Pourquoi tant d’entreprises suisses traditionnelles disparaissent-elles ?

Pourquoi tant d’entreprises suisses traditionnelles disparaissent-elles ?
Pourquoi tant d’entreprises suisses traditionnelles disparaissent-elles ?

Les entreprises traditionnelles et les PME suisses se retrouvent de plus en plus dans une situation financière difficile. Au premier semestre 2024, les faillites ont enregistré une nette augmentation – les secteurs de l’automobile et de l’immobilier sont particulièrement touchés. Le point de vue d’un expert.

En Suisse, 3006 entreprises ont dû fermer leurs portes au cours du premier semestre 2024. (KEYSTONE/Martin Ruetschi)

Image d’archives : Keystone

Il semble que les entreprises traditionnelles et les PME fassent de plus en plus souvent faillite en Suisse. Les chiffres et les experts le prouvent également. Mais pourquoi tant d’entreprises disparaissent-elles ?

La Confédération et le portail PME du Seco fournissent des informations sur le nombre de faillites d’entreprises en Suisse au cours des six premiers mois de 2024. Le nombre de procédures d’insolvabilité en Suisse ne diminue pas. Au premier semestre 2024, 3.006 entreprises ont fermé leurs portes, selon le cabinet de conseil Dun & Bradstreet, écrit le portail PME, ce qui représente une augmentation de 7% par rapport à l’année précédente.

Les secteurs de l’automobile et de l’immobilier sont les plus touchés

Une augmentation particulièrement forte des radiations a été observée notamment en Suisse centrale (384, +27%), en Suisse orientale (336, +12%) et dans le canton de Zurich (552, +10%). du registre du commerce.

La région lémanique et la Suisse du Nord-Ouest affichent quant à elles une hausse plus modérée des faillites, de 7% (respectivement 694 et 397 cas). Au Tessin, la situation n’a que légèrement changé (179, +2%), tandis que l’Espace Mittelland est la seule région où les procédures d’insolvabilité ont diminué (464, -11%).

Au premier semestre 2024, les entreprises des secteurs de l’automobile (+43%) et de l’immobilier (+38%) ont été fortement touchées par les faillites. L’industrie manufacturière et les services personnels ont également connu une augmentation de 16 % des faillites.

C’est dans le secteur de la construction qu’il y a eu le plus de faillites. Par rapport à l’année précédente, ce sont toutefois les secteurs de l’automobile et de l’immobilier qui ont dû fermer le plus leurs entreprises.

Dun & Bradstreet

Comme c’est souvent le cas, il n’y a pas qu’une seule raison à la mort des entreprises traditionnelles. Felix Horlacher, expert PME et économiste, explique : « Certains secteurs sont aujourd’hui plus en difficulté que par le passé. Mais un autre facteur est également la numérisation. La plupart du temps, ce sont différents facteurs qui mettent une entreprise à genoux. Horlacher observe constamment les succursales et confirme qu’il y a eu une légère augmentation des fermetures. Mais de nouvelles entreprises ont également été créées.

Horlacher énumère : « Les raisons peuvent varier selon le secteur ou l’industrie. Par exemple, pour les activités d’exportation, le taux de change est un facteur qui peut nuire à une entreprise. La numérisation est un facteur important qui peut faire la différence entre les faillites et l’augmentation du nombre de faillites.

Une entreprise qui a investi tôt dans la numérisation peut ainsi réduire ses coûts et, si nécessaire, baisser ses prix dans le secteur des services, « ce qui rend l’entreprise plus attractive pour les clients », explique Horlacher. Par exemple, les processus internes peuvent être simplifiés grâce à la numérisation. La numérisation est également importante pour les clients. Par exemple, les reçus ou les garanties numériques permettent d’économiser du papier. Il ne faut pas non plus sous-estimer la concurrence entre les entreprises.

La guerre en Ukraine pourrait être l’un des coupables

Une autre raison pourrait également être la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient. «L’économie suisse a été principalement touchée par la guerre des prix de l’énergie. Certes, la situation est désormais stabilisée. Mais cela coûtera certainement très cher à certaines entreprises», note Horlacher. Si l’on prend l’exemple d’une aciérie, la hausse des coûts de l’électricité ou de l’énergie peut rapidement mettre un terme à une activité.

Felix Horlacher estime que le secteur industriel est plus touché par les fermetures que le secteur des services.

Une autre raison est la concurrence. Certains secteurs doivent se demander s’ils doivent repenser la stratégie, voire l’orientation de leur activité. «Une entreprise suisse qui produit du textile, par exemple, n’a aucune chance de rivaliser avec les grandes entreprises», souligne encore l’expert. Les grandes entreprises textiles produisent en Asie. Le marché est épuisé et la production en Asie est nettement moins chère. «Une entreprise textile suisse ne peut donc pas du tout rivaliser», observe Horlacher.

Mais pour lui, une fermeture ne doit pas signifier quelque chose de négatif. “Si une entreprise ferme ses portes alors que le secteur est occupé, cela ne doit pas nécessairement nuire à l’économie.” Il en résulte une mixité naturelle de la main-d’œuvre et d’autres entreprises peuvent éventuellement connaître une nouvelle croissance. “C’est peut-être un peu cynique, mais la concurrence est grande et ce n’est qu’ainsi que d’autres entreprises du même secteur pourront même prendre un nouvel élan.”

 
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