Mensonges sur le vin bio, ventes en chute libre… Les quatre vérités de Michel Rolland, consultant historique de Bordeaux

Mensonges sur le vin bio, ventes en chute libre… Les quatre vérités de Michel Rolland, consultant historique de Bordeaux
Mensonges sur le vin bio, ventes en chute libre… Les quatre vérités de Michel Rolland, consultant historique de Bordeaux
Analyse de l’expert Michel Roland sur l’état du marché des vins de Bordeaux.
Contacter LABORATOIRE ROLLAND

Evolution erratique du goût du vin de Bordeaux, stratégies de vente inadaptées des négociants, situation économique difficile… Le consultant Michel Rolland donne au Figaro Vin son explication de la mauvaise situation dans laquelle se trouve le vignoble, et ses solutions.

Le Bordelais Michel Rolland a créé un laboratoire d’œnologie à Libourne en 1979 qui collabore aujourd’hui avec 230 domaines répartis dans 16 pays différents. A l’heure où les ventes du dernier millésime patinent, où certains qualifient la situation de cataclysmique, l’expert à qui de nombreux domaines doivent leur succès porte un regard critique sur le fonctionnement de l’économie viticole bordelaise.

LE FIGARO. – A Bordeaux, la campagne de commercialisation du millésime 2023 se déroule mal. Certains châteaux baissent leurs prix de 40 % sans mieux vendre. Cette situation est-elle liée à l’évolution des goûts, ou à la situation économique ?

Michel Rolland. –C’est d’abord une question de situation, c’est évident. La géopolitique a toujours eu une forte influence sur le marché. Je me souviens très bien du millésime 1990 qui était absolument délicieux. Quand on est arrivé aux primeurs, c’était la guerre en Irak. Et même si notre président de l’époque n’a pas particulièrement soutenu la guerre, la première campagne a été très faible et très infructueuse, car le contexte géopolitique n’était pas bon. Aujourd’hui, il y a la guerre en Ukraine, la situation en Israël, les élections américaines de novembre… Par ailleurs, je pense qu’en ce moment, comme le marché n’est pas très favorable, on a tendance à vouloir donner des réponses qui, peut-être, sont pas de réponses.

Ce est-à-dire ?

Beaucoup de vins sont marqués par la fraîcheur, le fruité, la buvabilité, et je trouve tout cela presque indécent à Bordeaux. La majorité des producteurs disent que ce sont les consommateurs qui demandent cette évolution du vin… Et je dis que ce n’est pas vrai. Ce ne sont pas du tout les consommateurs qui souhaitent cela. C’est une tendance, presque plus médiatique que de consommation. Nous nous en rendons compte lorsque nous effectuons des dégustations de vieux millésimes dont la réputation n’est plus à faire. Nous apprécions les vins qui font partie des Bordeaux classiques.

Mais la consommation évolue…

C’est vrai, et c’est lié au fait que les gens n’ont plus de cave personnelle. Ils achètent un vin le jour même chez un caviste et le boivent le soir ou, au pire, le lendemain. On ne stocke plus les vins comme autrefois. Il existe aujourd’hui ce besoin d’une consommation rapide et directe. Mais cela n’explique absolument pas le changement de goût. On dirait que Bordeaux se cherche, en fait. Il semble que les gens essaient de comprendre pourquoi cela ne se vend pas.

Mais le goût du vin a toujours évolué, il en était autrement à la fin du XIXème siècle. Cette évolution du goût semble normale, elle suit les tendances alimentaires, non ?

Oui. Il y a une évolution, c’est indéniable. Ce serait stupide de…

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