terme. Support suivant 104.00 puis 103.56. Résistance à 104.40. La paire EUR/USD s’échange à 1,0872, résistance à 1,0900.

A Wall Street, les indices terminent leur journée en légère baisse, le podium S&P500 (SPX) du jour étant composé de l’immobilier, des biens de consommation de base et de la tech. Les mastodontes de la tech soutiennent le marché, les valeurs cycliques sous-performent (enfin, eh bien…) et la volatilité reste en mode catatonique, le VIX erre à 13,16. Son grand frère obligataire MOVE rebondit de 6,6% et revient à 100 (enfin…). Le ratio Put Call clôture à 0,61, en très léger rebond mais tout cela est faible, les volumes en options sont encore majoritairement en call, la complaisance semble régner sur ce marché. Inutile de fouiller très profondément dans les indicateurs internes de ce marché pour constater à quel point il manque de peps et présente des fissures à plusieurs niveaux. L’ampleur est négative, notamment sur le Nasdaq avec 33 valeurs en baisse contre 9 en hausse à la cloche. L’indice équipondéré S&P500 (SPW) a baissé de 0,3% au cours de la séance, l’armée refuse donc toujours de rejoindre les généraux sur la colline, cela commencera à se montrer si cela continue… Enfin l’indice des transports (TRAN) a baissé de 0,91% et présentait une configuration technique dégradée. TRAN est considéré comme un indicateur avancé.

La question ici n’est pas d’acheter un bunker pour s’enfermer dans un Armageddon boursier. Il s’agit de rester attentif, de ne pas baisser la garde et de soutenir des positions boursières qui présentent bien souvent d’importants profits latents. On sait que l’heureux royaume des actions peut continuer longtemps à progresser malgré de nombreux indicateurs alarmants. Dans le contexte qui nous concerne, la faible volatilité actuelle permet d’acheter des options de vente à moindre coût, on peut également utiliser l’outil stop loss pour protéger partiellement les positions. C’est l’idée de continuer à surfer sur cette vague historique dont on ne sait pas quand elle s’arrêtera, tout en portant un gilet.

En Grande-Bretagne, Rishi Sunak et Keir Starmer se sont affrontés au sujet des impôts lors du premier débat télévisé de la campagne électorale. Bien qu’un sondage YouGov ait donné un léger avantage à Sunak, Starmer est apparu comme plus sympathique et digne de confiance.

Narendra Modi souhaite rester Premier ministre indien même après que le BJP ait perdu sa majorité à parti unique, mais il a besoin pour ce faire du soutien de deux partis nouvellement alliés.

La Première ministre thaïlandaise Srettha Thavisin cherche à resserrer l’étau sur la banque centrale du pays après des affrontements répétés entre son gouvernement et l’autorité monétaire, selon Bloomberg. Le baht s’est affaibli.

Au menu macroéconomique du jour, la deuxième lecture des PMI services des grandes économies du mois de mai sera dévoilée tout au long de la journée (zone euro à 10h00 et USA à 15h45). Mais le marché regardera aussi de près l’évolution de l’emploi ADP aux Etats-Unis (14h15) et l’ISM des services à 16h00, de préférence au PMI (15h45).

Inditex, propriétaire de Zara, annonce un ralentissement de la croissance de ses ventes trimestrielles (+7%, conforme aux attentes). BBVA demande le feu vert de la BCE pour l’offre hostile sur Banco de Sabadell. Le juge réduit le verdict de 2,25 milliards de dollars contre Bayer pour le Roundup à 400 millions de dollars. S&P Global a relevé la perspective de la note de crédit « A- » d’UBS de « stable » à « négative ». Hewlett Packard Enterprise s’envole de 15% en séance après son troisième trimestre fiscal et le relèvement de ses prévisions grâce à une demande robuste alimentée par l’IA. Intel lève 11 milliards de dollars en introduisant Apollo au capital de son site irlandais. Tesla devrait dépenser entre 3 et 4 milliards de dollars en matériel Nvidia cette année. Ford lance un nouveau modèle électrique pour rattraper son retard en Europe. Elliott prend une participation de 2 milliards de dollars dans Softbank et fait pression pour 15 milliards de dollars de rachat d’actions, selon le FT. Des sources affirment que les fabricants chinois de puces d’IA réduisent leurs conceptions pour sécuriser la production de TSMC.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices évoluent en ordre dispersé. Tokyo a perdu 0,89% à la cloche, Hong Kong a cédé 0,05%, Shanghai a chuté de 0,83%, Séoul a gagné 1,03% et le Nifty50 a rebondi de 2,13% après la chute d’hier. Le futur SPX gagne 3 points et l’Europe s’ouvre de 0,5%. L’or est revenu à 2 331 dollars l’once et le pétrole reste faible à 73,45 dollars le baril pour le brut léger WTI.

Retour de l’actualité du marché vendredi 7 juin.

 
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