Ils ont littéralement démonté 15 voitures électriques pour tenter de comprendre la recette magique de Tesla et BYD

Une douzaine de voitures électriques de différentes marques (Tesla, BYD, Dacia, Xpeng…) ont été démontées au Japon. L’objectif : comprendre comment les constructeurs chinois parviennent à produire des voitures électriques aussi abordables. La conclusion de l’enquête est très intéressante et montre à quel point les constructeurs occidentaux traditionnels ont du pain sur la planche.

Dans le domaine des voitures électriques, Tesla est leader. Il faut dire que c’est le constructeur qui vend le plus de voitures électriques au monde. Mais il est suivi de près par BYD, premier constructeur automobile en Chine. En effet, la Chine est un pays où l’on compte une centaine de constructeurs de voitures électriques. Celles-ci sont souvent bon marché et bien plus abordables que les créations occidentales.

15 voitures électriques démontées

Pour tenter de comprendre pourquoi, des professionnels japonais du secteur automobile ont démonté une dizaine de voitures électriques, chinoises, mais aussi européennes et américaines. Il existe une Tesla Model Y ainsi qu’une Volkswagen ID.4 ou une BYD Seagull ainsi que la Dacia Spring. Les voitures ont été littéralement entièrement démontées et tous les composants ont été stockés sur des tables pour analyse et comptage.

Au total, 90 000 pièces sont exposées dans un immense gymnase utilisé pour l’occasion, comme l’explique Bertrand Moreau sur X (ex-Twitter). On apprend que l’exposition sera régulièrement renouvelée, avec l’arrivée de nouveaux modèles de voitures électriques.

Le média local Nikkei Asia relaie l’information et la conclusion est sans appel : « Les constructeurs chinois de voitures électriques maintiennent leurs coûts de production à un niveau bas en intégrant plusieurs composants dans une seule pièce et en maximisant la production en interne, ainsi qu’en standardisant les pièces sur plusieurs modèles de véhicules.« .

« Choqué par les BYD et les Tesla »

Mais surtout, il ne s’agit pas seulement des constructeurs chinois, mais aussi de Tesla. Un responsable de Nissin Precision Machine (un sous-traitant automobile) affirme, après avoir analysé toutes les voitures, être « choqué par le peu de pièces contenues dans BYD et Tesla« .

On comprend alors mieux comment Tesla réussit à vendre des voitures électriques performantes, à longue autonomie et à recharge rapide, bien moins chères que ses concurrents européens. Et on comprend mieux comment les constructeurs chinois de voitures électriques ont réussi à faire bien mieux que les constructeurs européens sur le marché chinois.

BYD Seagull démonté

Là, Volkswagen est relégué au classement, au profit de BYD. En cause notamment : les voitures électriques trop chères et les technologies dépassées. Il faut dire que les constructeurs chinois ont une longueur d’avance sur les voitures électriques, grâce à des batteries produites localement, que ce soit par des sociétés spécialisées (comme CATL) ou directement par les constructeurs (comme BYD). De quoi réduire considérablement les coûts.

Le plan de bataille des constructeurs européens

Les constructeurs européens ont donc du pain sur la planche pour survivre sur ce marché ultra-compétitif. Ils ont trois champs de bataille : intégrer verticalement la production autant que possible, avec par exemple la production de batteries. C’est déjà le cas pour certains, comme Renault ou Stellantis en , d’ici quelques mois.

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Il faut également réduire le nombre de composants. Une étape cruciale, plus simple avec les plateformes 100 % électriques (comme chez Renault) qu’avec les plateformes multi-énergies que la plupart des constructeurs européens souhaitent conserver.

Enfin, les constructeurs occidentaux devront standardiser les différentes pièces sur les différents modèles. Pour ce faire, il faudra que les plateformes soient les plus similaires possibles, à l’image de ce que Volkswagen tente de faire avec la plateforme MEB par exemple.

On peut donc se demander si la récente décision de Mercedes d’annuler la future plateforme 100% électrique pour créer une plateforme multi-énergies est donc une bonne nouvelle. Mais il n’est pas le seul constructeur à prendre ce genre de décision. La plupart des constructeurs occidentaux ont réagi au ralentissement de la croissance des ventes de voitures électriques en annonçant une réduction de leurs objectifs 100 % électriques.

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A l’inverse, la plupart des constructeurs chinois maintiennent un objectif 100 % électrique et/ou hybride rechargeable. Comme le prouve BYD, qui a complètement arrêté de produire uniquement des voitures thermiques depuis 2022. La guerre économique ne fait que commencer.


 
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