Son témoignage poignant après la perte de son fils

Son témoignage poignant après la perte de son fils
Son témoignage poignant après la perte de son fils

La journaliste Hélène Risser raconte la perte déchirante de son fils de 21 ans. Une histoire poignante sur le chemin de croix du deuil d’un enfant et la recherche de sens à l’inconcevable. Son livre « Après Arthaud » est un phare dans la nuit pour tous les parents endeuillés.

La perte d’un enfant. L’impensable, l’insupportable pour n’importe quel parent. C’est pourtant ce qu’a vécu la journaliste Hélène Risser il y a deux ans, lorsque son fils Arthaud est décédé à l’âge de 21 ans. Un drame qui a plongé sa vie dans un gouffre de deuil. Mais au lieu de sombrer, elle s’est accrochée à une lueur de vitalité pour sa fille et son compagnon. Un combat constant qu’elle raconte dans un livre déchirant, « Après Arthaud », où elle donne un témoignage en direct sur ce chemin de croix que parcourent les parents endeuillés.

Le matin où tout a changé

Ce matin-là, Hélène entre dans la chambre de son fils et découvre l’inconcevable. Arthaud, dans la même position que la veille au soir. Elle essaie de le réanimer, en vain. Les secours arrivent et prononcent la sentence implacable. Son fils était mort, probablement il y a plusieurs heures. Le monde d’Hélène est brisé. “J’avais l’impression d’être tombée dans un trou, que j’avais des décombres au-dessus de moi, que j’avais perdu la lumière”, a-t-elle confié lors d’un émouvant entretien à TF1.

La culpabilité, compagne du chagrin

Comme beaucoup de parents endeuillés, Hélène est envahie par un sentiment ravageur : la culpabilité. “Je pense que c’est de ma faute, car je suis une mère et une mère doit protéger son enfant”» lâcha-t-elle, la voix étranglée par l’émotion. Un sentiment irrationnel mais terriblement humain, qui ronge jour après jour, comme si perdre son enfant signifiait avoir échoué dans son rôle de parent.

Je me sens terriblement coupable parce qu’une mère se sent responsable de la vie de son enfant. Et donc s’il meurt, c’est parce que logiquement, elle est coupable.

Hélène Risser

Le deuil, un chemin de croix

Hélène entame alors un long voyage, entre cellules post-traumatiques et séances chez le psy, pour tenter de réapprendre à vivre. La maison devient une épreuve, où chaque objet est un cruel rappel d’absence. Les cartons de jus d’orange ramenés par Arthaud la veille de sa mort sont restés en place pendant des mois. Chaussures, vêtements… tous ces détails du quotidien deviennent des poignards dans le cœur meurtri d’une mère.

Même les gestes les plus élémentaires se transforment en défis. Manger. Marcher. Avancer. Au propre comme au figuré. Et puis viennent les funérailles, où il faut choisir chaque détail. La musique. Les photos. Prendre la parole, « dire qui est mon fils ». Car Arthaud était « quelqu’un de très vif, de très actif, de très curieux, de très vif, qui avait une grande sensibilité ».

Chercher du soutien, un bouclier contre le naufrage

Pour tenter de ne pas sombrer, Hélène rejoint des groupes de soutien pour parents endeuillés. Sentez-vous moins seul. Partagez cette souffrance indicible avec ceux qui la vivent également. Une bouée dans la tempête.

Nous vivons la même chose et en fait, j’ai l’impression que seuls ces gens peuvent me comprendre. Quand je pense à mon fils, je pense à leurs enfants et donc ça me met dans un collectif, je suis moins seul.

Hélène Risser

Mais deux ans plus tard, il était toujours impossible pour Hélène d’entrer dans la chambre d’Arthaud, de toucher à ses affaires. Tout est là, intact. Seuls sa fille et les amis d’Arthaud osent s’y aventurer, lui insuffler une nouvelle vie.

Comprendre l’incompréhensible

Autre défi presque insurmontable : la lecture des résultats de l’autopsie. J’essaie de comprendre ce qui a brutalement abattu son fils. Hélène prend une profonde inspiration avant de livrer les faits cliniques. Alcool, drogues, Subutex. Non pas en quantité mortelle séparément, mais dont le mélange lui était fatal. La drogue, seule coupable ? Hélène se pose mille questions, retourne au fil. Elle cherche des réponses qu’elle ne trouvera jamais vraiment.

Et forcément, la colère surgit. Contre les psychologues qui n’ont pas mesuré la détresse d’Arthaud. La clinique qui l’a laissé sortir trop tôt après sa cure de désintoxication. Mais Hélène sait qu’elle doit garder cette colère à distance. “Parce que cela n’aide pas à faire son deuil.”

Trouver du sens, écrire pour guérir

Alors aujourd’hui, la journaliste tente de se détacher du passé. Concentrez-vous sur le présent. Profitez de chaque instant avec votre fille. Et écrivez. Utiliser des mots pour tenter d’apprivoiser l’inacceptable. Donner du sens à un événement qui n’en a pas.

Le livre a donné un sens à ma souffrance. Faire comprendre à ceux qui n’ont pas vécu cela ce que l’on ressent. Cela peut paraître inhumain, mais c’est une expérience de vie.

Hélène Risser

Un livre comme un phare dans la nuit du chagrin. Pour elle. Pour tous ces parents dévastés. Dire l’indicible. Et montrez que même noyés dans l’obscurité, nous pouvons nous accrocher à un bâton de lumière. Que la mort d’un enfant n’est pas une fatalité dont nous ne pouvons nous remettre. Avec une infinie modestie et un immense courage, Hélène Risser nous tend la main. Nous invite dans les méandres abrupts d’un deuil auquel la société peine à faire face. Un témoignage essentiel. Viscéral.

 
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