« Sans ces compteurs intelligents, nous ne pourrons pas gérer la demande »

« Sans ces compteurs intelligents, nous ne pourrons pas gérer la demande »
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1. Des investissements de 4 milliards d’euros ?

Selon Vincent Verbeke, Engie devrait investir environ 4 milliards d’euros en Belgique d’ici 2030, si tous les projets sur la table se concrétisent.

Quels sont-ils ? Il y a la prolongation de dix ans de la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3, qui pourrait coûter environ 1,6 milliard d’euros, à partager entre Engie et l’État belge.

Engie construira également une nouvelle centrale au gaz à Flémalle (région de Liège) d’une capacité de 875 MW et un imposant parc de batteries de 200 MW à Vilvorde.

À cela s’ajoute l’extension de la capacité de la centrale de pompage-turbinage de Coo, de 1 080 MW à 1 159 MW.

Le groupe français affiche également de solides ambitions en matière d’augmentation de sa base de production d’électricité renouvelable en Belgique. Au total, Engie prévoit de tripler son parc renouvelable, passant de 700 MW aujourd’hui à une capacité comprise entre 2 000 et 2 500 MW en 2030.

Ça va bien entre Engie Belgique et les start-up : « L’objectif est que ce soit gagnant-gagnant pour chaque partie »

Dans le détail, Engie souhaite tripler ses capacités photovoltaïques (de 100 à 300 MW). Elle souhaite également doubler sa capacité éolienne terrestre (de 500 à 1 000 MW). En matière d’éolien offshore, l’ambition est énorme : Engie souhaite obtenir plus de 1 000 MW de la future nouvelle zone éolienne offshore, qui aura une capacité maximale de 3 500 MW.

Un autre grand projet n’a pas encore reçu de décision finale d’investissement. Avec le norvégien Equinor, Engie prévoit de produire de l’hydrogène bas carbone à Gand. Il s’agit d’investir dans un dispositif de production d’hydrogène à partir de gaz naturel, mais avec un système de captage du CO2 émis. Ce projet représente un investissement colossal d’environ 1,5 milliard d’euros, à partager avec Equinor. Mais, selon Vincent Verbeke, cela ne se concrétisera qu’à plusieurs conditions. Les fournisseurs d’équipements doivent atteindre un certain « maturité technologique »que la demande en hydrogène décarboné est suffisante, que son prix est compétitif et que le réseau de transport d’hydrogène voit le jour.

2. La Wallonie doit bouger

Vincent Verbeke a martelé ce message : la transition énergétique ne se fera qu’en investissant dans les infrastructures, qu’il s’agisse du réseau électrique, du réseau hydrogène ou encore du réseau de transport carbone.

Le patron d’Engie Belgique a appelé les autorités à mener à bien le projet Wallon Hainaut Loop, qui doit permettre de transporter l’électricité qui sera produite par les nouvelles éoliennes offshore à travers tout le pays. Il a également estimé que la Wallonie devait installer rapidement des compteurs intelligents, notamment chez les particuliers. Pour rappel, la Wallonie est très en retard par rapport à la Flandre en matière de déploiement de compteurs intelligents.

« Sans ces compteurs intelligents, nous ne pourrons pas activer la gestion de la demande », a prévenu Vincent Verbeke. La gestion de la demande consiste à se débarrasser d’une partie de la consommation lorsque la production d’électricité est insuffisante. Il s’agit également d’activer la consommation lorsque la production électrique est forte, notamment lorsque le soleil brille en journée. Engie prévoit de développer la gestion de la demande pour une capacité totale de 1 000 MW d’ici 2030. Il y aurait 200 à 300 MW à obtenir auprès des industriels et 700 à 800 MW auprès des particuliers. En cas de succès, cela signifierait que la Belgique aurait besoin d’une centrale nucléaire de moins (ou de plusieurs centrales à gaz) pour assurer sa sécurité d’approvisionnement.

3. Qu’en est-il de l’énergie nucléaire ?

Pour rappel, Vivaldi a signé un accord avec Engie pour prolonger de dix ans la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3. Mais plusieurs partis estiment que la prolongation devrait être portée à vingt ans, voire étendre d’autres réacteurs.

Vincent Verbeke a déclaré que prolonger Doel 4 et Tihange 3 pour vingt ans était une décision “un autre projet”. Mais il n’a pas dit que c’était impossible.

L’Assemblée approuve la prolongation pour dix ans des centrales nucléaires de Tihange 3 et Doel 4

Concernant l’extension de Doel 3 et Tihange 2, réacteurs touchés par des défauts, Vincent Verbeke s’est montré catégorique : “Il est exclu de les prolonger”.

Pour les autres réacteurs (Doel1, Doel2 et Tihange1), le PDG d’Engie Belgique a déclaré que cela n’était pas sur la table et que l’entreprise avait déjà suffisamment de travail avec l’extension de Doel 4 et Tihange 3 ainsi que tous les autres projets.

4. Comment parvenir à la neutralité ?

Selon Vincent Verbeke, il faudra aussi miser sur le biogaz, le gaz de synthèse et l’hydrogène décarboné pour réussir la transition énergétique. Mais aurons-nous suffisamment de biogaz ou d’hydrogène sans carbone ? « Certains pays, comme la Pologne, la France ou le Royaume-Uni, ont un fort potentiel en matière de biogaz », a répondu le patron d’Engie Belgique. On pourrait donc l’importer de ces pays, tout comme l’hydrogène d’autres pays.

 
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