Québec adopte une première feuille de route

Québec adopte une première feuille de route
Québec adopte une première feuille de route

Sans tambour ni trompette, le gouvernement du Québec a publié à la mi-avril sa feuille de route sur l’économie circulaire, une approche qui consiste à produire des biens et services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production de déchets.

Actuellement, 3,5 % de l’économie est considérée comme « circulaire » au Québec. L’objectif à atteindre pour l’année prochaine est de 5 %.

Le concept d’économie circulaire est né dans les années 1970, mais il a connu un regain d’intérêt dans les années 2010. Les partisans de cette approche voient plusieurs avantages : moins d’émissions de gaz à effet de serre et des coûts moindres. inférieur.

Le plan mis en place par Québec s’adresse aux ministères et organismes gouvernementaux de la province. Il détermine certaines mesures à prendre dans des domaines ciblés comme la production alimentaire, la conception de vêtements – que l’on souhaite plus faciles à réparer – ou encore la construction, où les bâtiments peuvent être construits différemment afin de faciliter leur déconstruction et leur réparation. réutilisation des matériaux par la suite.

Loop, un exemple québécois d’économie circulaire

Loop a commencé par produire des jus pressés à froid, mais s’est depuis développé pour produire du gin, des sodas et même du savon.

Une grande partie du travail de Loop consiste à trouver des utilisations pour les légumes et les fruits provenant des producteurs. (Photo d’archives)

Photo de : Loop

Tout le concept repose sur l’économie circulaire : les fruits et légumes utilisés sont des invendus provenant de grandes chaînes d’alimentation ou de grossistes.

Nous détournons actuellement, en 2024, 130 tonnes [de fruits et légumes] par semaine. L’année dernière, à la même époque, 75 tonnes avaient été détournées.

Une citation de David Côté, co-fondateur de Loop

C’est une question de volume. C’est ce qui est difficile dans l’économie circulaire. Quand on débute, on ne peut pas appeler un distributeur ou un agriculteur et lui dire : « Je vais chercher vos six, sept carottes ». Ils n’ont pas le temps. En logistique, l’impact se situe dans le volume. Nous prenons des camions entiers de fraises à la foissouligne-t-il.

Selon l’entrepreneur, son entreprise est la preuve qu’il y a une valeur ajoutée dans ces fruits et légumes qui seraient partis à la décharge.

Dernier projet de Loop : fournir à d’autres entreprises des fruits valorisés, en poudre ou en purée. C’est aussi pourquoi David Côté a fait visiter à deux clients potentiels son usine de Boisbriand, leur expliquant le rôle de chaque machine, l’origine des fruits et légumes et où va la pulpe.

C’est la puissance du projet. Avant, tous ces partenaires jetaient l’argent par les fenêtres, ils le dépensaient dans les décharges.il a dit.

En travaillant avec Loop, en plus de ne pas dépenser ces sommes, ils gagnent de l’argent avec des aliments qu’ils jetaient auparavant.ajoute l’entrepreneur.

Si le gouvernement dit « nous allons encourager l’économie circulaire » en réduisant les impôts et en accordant des prêts sans intérêt, il y aura certainement un énorme avantage à le faire.estime pour sa part David Côté.

Espoirs et critiques

Pour l’instant, les moyens que prendra le gouvernement pour atteindre son objectif n’ont pas été formulés. Le budget d’exécution ne sera approuvé qu’en 2025, précise le ministère de l’Environnement qui pilote le dossier.

Certains espèrent que cette feuille de route envoie un message à l’industrie.

Au Québec, le secteur de la construction est très consommateur de ressources, mais il se prêterait bien à un modèle plus circulaire.

C’est surtout toujours linéairenote le directeur général d’Architecture sans frontières, Bruno Demers.

avant la révolution industrielle– parce que le déchet n’avait pas encore été inventé. Nous n’avions pas les capacités de démolition », « texte » : « Il fut un temps où, historiquement, l’architecture ou la construction avaient un rendement de circularité élevé – avant la révolution industrielle – parce que les déchets n’avaient pas encore été inventés. Nous n’avions pas les capacités de démolition”}}”>Il fut un temps où, historiquement, l’architecture ou la construction avaient un rendement de circularité élevé – avant la révolution industrielle – parce que le déchet n’avait pas encore été inventé. Nous n’avions pas les capacités de démolitionsouligne-t-il.

Le centre de réutilisation des matières premières de construction RECO à Montréal est une extension de l’organisme Architecture Sans Frontières.

Les consommateurs peuvent trouver toutes sortes de matériaux pour construire ou rénover. Ce qui le différencie d’un magasin traditionnel, c’est le fait que les produits sont dans leur seconde vie. Certaines sont des surplus de matériaux issus de grands chantiers, d’autres sont des portes ou fenêtres démontées par des particuliers.

Bruno Demers estime que la feuille de route québécoise est une bonne avancée, mais il reste plusieurs paramètres à déterminer, selon lui, pour savoir comment l’industrie sera accompagnée dans cette transition.

Le plan québécois reçoit un accueil similaire auprès des chercheurs.

Daniel Normandin, cofondateur du Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire et professeur à l’École de technologie supérieure, relève certaines incohérences.

%, c’est difficile à savoir, car on ne pourra pas le savoir avant2025″,”texte”:”Quand ils disent vouloir atteindre l’objectif des 5%, c’est difficile de le savoir, car on ne pourra le savoir qu’en 2025″}}”>Quand ils disent vouloir atteindre l’objectif de 5 %, c’est difficile à savoir, parce qu’on ne pourra le savoir qu’en 2025.indique Daniel Normandin.

Nous ne disposons pas actuellement des outils nécessaires pour surveiller la circularité de l’économie en temps réel.

Une citation de Daniel Normandin, co-fondateur du Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire

La cible québécoise jugée « timide »

La cible québécoise de 5 % semble aussi timide, comparativement à ce qui se fait ailleurs dans le monde, ajoute M. Normandin.

A l’échelle mondiale, l’indice de circularité est estimé à environ 8 %. Les champions incontestés dans ce domaine sont les Pays-Bas, avec près d’un quart de leur économie circulaire.

Ceci dit, ce que j’aime dans la feuille de route, c’est que tous les ministères et sociétés d’État y participent, et que chacun, dans son ressort, donnera un coup de main, que ce soit aux entreprises, aux communes ou aux citoyens.remarque, sur une note plus positive, Daniel Normandin.

 
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