Il y a moins d’investisseurs particuliers actifs en bourse. C’est ce qui ressort de l’inventaire trimestriel de l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur la place des individus dans l’univers boursier. Il révèle qu’au total 737 000 personnes ont acheté ou vendu des actions au moins une fois au cours des trois premiers mois de l’année. Leur nombre est en légère baisse de 1,2% par rapport à la même période de l’année précédente, selon l’Observatoire boursier français.
En revanche, le nombre de nouveaux investisseurs augmente. Ces nouveaux investisseurs, c’est-à-dire les particuliers ayant réalisé leur toute première opération boursière au premier trimestre 2024, sont plus nombreux qu’il y a un an (59.000), indique l’AMF, sans quantifier cette hausse.
Le baromètre de l’AMF inclut dans la catégorie « nouveaux investisseurs », les personnes pour lesquelles aucune opération boursière n’a été enregistrée depuis 2018, ne disposant d’aucune donnée antérieure à cette année-là.
Les fonds cotés gagnent en popularité
Par ailleurs, l’organisme de surveillance des marchés boursiers note « l’utilisation croissante des fonds négociés en bourse (ETF) par les investisseurs particuliers », dans son communiqué. Un ETF (Exchange Traded Fund) est un véhicule d’investissement coté en bourse. Popularisé pour la première fois aux Etats-Unis, il est généralement utilisé pour répliquer la performance d’un indice boursier, en gestion passive, c’est à dire sans intervention d’un gestionnaire.
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Depuis fin février, l’AMF a modifié sa réglementation pour autoriser les ETF actifs, un véhicule d’investissement qui s’appuie sur l’intervention d’un gestionnaire d’actifs professionnel qui cherchera, non pas à répliquer, mais à battre la performance du marché.
Sur 737 000 investisseurs particuliers actifs, 216 000 ont acheté ou vendu au moins un ETF au premier trimestre, soit 36 % de plus qu’au cours des trois premiers mois de l’année précédente, selon l’AMF. Parmi ces acheteurs, 53 000 personnes ont réalisé leur premier investissement via un ETF. Et pour la première fois, au premier trimestre 2024, « le nombre de transactions réalisées sur les ETF admis aux négociations en Europe a dépassé le million », poursuit l’institution.
Enfin, l’âge moyen des investisseurs particuliers en ETF est passé de plus de 60 ans en 2018 et 2019 à 48 ans l’an dernier, observe l’AMF, qui a annoncé la publication d’une étude consacrée aux investisseurs en ETF au cours de l’année.
Les particuliers déjà moins actifs en Bourse en 2023
Sur l’ensemble de l’année 2023, 1,538 million de particuliers en France ont réalisé au moins une transaction sur des produits financiers comme les actions, révèle en janvier le tableau de bord de l’AMF des investisseurs particuliers actifs, publié chaque trimestre. .
Ce chiffre est en baisse de 8,83% par rapport à 2022 et de 10,16% par rapport au pic de 2021, selon les données publiées par l’AMF. L’introduction en bourse de la Française des Jeux fin 2019, puis le rebond des marchés après la chute des prix qui a accompagné l’arrivée du Covid-19 en Europe, ont entraîné un rebond spectaculaire de l’intérêt des particuliers pour les produits financiers.
L’AMF réalise depuis 2018 cette étude qui ne porte que sur « instruments financiers cotés dans l’Union européenne » proposés via des prestataires de services d’investissement. Il ne prend donc pas en compte les transactions réalisées sur le marché des changes ni même du bitcoin.
Baisse de 11% des transactions sur un an
Le nombre de transactions réalisées en 2023 diminue de 11% sur un an, à 37,7 millions, complète l’AMF. La baisse est particulièrement visible sur les actions, qui constituent le principal instrument financier utilisé par les particuliers : à peine 1,3 million de personnes en ont acheté ou vendu en 2023, contre 1,5 en 2022.
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En revanche, l’investissement passif via les ETF, fonds qui visent à répliquer la performance d’un indice, comme le CAC 40, avait déjà continué à gagner en popularité l’année dernière : le nombre d’investisseurs a augmenté de 18 % en 2023, pour atteindre un nouveau record avec près de 300 000 individus.
Cette tendance s’observe partout dans le monde : aux États-Unis, les actifs sous gestion dans les fonds gérés passivement ont dépassé pour la première fois ceux gérés activement fin 2023, révélait mi-janvier le fournisseur de données financières Morningstar.
(Avec l’AFP)
