Par
Marie LEMAISTRE
Publié le
4 novembre 2024 à 7h02
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Souvent, la routine de Quentin est la même. Il commence sa journée en consultant les offres d’emploi, puis, avec sa pancarte, s’assoit à des points stratégiques, souvent devant la mairie depuis Le Havre (Seine-Maritime), avant de repartir, déposez votre CV.
Quentin Patat est au chômage depuis juin 2024. Pour trouver un emploi, cet habitant de Sainte-Adresse a décidé de se transformer en panneau d’affichage humain. Une méthode « choc »avoue-t-il, « ce qui a pour but d’interpeller ».
Un signe visible par les recruteurs
« Le but est de envoyer un message quand on ne peut pas faire autrement», dit-il, convaincu d’avoir déjà testé les principales méthodes de recherche d’emploi. Pour lui, c’est une évidence : « Quand on ne peut pas le faire d’une manière, il faut changer. »
Le jeune cadre se souvient simplement d’une anecdote racontée par l’un de ses anciens tuteurs de stage : un homme sandwich qui s’était positionné dans la zone industrielle du Havre. « J’ai eu l’idée 9 ans plus tard. »
Après un DUT en génie électrique, les jeunes actifs J’ai poursuivi par une licence professionnelle en gestion des affaires en environnement international, puis une seconde en marketing. Il a ensuite obtenu deux masters, un en gestion de PME et un autre en recherche et conseil. Ceci, sans compter de nombreuses expériences en stages, en alternance, puis en jobs étudiants. « Pour faire de la gestion de projet, il faut avoir un formation technique et un autre gestiondonc je me suis orienté vers les deux », explique Quentin.
Rêves de leadership
Son rêve ? Prends un jour gestion d’un grand territoire. « Enfant, je m’imaginais diriger Auchan de Montivilliers, sourit-il. C’était au pied de chez moi. » Mais voilà, « on m’a expliqué très tôt que, pour manager des gens, il fallait étudier. En France, sans études, on n’a pas grand chose. je me suis aligné
», confie-t-il.
Après sa sortie de formation, ce dernier a enchaîné deux CDI, comme ingénieur puis directeur de filiale, dans des domaines qui ne correspondent pas toujours à sa cible. « Parfois, il faut comprendre les opportunités», philosophe le jeune ouvrier.
Puis, en juin, elle a payé le prix de la restructuration, dit-il. Depuis, Quentin a postulé auprès de 43 grandes et moyennes surfaces du secteur havrais en forte expansion. Il a également déposé plus de 200 candidatures spontanées à des postes de directeur d’agence et soumis 250 CV à des entreprises. Un compte qu’il tient scrupuleusement à jour dans un tableau Excel.
«Je suis le Poulidor de l’emploi»
Résultat : onze entretiens, dont cinq en face-à-face. « On me dit souvent que les gens ont longtemps hésité sur mon profil, que je suis trop qualifié, trop cher, et pour d’autres, je manque d’expérience. Je passe souvent deuxième. Je suis le Poulidor de l’emploi», plaisante le jeune homme.
Malheureusement : « Nous nous heurtons à un mur de recruteurs. Quand ils nous disent ‘tu n’as pas le profil, il te manque les compétences’, ils ne répondent pas à la question de savoir comment je peux les acquérir», poursuit-il plus sérieusement.
Dans la rue, les retours sont constructifs, mais peu concluants. « Le mot ‘réalisateur’ fait peur », observe-t-il. J’ai supprimé toute notion de direction, les gens m’ont fait comprendre que c’était perçu négativement. » Désormais, sa pancarte indique qu’il recherche un poste de «responsable» dans certains secteurs clés.
«J’ai changé. Au départ, il n’y avait pas de zones spécifiques assignées, ce qui prêtait à confusion. On m’a proposé des postes de boucher et de cariste, ce qui n’est pas très adapté », avoue-t-il.
“M’exposer n’est pas quelque chose que j’aime”
Lui qui avait mis trois mois pour décrocher son premier emploi regarde désormais le temps passer avec inquiétude. «C’est un équipement. Si nous attendons trop longtemps, nous ne pourrons pas sortir de cette boîte. Quand je vois que je postule à des postes de directeur adjoint et qu’on me propose de devenir magasinier ou employé polyvalent, c’est comme si je jetais mes sept années d’études à la poubelle. C’est démotivant. »
S’exposer n’est pas quelque chose que j’aime, mais à un moment donné, on finit presque par supplier l’employeur de vous embaucher.
Malgré la baisse de moral, il refuse toujours de tout accepter. « Si le poste est fait pour un DUT, ce n’est pas à une personne plus qualifiée d’accepter ce poste », affirme-t-il, prêt, s’il le faut, à utiliser les panneaux publicitaires de la ville pour s’impliquer. faire remarquer.
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