La petite municipalité d’Esprit-Saint, dans le Bas-Saint-Laurent, pousse un soupir de soulagement : son école, qui était menacée de fermeture, restera ouverte l’année prochaine. Son avenir reste encore incertain, mais la communauté prend des mesures pour la maintenir en vie.
« Ce n’est pas gagné, mais nous gardons espoir », affirme Langis Proulx, le maire de cette municipalité d’environ 320 habitants située à une soixantaine de kilomètres de Rimouski.
Les services seront maintenus à l’école de La Colombe pour la rentrée 2025, a récemment confirmé le centre de services scolaire Phares.
Des rencontres sont toutefois prévues deux fois par année avec le comité de suivi pour « évaluer la situation » et « discuter des actions à entreprendre », indique la coordonnatrice des communications, Zoé Ross.
« La municipalité met en œuvre plusieurs initiatives pour attirer de nouvelles familles dans la région », souligne-t-elle.
La fermeture éventuelle de l’école de La Colombe aurait également un impact sur les familles de la municipalité voisine de La Trinité-des-Monts, puisque leurs enfants fréquentent également l’établissement Esprit-Saint.
Opération séduction
À l’automne 2023, le spectre de la fermeture planait sur cette petite école.
Le centre de services prévoyait alors que le nombre d’étudiants diminuerait au cours des trois prochaines années, tombant à 12 étudiants d’ici trois ans.
La municipalité a toutefois retroussé ses manches, espérant inverser la tendance.
Depuis septembre, une garderie est désormais ouverte, ce qui devrait convaincre davantage de parents d’envoyer leurs enfants à l’école de leur village dans les années à venir.
Plusieurs enfants fréquentent des écoles situées dans d’autres municipalités qui se trouvent sur le trajet d’un parent se rendant au travail, puisqu’aucune garderie n’était offerte jusqu’à tout récemment à l’école Esprit-Saint. , explique M. Proulx.
La municipalité a également multiplié les initiatives pour attirer de nouvelles familles. Une liste de logements à louer a été distribuée pour attirer les familles de Rimouski qui ont de la difficulté à trouver un logement et des démarches sont en cours pour mettre en vente de nouveaux terrains pour la construction résidentielle.
Une nouvelle famille s’est récemment installée à Esprit-Saint avec leurs trois jeunes enfants. «On va bientôt en avoir trois de plus à l’école», se réjouit M. Proulx. Une autre famille devrait également s’y installer prochainement.
La municipalité souhaiterait également construire des logements abordables pour les personnes âgées vivant seules, ce qui pourrait libérer des logements pour de jeunes familles, ajoute-t-il.
La survie de l’école assure une meilleure qualité de vie familiale, ajoute Allan Baker, le directeur général de la municipalité qui est également père d’un enfant qui fréquente l’établissement.
« L’école est à cinq minutes de chez soi, c’est une petite école, c’est plus facile de communiquer avec les enseignants et la direction », dit-il. Et pour une commune, perdre son école, c’est un peu le début de la fin.»
Une autre école est menacée de fermeture
Une autre école du Bas-Saint-Laurent, située à Saint-François-Xavier-de-Viger, est également menacée de fermeture, en raison de la baisse du nombre d’élèves.
Le centre de services scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup a récemment créé un « comité de survie » pour analyser la situation, puisque le nombre d’enfants dans cette école est passé sous la barre de la vingtaine.
La création de ce comité ne signifie toutefois pas que l’école de Saint-François fermera, puisqu’aucune décision n’a encore été prise à ce sujet, tient à préciser Geneviève Soucy, directrice générale adjointe du centre de services scolaire.
Les enfants qui fréquentent cette école viennent également du village voisin, Saint-Épiphane. Les élèves des deux villages fréquentent l’école Saint-Épiphane en 1concernant2e et 3e année et celle de Saint-François en 4e5e et 6e année.
Ce choix a été fait il y a plus d’une décennie, car il n’y avait pas assez de place pour tous les élèves du village de Saint-Épiphane dans leur école.
Le nombre d’élèves a depuis diminué et les parents du village de Saint-Épiphane remettent désormais en question cette répartition, indique M.moi Soucy.
Une consultation sera menée cette année. « Nous allons voir si les parents souhaitent que leurs enfants fréquentent l’école de leur village plutôt que de déplacer la clientèle », précise-t-elle.
Le maire de Saint-François-Xavier-de-Viger, Yvon Caron, affirme pour sa part que les parents de sa municipalité souhaitent que leurs enfants puissent fréquenter l’école de leur village.
Il garde toutefois espoir de sauver l’établissement, puisque le nombre d’étudiants devrait repartir à la hausse dans les années à venir. « C’est la pire année à venir, mais après cela, cela va augmenter », dit-il.
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