tensions et inquiétudes autour du rachat de Vencorex

tensions et inquiétudes autour du rachat de Vencorex
tensions et inquiétudes autour du rachat de Vencorex
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Des salariés de l’entreprise Vencorex en grève, devant les locaux de Pont-de-Claix (Isère), le 24 octobre 2024. BENOIT PAVAN / BENOIT PAVAN

Les visages sont tendus, tournés vers la scène du centre communal de Pont-de-Claix (Isère). Mercredi 23 octobre, environ 200 salariés de Vencorex attendent la parole des syndicats, deux jours après la date limite fixée pour déposer des offres de rachat de l’entreprise, propriété du groupe pétrochimique thaïlandais PTT GC et placée en redressement judiciaire depuis plus d’un mois. “Vous le savez probablement tous déjà, mais il n’y a qu’une seule offre”lâche au micro Séverine Dejoux, élue au comité social et économique (CSE) de Vencorex.

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La nouvelle est un coup dur, car la seule offre déposée est celle du principal concurrent de l’entreprise spécialisée dans les isocyanates (utilisés dans les peintures et vernis pour les secteurs de l’automobile, du bâtiment ou de l’électronique), le groupe chinois Wanhua. Celui-là même qui, avec sa politique tarifaire agressive lui permettant d’afficher une santé financière insolente, aurait largement contribué aux difficultés que connaît Vencorex depuis plusieurs années. Par l’intermédiaire d’une filiale hongroise – la société Borsodchem – Wanhua a proposé de reprendre un seul atelier de Vencorex, celui des tolonates, un dérivé des isocyanates, et seulement 25 salariés sur les 450 que compte l’entreprise pour un chèque d’un million d’euros, selon une offre qui Le monde a pu consulter.

L’offre est d’autant moins satisfaisante pour les syndicats qu’elle est assortie d’un certain nombre de conditions suspensives. Wanhua demande notamment de pouvoir récupérer tous les brevets et tous les droits de propriété intellectuelle de Vencorex . Il conditionne également le rachat à la conclusion d’un accord de principe portant sur le rachat de deux sociétés sœurs de Vencorex France, l’une implantée en Thaïlande et l’autre aux Etats-Unis. “En fait, il y a tellement de conditions suspensives qu’on ne peut pas dire que l’offre soit ferme et concrète”underlines Séverine Dejoux.

« Lignes rouges »

“C’est une catastrophe, un choc”alerter les syndicats, selon lesquels “au moins sept acheteurs potentiels avaient été évoqués” depuis la mise en redressement judiciaire de Vencorex le 10 septembre. Les attentes étaient fortes, notamment de la part d’Arkema, qui possède une usine sur la plateforme chimique de Jarrie, voisine de celle de Pont-de-Claix où opère Vencorex, et qui s’approvisionne auprès de cette dernière en sel pour fabriquer du chlore. , soude et produits dérivés.

L’approvisionnement en sel provient de l’exploitation d’une mine située à Hauterives, dans la Drôme. La matière première est ensuite transportée par pipeline, une infrastructure qu’Arkema a cofinancée avec Vencorex, en échange d’un approvisionnement en sel à un prix très avantageux. Le porte-parole d’Arkema a déclaré lors de la mise en redressement judiciaire de Vencorex que “l’objectif (…) [était] pour assurer la continuité de l’approvisionnement en sel du site de Jarrie ».

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