Fausse concurrence, participation, prix… 76 millions d’euros d’amende pour accords illégaux dans la préfabrication en béton

Fausse concurrence, participation, prix… 76 millions d’euros d’amende pour accords illégaux dans la préfabrication en béton
Fausse concurrence, participation, prix… 76 millions d’euros d’amende pour accords illégaux dans la préfabrication en béton

76 645 000 euros : c’est le montant imposé par l’Autorité de la concurrence à 11 entreprises, afin de sanctionner quatre cartels dans le secteur des produits préfabriqués en béton. Selon les griefs retenus, le cartel aurait exercé pendant des périodes variant de sept à dix ans, entre 2008 et 2018.

“Les éléments du dossier montrent qu’en réalité, ces pratiques étaient profondément ancrées dans le fonctionnement du secteur”, indique l’institution, qui relate que certains acteurs n’ont pas pu dater le début des actions – qui remontent aux années 1980, selon les témoignages recueillis. Rector (25,45 millions d’euros), KP1 (19 millions) et Seac (10,99 millions) ont reçu les amendes les plus élevées.

Quatre accords sanctionnés

Quatre accords ont été identifiés par l’Autorité de la concurrence. Le premier concerne les éléments préfabriqués en béton (prédalles, dalles alvéolaires) vendus aux entreprises de construction entre KP1, Recteur Lesage et Seac, afin de déterminer les prix de vente des produits et de répartir les volumes de chantiers au moyen d’une fausse concurrence exercée. lors d’appels d’offres. Le deuxième accord concerne les produits vendus aux constructeurs de maisons individuelles et aux entreprises. KP1 et Rector auraient agi pendant sept ans pour augmenter leurs prix conjointement.

Des échanges d’informations sensibles sur les prix ont également été constatés entre 2011 et 2013, puis entre 2016 et 2018, entre KP1, Eurobéton France et Strudal. Quatrième accord constaté par l’Autorité de la concurrence, un accord bilatéral entre KP1 et la Société de Préfabrication de Landaul (SPL), portant notamment sur l’acquisition par KP1 de 10% du capital de SPL en 2010. Le prix des prestations et la distribution de clients ont été décidés conjointement par les deux sociétés. Par ailleurs, Eurobéton France a été condamnée à une amende supplémentaire de 75 000 euros pour entrave à l’enquête.

Le recteur Lesage indique avoir formé ses équipes

Dans un communiqué, le recteur Lesage (25 usines, 1 000 salariés) a indiqué que les pratiques qui lui sont reprochées par l’Autorité de la concurrence ne concernaient pas ses dirigeants actuels. « Les faits qui nous sont reprochés sont des pratiques cartellisées d’un autre âge, vieilles de plus d’une décennie pour la plupart. Toutes les équipes dirigeantes de l’époque ont depuis quitté leurs fonctions et notre groupe a restructuré et modifié son organisation et sa gouvernance pour les rendre totalement impossibles à l’avenir », explique la direction du constructeur.

Le recteur Lesage précise avoir mis en place des formations liées à la prévention des ententes illicites, ainsi qu’avoir informé ses employés des risques encourus individuellement concernant des pratiques commerciales contraires à la loi. Parmi les entreprises que nous avons contactées, KP1 n’a pas souhaité répondre à nos questions. De son côté, Seac nous indique que l’entreprise envisage de faire appel.

 
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