En matière de politique environnementale, l’écart se creuse entre le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris, même si le sujet a très rarement été évoqué dans cette course à la Maison Blanche. Cependant, une élection de Trump à la présidence des États-Unis entraînerait des conséquences désastreuses pour le climat. Pour quoi ?
4 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en plus ?
Rappelons-nous l’objectif des États-Unis d’ici 2030 : réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 50 à 52 % par rapport à 2005. Une date limite fixée par le président Joe Biden en 2021 lors de son entrée en fonction, pour aligner à nouveau les États-Unis sur l’Accord de Paris, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Un accord dont Trump s’est retiré lors de son premier mandat.
De cet objectif, le site Carbon Brief a envisagé deux scénarioschacun estimant l’évolution des émissions polluantes du pays en fonction des politiques climatiques mises en œuvre. En cas deélection de Trumples émissions annuelles de gaz à effet de serre aux États-Unis seraient supérieur à un milliard de tonnes équivalent carbone par rapport à un mandat Harris, soit 4 milliards en 4 ans !
La trajectoire climatique du pays déraillerait clairement en cas de victoire de Trump, détruisant ainsi les efforts déployés par Biden depuis 2021. Le républicain envisage également d’annuler toutes les mesures environnementales mises en place par Biden : le plan climat de 420 milliards de dollars, l’Inflation Reduction Act ou peut-être certaines subventions à l’achat d’un véhicule électrique.
Le retour des énergies fossiles
Sans savoir si Trump peut réellement démanteler tout le programme environnemental de Biden, le site Carbon Brief explique que les conséquences climatiques d’un nouveau mandat Trump pourraient encore être sous-estiméescompte tenu de l’engagement du républicain à soutenir le développement des énergies fossiles, y compris l’extraction et la combustion du pétrole.
Lors de la primaire républicaine, Trump a également déclaré : « Nous allons forer, bébé, forer »… Une annonce claire, qui augmenterait les émissions de carbone aux Etats-Unis. Cependant, le pays étant le deuxième émetteur mondial après la Chine, un nouveau mandat de Trump marquerait sans doute la fin de l’espoir de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C.
Atout considère le changement climatique comme l’une des plus grandes arnaques de notre époqueconsidère l’élévation du niveau de la mer comme une opportunité pour les Américains de posséder une propriété en bord de mer et estime que le pétrole contenu dans le sous-sol américain va permettre au pays de s’enrichir. Sans évidemment parler d’un nouveau retrait de l’Accord de Paris…
L’élection de Harris ne serait cependant pas une panacée ! Elle n’a pas non plus beaucoup parlé de l’environnement, de la pollution et de la biodiversité. Il lui faudra obtenir une majorité démocrate aux Assemblées pour mener une politique climatique ambitieuse. Carbon Brief estime queun mandat Harris réduirait les émissions de carbone de 43 % d’ici 2030loin de l’objectif des 50%…
Références des articles :
Élection présidentielle américaine : une victoire de Donald Trump mettrait fin aux espoirs de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C – Libération
Analyse : La victoire de Trump pourrait ajouter 4 milliards de tonnes aux émissions américaines d’ici 2030 – Carbon Brief
Présidentielle américaine : l’environnement, largement absent de la campagne – France Info