Les montagnes d’un vert profond, les rizières en gradins, les petits villages traditionnels aux alentours. Rien n’indiquait à l’arrivée à Yichun, une ville apparemment modeste au milieu de la Chine rurale, qu’elle était devenue un nœud de l’économie mondiale. Les coteaux échancrés témoignent à peine de l’activité minière de la région. Il faut se rendre dans la zone de développement économique et technologique de cette ville de la province du Jiangxi surnommée « capitale du lithium » pour apprécier l’avancée prise par le pays dans les minerais devenus stratégiques.
Là, par dizaines, se trouvent des usines de groupes aux noms inconnus du grand public : Ganfeng, Gotion, Huilong, Tianci, CLOU, et le numéro un mondial des batteries, CATL. Il s’agit de raffineries qui transforment les roches d’où provient le lithium en produit brut et, à mesure que l’industrie est de plus en plus intégrée, de chaînes de production qui produisent des batteries.
Chaque porte d’usine témoigne des ambitions sans limites de l’industrie chinoise. «Le leader mondial des batteries»lisons-nous devant CATL. « Rendre l’énergie propre accessible », affiche CLOU. Ici aussi, il y avait des collines, mais tout a été nivelé pour faire place à la zone. Il y a de la place pour d’autres projets, mais la chute des prix du lithium, après leur hausse vertigineuse, a quelque peu rationalisé ces perspectives.
« Deals » dans le monde
La Chine possède déjà plus de 60 % de la capacité de raffinage du lithium. Une partie provient de Chine, de mines situées à quelques dizaines de kilomètres dans la campagne du Jiangxi, ou de régions plus reculées dans les montagnes du Sichuan ou les lacs salés du Qinghai.
Mais l’essentiel vient de l’étranger. Alors que la transition vers les véhicules électriques et autres produits alimentés par batterie s’accélère à travers la planète, les entreprises locales ont signé des « accords » dans le monde entier. Le groupe Ganfeng, par exemple, qui possède sa plus grande usine de transformation à Yichun et son siège social à une soixantaine de kilomètres à l’est, a multiplié ses acquisitions de droits miniers, de l’Argentine à l’Australie. en passant par le Mali.
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Après avoir transformé ce lithium à partir de roches brutes, elle le fournit à des géants comme Tesla et BMW, qui se sont empressés de signer des contrats avec ce groupe sur plusieurs années. Un concurrent, Sinomine, a acheté des mines au Canada et plus récemment au Zimbabwe, d’où le matériau est acheminé par bateau vers les grands ports chinois des provinces du Fujian et du Zhejiang, au sud de Shanghai, avant d’être raffiné. , surtout ici dans le Jiangxi.
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