Le retour de l’Inde menace les projets d’autosuffisance de l’Afrique (analyste)

Le retour de l’Inde menace les projets d’autosuffisance de l’Afrique (analyste)
Le retour de l’Inde menace les projets d’autosuffisance de l’Afrique (analyste)

(Agence Ecofin) – En juillet dernier, l’indice FAO des prix du riz a atteint son plus bas niveau depuis 12 mois. Depuis cette date, l’assouplissement de la politique commerciale de l’Inde a encore fait baisser les prix pour les principaux pays importateurs africains toujours en quête d’autosuffisance.

Le retour de l’Inde sur le marché du riz permettra aux pays africains déficitaires d’importer des céréales à faible coût, mais ne constitue pas nécessairement une bonne nouvelle pour les producteurs locaux. C’est ce qu’estime Patricio Mendez del Villar, chercheur au Cirad et rédacteur du rapport économique Osiriz.

Encouragé par les perspectives d’une récolte abondante, le gouvernement indien a notamment supprimé par décret officiel, mercredi 23 octobre, le prix plancher à l’exportation du riz blanc non basmati de 490 dollars, après avoir supprimé une taxe de 10 %. sur du riz étuvé.

Cette nouvelle configuration devrait relancer la concurrence sur le marché et conduire d’autres opérateurs comme le Pakistan, la Thaïlande et le Vietnam à réduire encore les tarifs appliqués aux exportations.

« La reprise des exportations indiennes était prévisible. Mais la question était de savoir quand. En tout cas, on savait qu’à partir du moment où le pays annoncerait son retour sur le marché, il y aurait, sinon un effondrement, du moins une baisse significative des prix mondiaux du riz. Et c’est ce qui se passe. Nous entrons dans une période où à court terme, c’est-à-dire dans les six prochains mois, les prix mondiaux seront plutôt à la baisse. “, prédit M. Méndez del Villar.

Dans cette perspective, l’analyste estime que les agriculteurs locaux d’Afrique de l’Ouest devront faire face à l’afflux du riz asiatique, beaucoup plus attractif compte tenu du pouvoir d’achat des populations et qui bénéficie de nombreux avantages.

« A l’opposé du riz local, il existe le riz importé qui arrive dans les villes ouest-africaines par bateau chaque semaine ou chaque mois à un prix très compétitif, avec une qualité relativement constante et disponible tout au long de l’année. ‘année. Cela signifie que les marchés urbains sont régulièrement approvisionnés avec cet arrivage de riz. Dans le cas du riz local, il y a au mieux deux récoltes ou au moins une récolte principale. Et donc, pour pouvoir approvisionner tous les marchés en riz local toute l’année, il faudrait disposer de structures de stockage et de conservation non seulement en quantité suffisante, mais aussi efficaces en termes de qualité, de manière à ce que le riz est stocké dans de bonnes conditions », explique-t-il.

Il convient de noter que le récent assouplissement de la politique rizicole de l’Inde intervient dans un contexte où la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé un nouveau plan d’autosuffisance en céréales sur la période. 2025-2030 avec un coût projeté de 19 milliards de dollars.

Pour rappel, selon les données du Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), l’Inde devrait exporter 21 millions de tonnes de riz en 2024/2025, marquant un retour aux niveaux datant de 2020/2021 et 2021/2022. Au cours des deux dernières campagnes, le volume expédié a été inférieur à 18 millions de tonnes, en raison des restrictions.

Espoir Olodo

 
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