The Line en février 2024. // Source : Neom
Le projet Néomune vision futuriste envisagée par leArabie Saoudite, promettait de transformer une vaste étendue de désert en une mégapole technologiquement avancée, entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Parmi les infrastructures prévues, une ambitieuse usine de dessalement devait constituer un pilier essentiel pour répondre aux besoins en eau de cette région extrêmement aride. Conçue pour produire jusqu’à 2 millions de mètres cubes d’eau dessalée par jour grâce à des technologies de pointe, l’installation aurait couvert environ 30 % des besoins en eau de Neom.
Pourtant, un vent de difficultés souffle sur Neom ces derniers mois, affectant plusieurs de ses projets phares. Le projet de dessalement de l’eau prévu dans la zone industrielle d’Oxagon a été récemment annulé. La décision est intervenue après l’expiration d’un accord de développement conjoint qui n’a pas été renouvelé. (JDA) établi avec des partenaires internationaux, dont Enowa (une filiale de Neom), la société japonaise Itochu et le groupe français Veolia.
Initié en décembre 2022, ce projet ne se limitait pas à la seule production d’eau. Il était également prévu de transformer les résidus de saumure, principaux déchets du processus de dessalement, en divers matériaux industriels utiles tels que du sel de haute pureté et d’autres minéraux précieux. Cette approche visait à minimiser l’impact environnemental de l’opération tout en soutenant les industries locales et internationales.
Le retrait de ce projet s’explique par l’évolution des besoins en eau de Neom au cours de l’année écoulée, incitant les parties prenantes à réévaluer prudemment les projets d’expansion de la capacité de dessalement. L’évolution des demandes et des priorités a ainsi mis en évidence la fragilité de certains des engagements initiaux du projet.
L’annulation de l’usine de dessalement représente une déception majeure pour Neom, surtout dans une région où la disponibilité d’eau douce est un critère de réussite important. Cependant, Enowa continue de réaffirmer son engagement en faveur de la durabilité et maintient ses collaborations avec des partenaires internationaux, cherchant toujours à innover dans l’apport de solutions écologiques.
Cette situation soulève des questions sur la viabilité à long terme de Neom et sur l’efficacité de sa gestion de projet dans un environnement aussi exigeant. Les revers successifs pourraient marquer un tournant crucial dans la perception du projet par les investisseurs et la communauté internationale, scrutant les avancées de cette utopie des sables avec un mélange d’espoir et de scepticisme.
